
Robert Mugabe, âgé de 89 ans et au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, a été déclaré vainqueur de la présidentielle avec 61 % samedi par la commission électorale. Son parti, la Zanu-PF, a par ailleurs obtenu la majorité des deux tiers aux législatives.
« Je déclare que M. Robert Gabriel Mugabe de la Zanu-PF a obtenu plus de la moitié des suffrages à l'élection présidentielle et est donc dûment élu président de la République du Zimbabwe à compter de ce jour», a annoncé la présidente de la commission électorale Rita Makarau vers 18 heures, alors que le résultat était attendu lundi.
L'ex-Premier ministre contestera le résultat devant la justice
La victoire du parti du président Mugabe aux législatives, qui semblait acquise dès vendredi, a été également officialisée samedi. Un nouveau décompte officiel de la commission électorale a annoncé que la Zanu-PF, le parti de Mugabe, a franchi la barre de la majorité qualifiée des deux-tiers d'élus à l'Assemblée nationale. Alors que le décompte final se poursuivait, un responsable a précisé que la Zanu-PF totalisait déjà 158 sièges sur 210, soit plus des deux tiers requis pour amender une Constitution plus libérale promulguée il y a moins de trois mois. Initiée par Morgan Tsvangirai, le rival de Mugabe, et son parti du MDC alors majoritaire à l'Assemblée, elle devait insuffler davantage de démocratie dans le pays.
L'ex-Premier ministre Morgan Tsvangirai, a annoncé samedi son intention de boycotter le gouvernement issu des élections générales qu'il a qualifié d'«illégales» en raison des fraudes et dont il entend contester le résultat devant la justice.
L'UE s'inquiète des «irrégularités présumées»
«L'Union européenne s'inquiète des irrégularités présumées (...) ainsi que des faiblesses identifiées dans le processus électoral et le manque de transparence», a déclaré Catherine Ashton, la représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, samedi dans un communiqué. L'UE va «continuer à suivre les développements dans le pays et à travailler avec ses partenaires internationaux dans les semaines qui viennent», a-t-elle poursuivi. Elle a, par ailleurs, encouragé tous les partis politiques au Zimbabwe à «maintenir l'ordre et le calme», alors que les élections de 2008 avaient été entachées de violences.
Les défenseurs des droits de l'homme avaient souligné par avance le climat de liberté politique restreinte dans lequel le vote allait se dérouler. Mais, malgré les doutes sur l'honnêteté du scrutin, l'ensemble de la communauté internationale, y compris l'ONU, presse désormais pour que Morgan Tsvangirai s'incline et donne la priorité à l'absence apparente de violence.
0 Commentaires
Participer à la Discussion