L' ISRA attendu sur l'autosuffisance en riz et la diversification agricole (officiel)

L'Etat du Sénégal attend de l'Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), ''une parfaite mobilisation'' de ses services pour l'atteinte de priorités telles que l'autosuffisance en riz et la diversification agricole, a indiqué, lundi à Dakar, Ndioba Diène, secrétaire général du ministère de l'Agriculture et de l'Equipement rural.

Selon M. Diène, il est également attendu de l'ISRA une performance accrue du secteur horticole, une réduction de la facture laitière et une gestion durable des écosystèmes entre autres. 

S'exprimant lors d'une réunion du comité scientifique et technique (CST) de l'ISRA dont il présidait la session 2013, il a dit que parmi les priorités définies par les pouvoirs publics, figurent la gestion des aires marines protégées, l’état de veille pour toutes les maladies animales et zoologiques, la valorisation des produits de la forêt à travers leur domestication et une analyse d’impact des politiques agricoles.

"Malgré un contexte financier peu favorable, le gouvernement du Sénégal a augmenté de façon significative, la subvention donnée à l'ISRA pour permettre aux travailleurs de disposer de meilleures conditions de travail", a encore dit M. Diène.

Concernant le riz, il a souligné que l'objectif visé est d'atteindre l'autosuffisance dans cette denrée. "La forte pénétration des variétés de riz de type +Nérica+, conjuguée avec l'application de bonnes pratiques agricoles édictées par la recherche, pourrait permettre de gagner le combat de la productivité au niveau de la riziculture pluviale", a-t-il relevé.

Selon lui, la riziculture pluviale emblave plus de 300.000 hectares dans les zones sud, sud-est et centre du pays et contribuerait alors à hauteur de 50%, au moins, des besoins en riz des ménages du Sénégal.

Il est également important, selon lui, que le Sénégal devienne à moyen terme, un producteur de blé afin de réduire son importation. Cet objectif devrait se faire avec "l'accompagnement efficace" de l'ISRA, a-t-il déclaré. 

Pour ce faire, l'Etat gardera "un regard constant sur la création variétale de blé, les tests d'adaptation et la production de sa semence", a déclaré le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et de l'Equipement rural.

"Il (l'Etat) s'intéressera particulièrement aux activités de production de cette céréale en grandeur nature et à l'encadrement que l'ISRA donnera à ces nouveaux blé-iculteurs", a expliqué Ndioba Diène.

Il a reconnu que l'ISRA est en train de mener le combat de la production de blé pendant l'hivernage, à travers une prise en charge adéquate de la question de vernalisation, "facteur très limitant de la culture des variétés de blé les plus productives des zones tropicales". "Nous suivons avec beaucoup d'intérêt l'aboutissement de ces recherches", a-t-il fait savoir.

D'après Ndioba Diène, la stimulation des filières horticoles et la création de fermes agricoles, une stratégie du gouvernement pour diminuer les importations, interpellent également l'ISRA sur plusieurs points.

Les plus importants, a-t-il indiqué, sont l'épuration variétale de l'oignon appelé "violet de Galmi", la production d vitro/micro tubercule de pomme de terre pour diminuer de manière significative les importations de semences de pomme de terre, la levée des contraintes pathologiques recensées sur la tomate d'une manière générale et notamment sur la tomate industrielle, source de revenus d'un grand nombre de producteurs de la vallée du fleuve Sénégal.

Se disant conscient de ce que la durabilité de l'atteinte de ces objectifs prioritaires, requiert une prise en compte des aléas climatiques, Ndioba Diène a suggéré de continuer à investir par ses recherches les domaines relatifs au développement de la petite et grande irrigation et à l'adaptation aux changements climatiques.

"Les stratégies de résolution des problématiques liées à la salinisation des sols seront également surveillées par l'Etat qui compte orienter des investissements vers la réhabilitation de 14.000 ha de terres et la réalisation de nouveaux aménagements hydro-agricoles sur plus de 33.000 ha dans les vallées du fleuve et de l'Anambé", a annoncé le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et de l’Equipement rural.

"Dans ces domaines et comme dans bien d'autres, a-t-il souligné, l'Etat noue des partenariats et invite la recherche à une plus grande réactivité".

"La finalité de la recherche agricole est de mettre à la disposition des utilisateurs, des innovations à même d'accroître de façon durable, une productivité agricole de qualité, compétitive et source de revenus pour les producteurs", a dit Ndioba Diène.