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Afrique

Tunisie : mort de Mohamed Talbi, penseur d’un islam moderne et ouvert sur le monde

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Mohamed Talbi, universitaire et islamologue tunisien, en juin 2000 à Tunis.

Il aura marqué son temps. Historien, penseur et islamologue tunisien aux convictions solidement ancrées dans le réel, Mohamed Talbi, 95 ans, est décédé ce 1er mai à Tunis.

« Seul le Coran oblige », assénait ce défenseur acharné d’un islam ouvert et compatible avec la modernité.

Fervent musulman, il a consacré une partie de ses travaux au dialogue interreligieux et interculturel et axé la trentaine d’ouvrages qu’il a publiés sur une approche de l’islam centrée sur le livre saint. Ses positions ont valu de nombreuses menaces de mort à l’auteur de Penseur libre en islam, ou de L’Islam n’est pas voile, il est culte et de Ma religion c’est la liberté : l’islam et les défis de la contemporanéité, ouvrages majeurs d’un homme guidé par la foi et le courage.

Il avait été particulièrement ciblé par les islamistes tunisiens après la chute du régime de Ben Ali en 2011. Ils reprochaient à ce chercheur, qui assurait que « la charia est une œuvre humaine désuète » ouvrant la voie à un État théocratique, de soutenir que l’islam était né laïc. Ils lui en voulaient plus particulièrement d’avoir qualifié Ennahdha de « cancer qui métastase partout » et d’avoir prêté à Rached Ghannouchi, président du parti islamiste tunisien, l’intention de noyauter les sphères du pouvoir.

Révision de la pensée musulmane

Connu pour son franc-parler et son audace, l’universitaire, fondateur de l’Association internationale des musulmans coraniques, invitait à une révision de la pensée musulmane, marquée par des siècles d’immobilisme l’ayant rendue selon lui incompatible avec la modernité. Pour Talbi, c’était là l’une des sources qui favorise l’extrémisme et le terrorisme.

Il dénonçait la charia comme une œuvre humaine figée depuis le IXe siècle, prenant son origine dans une époque révolue depuis longtemps. « Durant deux siècles les musulmans vécurent, très bien, sans charia. Elle n’oblige aucun musulman en son âme et conscience. Seul le Coran oblige » : telle est la phrase clé de Mohamed Talbi que les générations futures retiendront sans doute. Il aurait souhaité qu’elles en fassent bon usage.



5 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Mai, 2017 (23:47 PM)
    je retiens de ce grand penseur cet interwiev





    "Le Coran n'a jamais interdit l'alcool ou le vin."- Mohamed Talbi

    Ces propos d'un viel activiste tunisien sonnent comme une bombe et méritent des réponses de la part des grands islamologues sénégalais. Religion : Le Coran n’a jamais interdit l’alcool ou le vin. La charia est désuète

    Islamologue et historien tunisien, Mohamed Talbi, est considéré comme un ardent défenseur de la laïcité et de l’intentionnalité. Dans un article récent, l’Association internationale des musulmans coraniques démontre, références coraniques à l’appui, que l’alcool est « halal » et qu’il n’a été, nulle part, interdit dans le Coran. D'où la fureur des islamistes qui le traitent de fou et d'apostat. Il est vrai que l'Islam en est encore à son 15e siècle siècle.Le 15e siècle siècle a été, pour le christianisme, un siècle charnière entre le Moyen Age et la Renaissance. Mohamed Talbi est, peut-être, l'un des précurseurs de la renaissance de l'Islam.

    Après des années de lutte contre la dictature de Zine el-Abidine Ben Ali au sein du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), cet intellectuel de 91 ans poursuit sa lutte pour la liberté. "Mourir pour mourir, autant mourir libre", avait-il déclaré à la chaine LCP dans un documentaire intitulé "la Tunisie des oubliés".

    Musulman convaincu et pratiquant, il prône une lecture vectorielle du Coran proclamant une abolition de la charia qu’il considère comme « œuvre humaine désuète, une fabrication humaine, un carcan élaboré par des hommes au IIIe siècle de l'hégire ».

    En 2013, il fonde à Tunis « l'Association internationale des musulmans coraniques » dans le but de « rénover la pensée musulmane ».







    Dans un article publié le 20 février courant, Cette association a rendu publique une conclusion, à l'issue d’une de ses réunions hebdomadaires, dans laquelle elle cite des versets coraniques affirmant que l’alcool présente à la fois des vertus et des méfaits. Et, étant donné, toujours selon le rapport de l’association, qu’aucune référence coranique n’a formellement interdit de boire de l’alcool, tel qu’a été le cas pour la consommation de la viande de porc par exemple, les islamologues réunis affirment que l’alcool n’est de ce fait pas interdit par l’Islam.



