
Au Sénégal, un groupe de six personnalités de la société civile et du monde des affaires a lancé, le mardi 5 juillet 2011, une « facilitation » entre le pouvoir et l’opposition. Objectif : essayer de renouer les fils du dialogue politique. Le président Abdoulaye Wade, que les « six » ont d’abord rencontré, a, selon eux, accueilli favorablement la démarche. De notre correspondant à Dakar Ils se présentent comme le « groupe des six ». Tous sont des personnalités de la société civile ou du monde des affaires : l’architecte Pierre Goudiaby, les responsables d’organisations patronales Baidy Agne (CNP) et Mansour Kama (CNES), l’universitaire Ismaïla Madior Fall, Anna Ba patronne de la Sipres et le journaliste Mbaye Sidy Mbaye.
« Depuis des années, il n’y a pas de communication, pas de dialogue entre le pouvoir et l’opposition », explique Mbaye Sidy Mbaye au nom du groupe. « Cela a engendré d’une certaine manière toutes ces violences, le désordre qui s’installe petit à petit… Et nous pensons que s’il y a un dialogue entre eux cela peut être dissuasif ». Les six ont donc décidé d’essayer de renouer les fils du dialogue. Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, les a reçus tout à l’heure. Et il a, selon eux marqué, son « ouverture » à un dialogue avec l’opposition. « Il a dit : Je vais les recevoir, puisque c’est vous les facilitateurs, faites votre boulot », rapporte Mbaye Sidy Mbaye.
En attente d’une réponse de Benno
Après cette rencontre avec Abdoulaye Wade, le groupe des six s’est rendu dans l’après-midi chez l’opposant Amath Dansokho, à qui il a rendu compte de son entretien avec le chef de l’Etat sénégalais. « Je vais répercuter leur proposition auprès de Benno Siggil Senegaal [principale coalition de l’opposition, NdlR] et nous verrons quelle est la réponse à apporter », a indiqué à RFI Amath Dansokho, après sa rencontre avec les six. Cette tentative de facilitation arrive alors que les appels en direction d’Abdoulaye Wade se sont multipliés ces derniers jours, pour qu’il s’adresse au pays après les manifestations du 23 juin et les émeutes de l’électricité qui ont suivi. Le « mouvement du 23 juin », notamment, qui rassemble des partis d’opposition et des organisations de la société civile, demande à Abdoulaye Wade de renoncer à sa candidature pour l’élection présidentielle de février 2012 car, selon lui, cette candidature ne serait pas constitutionnelle.
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