
SENINFOS.COM - Engagé depuis quelques temps dans un bras de fer avec les chancelleries occidentales à Banjul, le dictateur gambien, Yahya Jammeh, a sommé, lundi, les autorités de l’ambassade des Etats-Unis en Gambie de respecter à la lettre sa décision de ne plus considérer le vendredi comme un jour de travail dans le cadre de sa nouvelle loi qui ramène désormais le nombre de jours ouvrables de cinq à quatre.
Et c’est le ministre des Affaires étrangères de Gambie, Susan Waffa Ogo qui a personnellement livré le message à l’ambassadeur américain Edward Alford en poste à Banjul. Curiosité, c’est au téléphone que Mme Ogo a joint l’ambassadeur Alford pour lui signifier que Yahya Jammeh ne va tolérer aucune entorse et aucun défi de l’ordre présidentiel sur la nouvelle semaine de quatre jours ouvrables.
Lors du dernier Conseil des ministres tenu à Banjul, le dictateur gambien a expliqué qu'il considère la semaine de cinq jours de travail comme un héritage de l'administration coloniale britannique. Par conséquent, Jammeh explique qu’elle doit être remplacée par une semaine de travail qui reflète la culture et les valeurs gambiennes. Le dictateur de Banjul fait ainsi référence au vendredi, jour de la grande prière hebdomadaire musulmane qui a lieu à 14 heures et qui n’a donc rien à voir avec les heures ouvrables qui se terminent à 12 heures, les vendredis.
Les motifs de la provocation de Jammeh à la chancellerie américaine sont donc à chercher ailleurs, dans sa colère noire en réponse à une demande que l’Union Européenne lui a récemment formulée autour de 17 points, allant dans le sens d’une ouverture du dialogue avec l’opposition, d’un moratoire sur les exécutions, d’une protection des libertés individuelles et collectives, mais surtout d’un respect de la liberté d’expression.
La réponse colèreuse de Jammeh n’a pas tardé. La 09 janvier dernier, le dictateur gambien a organisé, avec ses partisans, une marche de protestation à l’issue de laquelle il a fait une déclaration devant ses ministres stupéfaits : [I]"Vous, pays de l'UE, ne pouvez pas utiliser le prétexte d'un supposé dialogue politique pour provoquer l'instabilité dans mon pays, afin de me remplacer par un gouvernement fantoche pour piller les réserves pétrolières off-shore de la Gambie"[/I], a déclaré Jammeh.
Et le dictateur de Kanilai d’ajouter sans aucune forme de diplomatie et de courtoisie : [I]"Si quelqu'un pense que la Gambie est pauvre, que je suis incapable de gouverner pour me balancer un changement à la con en pensant que Yahya Jammeh va danser sur des tessons de bouteilles, je lui dit ceci "allez en enfer!" Je n’en veux pas. Et cela, qu'il s'agisse d'une institution, d’un bloc ou d’une quelconque puissance étrangère. Car je ne crois qu’en la puissance d’Allah"[/I]. No comment!
0 Commentaires
Participer à la Discussion