
Six Maliens ont été arrêtés pendant une manifestation de soutien à des Mauritaniens rapatriés du Sénégal, dimanche soir à Nouakchott, a révélé le commissaire de police Mohamed Ould Kaber Sidi, dans une déclaration de presse, lundi soir à Nouakchott.
Ces Maliens faisaient partie des manifestants qui s'étaient livrés à des actes de pillage et d'attaques contre les personnes, blessant un certain nombre de paisibles citoyens et saccageant des véhicules et des boutiques, a ajouté le commissaire Ould Kaber Sidi.
Une centaine de Mauritaniens rapatriés du Sénégal étaient arrivés dimanche soir à Nouakchott après plusieurs jours de marche en provenance de la ville de Boghé sur une distance de plus de 300 kilomètres pour protester contre la ‘'précarité'' de leurs conditions de vie.
Ils ont été accueillis par une manifestation populaire de soutien qui a dégénérés en des scènes de pillage et d'agression des passants avant d'être réprimées par la police à coups de grenades lacrymogènes et de matraques.
Le commissaire Ould Kaber Sidi a par ailleurs accusé deux ONG ‘'non autorisées'', IRA et TPN, d'avoir orchestré les troubles qui ont émaillé cette manifestation.
IRA (Initiative de résurgence de l'abolitionnisme) milite en faveur des droits des haratines (descendants d'anciens esclaves) alors que TPN (Touches pas à ma nationalité) lutte contre ce qu'elle considère comme une discrimination systématique contre les négro-mauritaniens, particulièrement au niveau de l'enrôlement biométrique de la population.
Les rapatriés marcheurs voulaient rencontrer le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et lui poser directement leurs doléances.
Celles-ci portent principalement sur l'amélioration de leur situation dans leur lieu de résidence, notamment un habitat décent, l'approvisionnement en eau et en électricité, l'établissement de papiers d'identité mauritanienne et la restitution des terres qu'ils auraient perdues lors de leur déportation.
En 1989, un conflit interethnique entre la Mauritanie et le Sénégal avait conduit les deux pays à chasser respectivement des milliers de négro-africains et d'arabo-berbères vers l'autre rive du Fleuve Sénégal.
En 2008, la Mauritanie a accueilli nombre de ses ressortissants déportés dans le cadre d'un accord tripartite avec le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Sénégal.
Ces rapatriés ont été installés dans sites aménagés pour l'occasion et bénéficient, depuis, de rations alimentaires et de programmes d'appui comprenant l'aménagement de terres agricoles et la distribution de têtes de bétail par le gouvernement mauritanien.
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