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« Quelqu’un que vous avez privé de tout
n’est plus en votre pouvoir.
Il est de nouveau entièrement libre »
A SOLJENITSYNE
Face aux revers qu’il essuie dans tous les secteurs qu’il contrôle, n’importe quel homme aurait cédé au découragement. Mais Karim Wade ne se laisse jamais décourager. Il parcourt toujours les assemblées pour présenter ses remèdes miracles et ses potions curatives. L’exubérance avec laquelle le nouveau cardiologue se propose de « reconstruire le cœur de la production » électrique nous fait même oublier ses prestations passées en tant qu’ostéopathe, quand il s’engageait à construire « la colonne vertébrale » du pays à partir des infrastructures. Notre corps, déjà malade, s’en trouve meurtri. Que le fils du président de la République ait mobilisé de si grands moyens de communication pour présenter de si simplistes propositions, voilà qui dépasse l’entendement. Mais chez cet homme, la forme compte toujours plus que le fond. La résolution d’un problème se résume en une série d’incantations que lui prodiguent ses conseillers en « comédication ». On l’entendra toujours se gargariser de phrases toutes faites, de formules mal digérées.
Ce qui ressort de toutes les études menées par les grands cabinets, déclinées sous le fumeux vocable « Takkal », c’est qu’il faut, pour mettre fin aux délestages, délester les ministères. Les ministres doivent tout sacrifier pour le bonheur du meilleur d’entre eux. Tout le tintamarre organisé autour de ses rencontres programmées avec les Parlementaires est à cette seule fin. Sitôt sa décision prise, Souleymane Ndéné Ndiaye s’est chargé de vendre l’idée aux populations, en assurant qu’il ne fera que « reporter » les programmes. Pour obtenir de l’électricité, les populations doivent renoncer à leur santé et à leur éducation. Mais ce qui est encore plus insoutenable, c’est la décision d’imposer un paiement mensuel de la facture d’électricité, mettant fin à une mesure sociale qui permettait aux ménages de souffler. Ils avaient l’impression de payer tous les deux mois pour rien, il leur faut maintenant payer tous les mois pour le même rien. Si ce n’est pas le but visé, c’est tout comme : de nombreux ménages ne pourront plus se plaindre des coupures, parce qu’ils seront déjà coupés. Une autre mesure annoncée par Karim Wade les attend. Pour couper un compteur, l’agent de la Senelec n’aura pas besoin de se risquer dans les foyers. Un ordinateur le fera à sa place.
Toutes ces décisions viennent s’ajouter à un train de mesures qui consistent à toujours saigner les plus pauvres pour entretenir les plus riches. Comme toujours en de pareils cas, le peuple sénégalais doit face à une situation dont il est le premier à supporter les conséquences, alors qu’il est le dernier à en porter la responsabilité. L’auteur de cette catastrophe programmée déambule encore dans les couloirs du palais de la République, avec le titre pompeux de conseiller financier du président de la République. Mais si Abdoulaye Wade a du mal à sanctionner son conseiller, c’est qu’il a une responsabilité morale dans ce qui nous arrive. Il ne s’est jamais engagé à faire cesser les mensonges, au contraire. Il ne s’était pas embarrassé pour déclarer que les délestages finiraient après la présidentielle de 2007. Quand il a été interpellé sur la prétendue centrale nucléaire que son fils était parti « négocier » à l’Elysée, il a répondu aux journalistes de France 2 que cela pouvait se faire « en trois mois, avec les russes ». « Absolument, mais bien sûr, puisque nous avons de l’uranium », avait-il répondu. Le Sénégal, vous avez bien lu, a de l’uranium.
