Un Etat se respecte aussi par sa rigueur et sa capacité d’organisation pour honorer le calendrier électoral. Il est de coutume au Sénégal que des subterfuges inélégants, incohérents et illégitimes ont toujours été utilisés pour repousser la tenue, à date, des élections locales. Le soubassement réel de telles décisions a toujours été un manque de préparation du parti au pouvoir, une mésentente avec ses alliés ou une baisse de popularité d’où la crainte de perdre une élection. Il faut rappeler qu’une élection est la seule voie légale permettant aux citoyens de choisir librement les hommes et les femmes en qui ils portent espoir afin de prendre en charge leurs préoccupations. Par conséquent, ils doivent être impliqués, par consultation, dans de telles décisions, parfois malheureuses (affaire de Sangalkam), quelle que soit la bonne foi qui les motive.
La gestion sobre et vertueuse criée urbi orbi par le gouvernement (de rupture ?) concerne aussi le respect du calendrier électoral.
Le 11 septembre 2013, Monsieur Abdoulaye Daouda Diallo disait en substance …
«Je réitère aux citoyens sénégalais et aux partenaires de l'espace politique l'engagement du gouvernement à prendre toutes les dispositions pour que les prochaines échéances locales se déroulent comme indiqué par les lois et règlements en matière électorale conformément aux directives du chef de l'État ».
Quelques jours après lui, Monsieur Oumar Top Directeur Général des Elections coupait court aux rumeurs de report en déclarant, je cite …
« Nous sommes en train de nous préparer pour organiser les élections le 16 mars prochain. Je suis un fonctionnaire, les élections sont fixées par décret pour le 16 mars 2014, je m’en tiens à cette décision du gouvernement» … dont acte.
Aujourd’hui, lisant sûrement entre les mots du Président de la République qui déclarait qu’il n’est pas contre la tenue des élections durant le premier semestre de 2014, le Premier ministre annonce le report des élections au mois de juin 2014 (sans mentionner de jour) au motif de la mise en œuvre de l’acte 3 de la décentralisation. En vérité, personne n’est surpris car les citoyens sénégalais avaient bien vu les propos du Président avancer grands comme un baobab.
Certes, nous prenons acte (avons-nous le choix ?) mais il serait aussi judicieux de dire aux populations quelles sont les grandes lignes de ces réformes de l’acte 3 de la décentralisation qui motivent un tel report. Nous avons le droit de savoir et c’est une obligation de nous dire.
Tout en souhaitant que l’optimisation des ressources, la meilleure prise en charge des attentes des populations et l’égalité des chances telle que l'acceptation des candidatures individuelles, soient le vecteur desdites réformes, il est rappelé aux hommes politiques que les élections ne sont pas organisées pour que le parti au pouvoir les remporte.
8 Commentaires
Buzzzzzzz
En Octobre, 2013 (13:53 PM)Atypico
En Octobre, 2013 (14:13 PM)Jokko
En Octobre, 2013 (14:45 PM)NB: celui qui repousses les échéances électorales locales pour se préparer..... ne réduiras jamais le mandat présidentiel de 7 ans à 5 ans
Paco
En Octobre, 2013 (15:06 PM)Www.chelectro.com
En Octobre, 2013 (16:06 PM)Cole
En Octobre, 2013 (16:43 PM)Babacarniang
En Octobre, 2013 (20:45 PM)Keuz
En Octobre, 2013 (21:55 PM)Participer à la Discussion