
Ils traînent tous des casseroles et se retrouvent aux commandes, en charge de conduire la locomotive de la rupture. Pour les nouvelles autorités, charité mal ordonnée commence toujours par les autres.
C’est l’histoire de deux collaborateurs, unis par des liens très forts. Le Premier, arrivé au pouvoir dans des circonstances particulières, a du mal, beaucoup de mal à justifier sa fortune colossale amassée en moins de dix ans. Alors qu’il n’est ni opérateur économique, ni héritier d’une fortune digne de chez Mami Zinzin, mais s’est retrouvé, suite aux fonctions qu’il a occupées au sein ou au sommet de l’Etat, collectionneurs de milliards en l’espace de dix ans, un jeu dangereux qui vaut aujourd’hui à des dignitaires d’un régime déchu, une chasse à l’homme, des convocations à n’en pas finir devant les enquêteurs.
Le second quant à lui, vient d’admettre ouvertement mais avec beaucoup d’impertinence et de gêne, avoir touché de ses mains ‘propres’ cet argent sale qu’il ambitionne de combattre aujourd’hui, des montants dont l’origine douteuse n’avait une seule fois ébranlé sa bonne foi, l’intégrité et l’exemplarité qui sont supposées caractériser sa personne. Était ce la première fois qu’il touchait à cet argent, ou y aurait-il d’autres cas «Habré» l’impliquant et dont l’opinion ne serait pas au courant ? Dire que la guerre contre l’enrichissement illicite et le blanchiment d’argent, est mal entamée, mal partie.
Parce que les Généraux envoyés au front pour remonter le moral des troupes et traquer l’ennemi, s’avèrent être des combattants atteints, blessés dans l'âme, rongés par les démons d'un passé qu’ils croyaient avoir refoulé au plus profond de leur inconscient. Un passé qui décidément, passe difficilement, ou plutôt ne passe pas.
Accusé d’avoir blanchi des milliards d’un ancien chef d’Etat en exil, attrait par un opérateur économique devant la cour de cassation pour délit de faux, usage de faux et escroquerie. La coupe est pleine, pourrait-on dire.
Tout ce qui n’est pas interdit formellement, est autorisé, fût-il un crime : voilà la ligne de défense du second, chef de gouvernement. « J’ai blanchi de l’argent sale, mais le délit de blanchiment n’existait pas à l’époque ». Réponse on ne peut plus claire, deux informations en une seule. Car jusqu’ici, personne n’avait imaginé une seule fois, qu’en dehors du blanchiment, le recel faisait partie des prestations et services de ‘chez Abdoul’.
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