    1) Interview de Mohamed Talbi par Amir Mastouri (Mondafrique)



    Quels motifs vous ont poussé à créer l’Association Internationale des Musulmans Coraniques ?

    Mohamed Talbi Pour rénover la pensée musulmane après des siècles de stagnation, qui firent de l’Islam une religion incompatible avec la modernité, obscurantiste favorisant le terrorisme avec les conséquences actuelles.



    Quelles entraves empêchent le musulman du XXIe siècle de devenir un citoyen moderne, obéissant aux lois de la République ?

    M.T : Toutes les entraves sont dans la charia, œuvre humaine désuète, formulée au IXe siècle, et figée jusqu’à ce jour. Durant deux siècles les musulmans vécurent, très bien, sans charia. Œuvre humaine pour une époque révolue, la charia n’oblige aucun musulman en son âme et conscience. Seul le Coran oblige. Notre Association proclame l’abolition de la charia ; et l’adhésion à la laïcité neutralité de l’État, parfaitement compatible avec le Coran, lu d’une lecture dynamique dans son intentionnalité, une lecture que nous définissons comme vectorielle et sans cesse progressiste dans le sens de la Hidâya, c’est-à-dire de guidance de l’éclairage coranique. Sans la charia, un musulman peut vivre partout sur Terre, en parfaite harmonie avec le Coran et sa conscience, en obéissant aux lois de la cité.







    Comment prétendre que le Coran n’est pas un ensemble de lois, alors que des châtiments corporels y sont expressément inscrits ? M. T : Le Coran, lisez-le. Il n’est pas un code. Il est la Voie droite vers l’Au-delà (Al-Sirâte al-Mustaqîme). Il est un livre de foi. Les châtiments corporels ? Il y en a très peu, dictés par les circonstances, comme des châtiments limites (hudûd) à ne pas dépasser, et il est vivement recommandé d’en rester en-deçà. On peu donc les abolir, en conformité avec l’esprit du Coran, et de son intentionnalité, par une lecture vectorielle du texte divin, comme nous l’avions déjà indiqué. Les châtiments les plus intolérables du reste, la lapidation et la peine capitale pour apostasie et blasphèmes, ne sont absolument pas dans le Coran. Ils sont des emprunts au Judaïsme biblique. En cas d’homicide volontaire, le Coran recommande expressément et vivement de ne pas appliquer la peine capitale. Le Coran est abolitionniste. Pour nous, si la charia est passéisme obscurantiste et rétrograde, le Coran est modernisme et progressisme continu.



    Visiblement influencé par Bergson, vous prônez une lecture spirituelle du Coran. Comment trouvez-vous la voie intrinsèquement scientiste empruntée par Mohammed Arkoun ?



    M.T : Bergson ? Avant de quitter le lycée j’avais déjà lu toute son œuvre. Il était très en vogue en mon temps. Je n’avais rencontré Sartre qu’étudiant à Paris. La voie de Mohammed Arkoun ? Elle n’est pas la mienne. Je suis un penseur musulman pratiquant. Il ne l’était pas. Berbère de Kabylie, il apprit l’arabe, nous dit-il, comme une langue étrangère. Élevé par les Pères Blancs, comme le kabyle Jean Amrouche qui n’apprit pas l’arabe, il ne se convertit pas, comme lui, au Christianisme, mais il abandonna l’Islam. Se définissant comme anthropologue, il rêvait de substituer à l’enseignement religieux, celui de ce qu’il appelait « le fait religieux. » Révolté par l’attentat du 1er Septembre, il en attribua la cause à l’Islam, et particulier au Coran dans lequel il vit, comme tous les Chrétiens, un livre de violence. Il préconisa, en conséquence et avec insistance, l’interdiction de son apprentissage dans les écoles. Or, je suis un musulman coranique, et ainsi est l’association dont je suis le Président.



    L'orthodoxie musulmane contemporaine semble dominée par les références hanbalites, voire ach'arites. Là où il y avait une certaine diversité au sein même de l'Islam, il semble aujourd'hui que le monde musulman, tous rites confondus, est de plus en plus modelé par l'exercice du "soft power" religieux des pays du Golfe. Qu'en dites-vous ?



    M.T : L’orthodoxie, c’est le Salafisme qui règne partout, pas seulement dans les références hanbalites, avec au bout l’exacerbation terroriste. Qu’est-ce que j’en pense ? Il ne faut pas d’abord être défaitiste. L’orthodoxie salafito-terroriste sera inéluctablement vaincue par les armes d’abord. Mais cela ne suffit pas.



