Le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou N'Guesso, a appelé
lundi la justice française, qui enquête sur le dossier des biens
présumés "mal acquis" par lui-même et sa famille, à ne pas s'immiscer
dans les affaires intérieures des autres pays.
Denis Sassou N'Guesso, qui s'exprimait après un entretien avec
François Hollande à l'Elysée, a souhaité que "la justice en France ne se
sente pas le droit de traiter des questions qui intéressent les
problèmes intérieurs des autres pays".
Une enquête est ouverte en France sur l'origine des biens
possédés par les dirigeants de Guinée équatoriale, du Gabon et du
Congo-Brazzaville dans l'Hexagone, une procédure à l'origine de
nombreuses frictions diplomatiques avec ces pays.
"Ce que nous voulons rappeler simplement, c'est le principe
auquel nous avons tous souscrit au plan international, c'est la
non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays", a dit le
président du Congo-Brazzaville à la presse.
Après son élection en mai 2012, François Hollande a promis que la
justice française pourrait poursuivre son enquête de manière
indépendante.
Les services de la présidence française n'ont pas fait référence à l'enquête en cours sur les "biens mal acquis".
"Il a été convenu de poursuivre le développement des relations
économiques entre la France et le Congo, dans un cadre de transparence
renforcé", dit l'Elysée dans un communiqué.
L'ENQUÊTE SE POURSUIT
En novembre dernier, la cour d'appel de Paris a validé la saisie
de voitures de luxe appartenant au vice-président de la Guinée
équatoriale Teodorin Obiang, une décision cruciale pour la poursuite de
l'enquête sur les biens mal acquis, qui cherche à déterminer si les
richesses des dirigeants visés ne proviennent pas du détournement des
fonds de ces Etats.
Les juges français ont aussi saisi aussi un luxueux immeuble utilisé
par Teodorin Obiang à Paris, des œuvres d'art, du mobilier ancien, des
vins fins et autres objets précieux d'une valeur globale estimée à
plusieurs dizaines de millions d'euros. Teodorin Obiang est frappé d'un
mandat d'arrêt international.
Ali Bongo (Gabon) et Denis Sassou N'Guesso possèdent
respectivement à Paris, selon une enquête de police, 39 et 24 propriétés
immobilières de luxe, et environ 200 comptes bancaires au total.
Sur le dossier de la République centrafricaine, les deux
présidents ont critiqué la prise de pouvoir par la force du chef du
Séléka, Michel Djotodia, qui s'est proclamé président après avoir pris
Bangui et chassé le président François Bozizé.
"Les deux présidents ont constaté l'illégalité d'une prise de
pouvoir par la force", écrit l'Elysée, appelant le pays à former un
gouvernement d'union nationale.
"Le chef de l'Etat a tenu à rappeler que la présence militaire en
Centrafrique est seulement destinée à renforcer la sécurité des
ressortissants français", ont encore précisé les services de la
présidence française.
2 Commentaires
Abdoun
En Avril, 2013 (20:39 PM)Scobar
En Avril, 2013 (08:54 AM)Participer à la Discussion