Au premier jour du référendum constitutionnel en Égypte, seul scrutin organisé depuis la prise de pouvoir en juillet par l'armée, au moins huit personnes ont été tuées dans le pays lors d'affrontements entre pro-Frères musulmans et policiers.
Les Égyptiens ont commencé à se prononcer sur une nouvelle Constitution mardi 14 janvier, au premier jour d'un référendum considéré comme un plébiscite pour le chef de l'armée Abdelfattah al-Sissi, qui a destitué le président islamiste Mohamed Morsi.
Cette consultation, qui se prolongera mercredi, est le premier vote organisé en Égypte depuis que l'armée a évincé en juillet le président démocratiquement élu un an plus tôt, Mohamed Morsi.
La nouvelle Loi fondamentale a été rédigée par une commission nommée par le gouvernement intérimaire que le général Sissi avait mis en place dès le 3 juillet, après avoir annoncé lui-même la destitution et l'arrestation de M. Morsi, premier président civil et le seul à jamais avoir été élu démocratiquement en Egypte.
Pour les experts, le nouveau pouvoir voit dans ce référendum un premier moyen d'obtenir une caution par les urnes pour ce que ses détracteurs présentent comme un "coup d'Etat".
Signe des tensions persistantes dans le pays, au moins huit personnes sont mortes dans des affrontements entre partisans des Frères musulmans et policiers, dit-on de source autorisée. Deux bombes de faible puissance ont explosé, l'une au Caire, l'autre à Mahalla, dans le delta du Nil, sans faire de victimes. Quelque140 personnes, dont des membres des Frères musulmans, ont également été arrêtées dans la journée pour avoir perturbé les opérations de vote, selon des responsables de sécurité.
Plus d'un millier de manifestants ont été tués ces six derniers mois et les pro-Morsi emprisonnés par milliers, mais un petit nombre continue de manifester chaque jour.
Scrutin sous haute surveillance
Le général Sissi, vice-Premier ministre, ministre de la Défense et véritable homme fort du plus peuplé des pays arabes, avait appelé samedi les 53 millions d'électeurs à voter "oui", avant d'ajouter qu'il se présenterait à la présidentielle prévue en 2014 si le "peuple le réclame" et si l'armée soutient sa candidature.
Pour assurer la sécurité du scrutin qui se déroule sur deux jours, le gouvernement a annoncé le déploiement de 160.000 soldats et 200.000 policiers.
Certaines organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé un climat de peur et de répression, mais la majorité de la population soutient le nouveau pouvoir et le général Sissi, dont les portraits ornent les rues et presque chaque boutique au Caire.
En annonçant la destitution de M. Morsi, le chef de l'armée avait aussitôt donné mandat au gouvernement intérimaire de réviser la Constitution et d'organiser en 2014 des élections législatives et présidentielle. Cette dernière devrait intervenir dans les six mois.
2 Commentaires
Verite001
En Janvier, 2014 (18:18 PM)J'espere que les rebelles tamarodes et les comploteurs coptes auront le courage de demander a al sissi de partager le pouvoir losrqu'il deviendra le rais egyptien ,le pretexte qu'ils avaient choisi pour renverser morsi?????
Verite001
En Janvier, 2014 (18:20 PM)Participer à la Discussion