    2) Les textes coraniques sur l’alcool





    Citons à présent les textes du Coran relatifs à la boisson enivrante. Nous les reproduisons dans la traduction de Denise Masson. Il s’agit des versets suivants.



    Sourate de La vache (219 ) :

    « Ils t’interrogent au sujet du vin et du jeu de hasard, dis : Ils comportent tous deux, pour les hommes, un grand péché et un avantage mais le péché qui s’y trouve est plus grand que leur utilité. »



    Sourate de La Table servie (90 – 91) :

    « Ô vous qui croyez ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées et les flèches divinatoires sont une abomination et une oeuvre du Démon. Évitez-les… — Peut-être serez-vous heureux — * Satan veut susciter parmi vous l’hostilité et la haine au moyen du vin et du jeu de hasard. Il veut ainsi vous détourner du souvenir de Dieu et de la prière. — Ne vous abstiendrez-vous pas ?— »



    Sourate Les femmes (43) :

    « Ô vous qui croyez ! N’approchez pas de la prière, alors que vous êtes ivres — attendez de savoir ce que vous dites ! »



    Ce sont ces versets qui sont utilisés pour justifier une interdiction mythique puisque, comme on le voit, il n’y est aucune interdiction. À tout le moins, pour pratiquer le raisonnement par l’absurde, s’il y avait interdiction, elle ne serait nullement expresse, directe, claire et sans ambiguïté.

    À ces versets, nous ajoutons trois autres où il est aussi question de vin, boisson enivrante ou alcoolisée, et qui renforcent à la fois l’absence d’interdiction ou l’ambiguïté quant à l’attitude du Coran en la matière ;



    Sourate Mohamed (15) :



    « Voici la description du Jardin promis à ceux qui craignent Dieu. Il y aura là des fleuves dont l’eau est incorruptible, des fleuves de lait au goût inaltérable, des fleuves de vin, délices pour ceux qui en boivent. »



    Sourate Les Abeilles (67) :

    « Vous retirez une boisson enivrante et un aliment excellent des fruits des palmiers et des vignes. — Il y a vraiment là un Signe pour un peuple qui comprend ! — »





    Sourate Les Fraudeurs (25-28) :

    « On leur donnera à boire un vin rare, cacheté par un cachet de musc — ceux qui en désirent peuvent le convoiter — et mélangé à l’eau de Tasnim, une eau qui est bue par ceux qui sont proches de Dieu. »



    Tout comme la Bible, le Coran présente donc la vigne parmi les bienfaits de Dieu et les élus boiront du vin au Paradis, dans lequel les élus trouveront des fleuves de ce nectar. De plus, le Coran précise que le vin présente des avantages à côté de ses inconvénients.

    Dans tous les cas d'interprétations possibles, ce n’est pas le vin (ou l'alcool) proprement dit qui est concerné, mais l’ivresse. Dans le Coran, au pire, le vin ou l’alcool sont à éviter, , mais jamais interdits ; la seule interdiction en cette matière est qu’il est prohibé de faire la prière en étant ivre.



    Hannibal GENSERIC

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  2. Auteur

    Anonyme

    En Mai, 2017 (08:59 AM)
    personne ne sait s'il est mort en mecreant ou pas, thiey aduna

    les diplomes statuts et autres ....
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    Auteur

    Anonyme

    En Mai, 2017 (09:11 AM)
    il avait des positions qui sontau contraire au corant il disait lors de histoire du charlie hebdo que la fournication n'est pas interdite par le coran ( al zinna)
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    Auteur

    Anonyme

    En Mai, 2017 (10:17 AM)
    Adouna bi dara diaroufi dara. Un penseur qui pense être plus intelligent que d'autres savants de l'islam qui ont écrit la charia selon le coran et la hadiths.

    En tt cas, notre esprit nous joue souvent de mauvais tours !!!!

    Tout ce qu'il a dit dans œuvres n'engage que lui et non l'islam et les musulmans. Il était libre de croire ce qu'il veut, de penser comme les occidentaux.

    Maintenant, à quoi ses pensées lui serviront ou serviront à l'humanité. Rien !!!

    Lislam modéré ou moderne n'existe pas. L'islam c'est l'islam point.
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    Auteur

    Sonia

    En Mai, 2017 (16:08 PM)
    Paix à son âme! Un homme courageux et fidèle à ses idées jusqu'à 95 ans.

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