La mesure proposée par Karim Wade pour mettre fin aux délestages ne présente, tenez-vous bien, aucune originalité. C’est en nous endettant comme il le fait maintenant et en puisant dans les budgets des ministères qu’il avait financé les chantiers de l’Anoci. Pour s’en convaincre, et puisqu’il nie lui-même une telle évidence, il n’est pas inutile de rappeler quelques faits qui seront un jour utiles à la postérité. La fourniture du matériel de surveillance de l’Anoci a été financée par le ministère des Forces armées, pour plus de deux milliards de francs. Le ministère des Finances a acheté 50 Mercedes de luxe à près de quatre milliards de francs. La réalisation des trottoirs de la Corniche a été financée sur entente directe par le ministère de l’Urbanisme, qui a aussi financé la plantation d’un millier de cocotiers, pour un milliard et demi de francs. C’est sans compter la contribution du secrétariat général de la présidence de la République de plusieurs dizaines de milliards de francs, qui a financé jusqu’ à la « décoration des tentes du palais présidentiel », pour plus d’un demi-milliard de francs, assurée par « Publicis Live ». Il y a eu aussi la location controversée du Msc Musica à huit milliards de francs, financée par le Port autonome de Dakar. Les observateurs ont noté, effarés, la réfection du bureau de Karim Wade pour 750 millions de francs et l’achat d’une lampe à 8 milliards de francs. Mais il faudra un jour s’expliquer sur l’autorisation de transfert du crédit de 26 milliards de francs dégagés pour la construction de villas présidentielles, qui ne sont jamais sorties de terre. Tout ce qui suit a conduit l’Etat à s’endetter pour payer une dette intérieure qu’il n’avait pas contractée. La manœuvre avait été dénoncée par les bailleurs de fonds, à travers ce qui a été pudiquement appelé « dépenses extrabudgétaires ». Puisque les ministères avaient utilisé leurs ressources à d’autres fins, il leur a fallu faire face à des dépenses imprévues. L’homme qui avait été désigné coupable de ces graves fautes de gestion qui ont ruiné l’économie du pays et endetté les entreprises est Ibrahima Sarr. Il reconnaît en partie, mais ne regrette rien. C’est le même homme que Karim Wade est allé chercher pour piloter son plan de financement du secteur de l’Energie.
Pour financer cette nouvelle aventure, le président de la République s’apprête à autoriser des coupes sèches sur les programmes sociaux des ministères alors qu’au même moment, il s’apprête à initier un projet de modification de la loi sur le blanchiment de l’argent, qui vise à sauver 67 personnes de la prison, concernant la possession douteuse de 200 milliards de francs. Tout ceci fait souffler sur le pays un vent de révolte que ni l’arrogance de Souleymane Ndéné N’diaye, ni ses menaces ne pourront arrêter. Si la colère des populations ne trouve pas une expression dans l’urne, nul doute qu’elle connaîtra un dénouement dans la rue. Des sénégalais de France que rien ne portait à la violence ont envahi hier le Consulat du Sénégal, pour exiger la transparence dans le processus électoral. Rien ne garantit que si les choses restent en l’état, ils ne vont pas se faire entendre à nouveau. C’est la surdité de ce régime à tous les appels à la raison qui conduit à des actions aussi radicales. Les vociférations de Serigne Mbacké Ndiaye n’y pourront rien faire. Quand des hommes n’ont plus rien à perdre, se révolter devient pour eux la seule posture honorable.
SJD
12 Commentaires
Il Fallait S'y Attendre
En Mars, 2011 (06:24 AM)Bbs02
En Mars, 2011 (06:25 AM)Cj
En Mars, 2011 (07:02 AM)Tim Tim
En Mars, 2011 (07:25 AM)Koffi Olomide
En Mars, 2011 (08:49 AM)Diakhoum
En Mars, 2011 (09:11 AM)De-ga-ge
En Mars, 2011 (09:14 AM)Dio
En Mars, 2011 (12:32 PM)WADE EST UNE CHANCE POUR LE SENEGAL
VIVE WADE VIVA SENEGAL VIVE PAPE DIOP VIVA SENEGAL
WADE EST UNE CHANCE POUR LE SENEGAL
Situation
En Mars, 2011 (19:16 PM)A TES DETRACTEURS NOUS DISONS CECI
LE MOT CHIEN N A JAMAIS MORDU PERSONNE
Fans S Jule Diop
En Mars, 2011 (20:16 PM)Aly
En Mars, 2011 (05:51 AM)Undefined
En Mars, 2011 (15:58 PM)Participer à la Discussion