
La production littéraire est rare pour ne pas dire inexistante au Sénégal où jusqu’ici aucun ouvrage n’est disponible sur les premiers jours de Macky Sall, le nouveau président qui va bientôt fêter l’anniversaire de son accession au pouvoir. Pas la moindre publication sur le départ d’Abdoulaye Wade du pouvoir. Faudrait-il souligner que les rares auteurs sénégalais qui ont écrit sur le Sénégal, notamment sur le régime Wade qu’ils ont combattu, sont passés de l’autre côté pour bon nombre d’entre eux, au lendemain du 25 mars 2012, date du départ du pouvoir libéral d’Abdoulaye Wade issu de l’alternance. Ces auteurs, d’aucuns disent qu’ils étaient 'engagés', ont pour la plupart reçu leur part du « gâteau », un retour sur investissement, bien installés, sont-ils, à la table du Macky, service à volonté. D’où leur mutisme et auto bâillonnement sur certaines dérives actuelles qu’ils n’auraient jamais tolérées sous Wade. Jusqu’ici, pas de documentaire non plus sur ce qui a été l’origine de la chute d’un régime que d’aucuns croyaient indétrônable. Ou encore sur les capacités supposées ou avérées de Macky Sall et son régime à diriger le pays, à répondre de manière concrète à la demande sociale des Sénégalais. Qu’est-ce qui a bien pu être à l’origine de cette carence voire absence de production d'ouvrage politique, littéraire ou cinématographique ? Où sont les universitaires sénégalais, journalistes, sociologues, économistes, juristes, cinéastes ou autres qui aiment tant à faire le tour des radios et plateaux télévisés ? Qu’attendent-ils pour faire un bon usage de la plume comme cela se fait dans les plus grandes démocraties, puisque notre pays est cité parmi les modèles de démocratie qui comptent dans ce monde ? Sommes-nous si réfractaires à la réflexion, à la création, à la production, au point de pardonner à nos intellectuels, à nos héros d’hier leur mutisme coupable d'aujourd'hui?
Après la publication de « Wade, un opposant au pouvoir », un nouvel ouvrage devrait voir le jour autour de «tous ces opposants à l’épreuve du pouvoir», société civile, journalistes et politiques qui aujourd’hui, cautionnement pour Macky Sall ce qu’ils ont jadis dénoncé, condamné et « réprimé » sous Wade. L’on expliquera alors à l’opinion comment certaines plumes engagées se sont investies personnellement, et prétendument au nom du peuple, en ont sont arrivées à réclamer des dividendes aux nouveaux tenants du pouvoir, dont ils sont devenus les valets de chambre.
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