
Et avant même l'énoncé du verdict, Ben Ali a, par la voix de son avocat libanais Akram Azouri, avait qualifié son procès d'« inexistant », tout en dénonçant une « calomnie politique ».« Le procès d'aujourd'hui s'inscrit dans le cadre de la calomnie politique contre le président Ben Ali pour le dépeindre aux yeux de l'opinion publique comme un trafiquant de devises, de drogues et d'armes », a déclaré Me Azouri dans un communiqué."Quand notre client sera là"« J'espère que quand notre client sera là, il sera jugé en bonne et due forme. Ce procès n'a pas été un procès exemplaire de notre point de vue », a réagi de son côté Me Bachir Mahfoudhi, un avocat tunisien commis d'office.L'affaire dite du « Palais de Carthage » concerne la saisie de deux kilos de résine de cannabis, d'armes et de pièces archéologiques dans le palais présidentiel de la banlieue de Tunis, après la fuite de M. Ben Ali le 14 janvier.Le verdict est tombé dans une salle vide de public, à l'exception de journalistes, loin de l'atmosphère surchauffée du premier procès le 20 juin dernier.
Ben Ali avait alors été condamné par contumace à 35 ans de prison et 45 millions d'euros, avec son épouse Leïla Trabelsi, pour détournement de fonds.Lassitude de l’opinion tunisienneLe procès de ce lundi ne faisait l'objet que de quelques lignes dans la presse tunisienne, illustrant une certaine lassitude vis à vis d'une procédure qui reste très formelle en l'absence de l'accusé. « C'est à l'image de ce qui se passe le pays, c'est une pièce de théâtre de plus ! », constatait, amer, un jeune de 20 ans, Ali Ayouni, originaire de Regueb, une ville du gouvernorat de Sidi Bouzid (sud-ouest) où avait commencé la révolte contre le régime de Ben Ali en décembre 2010.Pas moins de 182 affaires, dont les homicides de 300 personnes durant la révolution, sont instruites par la justice contre l'ancien président tunisien. Les autorités saoudiennes ont jusqu'à présent fait la sourde oreille aux demandes de la Tunisie d'extradition de M. Ben Ali. (avec AFP)
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