"Nous sommes obligés de vivre en paix avec nos voisins immédiats de la sous-région. Même le président Alpha (Condé), maintenant que nous sommes des homologues, … nous sommes obligés d'oublier tout et de marcher ensemble", a déclaré le nouveau président élu de Guinée-Bissau.
"Je ne peux pas avoir la haine envers lui juste parce qu'il ne m'aimait pas. Il a tout fait pour que je ne sois pas président. Mais dès lors que les Bissau-Guinéens m'ont élu, les attaques entre lui et moi, c'est fini. Nous ne sommes pas Senghor et Sékou Touré", explique M. Embalo sans pour autant dire ce qu'il reproche vraiment à son homologue guinéen.
De par le passé, les deux hommes avaient connu des relations un peu tendues.
Nommé premier ministre en novembre 2016, Umaro Sissoco Embalo, a accusé en février 2017 le président guinéen Alpha Condé alors médiateur de la crise bissau-guinéenne, de jouer un rôle négatif dans cette crise.
Il a soutenu à l'époque que des rapports des services de renseignement de Guinée Bissau montrent que le chef de l'État guinéen à appelé des hommes politiques à Bissau pour bloquer son programme au parlement.
Conscient qu'il n'est pas de la même génération qu'Alpha Condé qui a l'âge de son grand-père, dit-il, le général Embalo a annoncé qu'il lui donnerait tout le respect qu'il mérite.
"Je lui donnerais tout le respect qui sied même s'il ne m'aime pas. Il n'a pas besoin de m'aimer, moi non plus. Je dois simplement le respecter en tant qu'homologue et il doit juste changer pour forger le respect mutuel", a-t-il déclaré.
Nos tentatives de joindre la présidence guinéenne sur ces dernières accusations sont restées vaines.
Le nouveau président de Guinée-Bissau a tout de même signalé qu'il entretient de bonnes relations avec des chefs d'État africains comme le président Macky Sall du Sénégal, Dénis Sassou Nguesso du Congo, mais aussi avec l'ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré et feu Muammar Khadafi de la Libye.
M. Embalo a été élu avec 53, 55% devant son rival Domingos Simoes Pereira qui n'a eu que 46.45% des suffrages exprimés.
Cette victoire marque la fin d'une ère.
Celle de l'hégémonie du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), de Domingos Simoes Pereira, arrivé en tête du premier tour avec 40,1% des suffrages.
Umaro Sissoco Embalo, 47 ans, est un ancien du PAIGC, qui a fait une dissidence en créant le Mouvement pour l'alternative démocratique (Madem).
Diplômé en sciences politiques, il a été le Premier ministre de son prédécesseur José Mario Vaz entre novembre 2016 et janvier 2018.
Pays lusophone d'Afrique de l'Ouest de 1,8 million d'habitants, la Guinée Bissau est une ancienne colonie portugaise.
Depuis son indépendance en 1974, il a connu quatre coups d'État et 16 tentatives de putsch.
0 Commentaires
Participer à la Discussion