
La fête de l’Aid El Kébir, appelée communément Tabaski chez nous , est la plus grande réjouissance annuelle de toute la Umma islamique en sus des rites et des dévotions. C’est en cette période que les sénégalais et sénégalaises, ancrés dans les valeurs cardinales qui structurent notre société depuis des siècles, rivalisent d’ardeur dans la générosité et la solidarité communautaire. L’ex député libéral, Amadou Diarra, actuel maire de la commune d’arrondissement de Pikine Nord (Banlieue) et originaire de Diourbel, fait partie de ces rares autorités que la souffrance des familles déshéritées laisse de marbre. Leur indifférence frise une ignoble indécence.
Depuis l’avènement de l’Acte III de la décentralisation, la commune d’arrondissement de Pikine Nord , notre institution municipale et son édile, désertent honteusement le champ social sous prétexte que cette nouvelle réforme des collectivités locales n’est pas accompagnée de moyens financiers conséquents. Cet accompagnement leur faisant défaut, ils ne sont pas à même de soutenir les familles déshéritées avant la tabaski. Cette absence de compassion et ce manque d’ambitions pour les administrés de cette commune qui recèle de potentialités enviables et enviées ne se justifient guère par des carences de la tutelle ou de l’état. Dans certains quartiers, ces affidés prétendent qu’il a laissé des enveloppes nuitamment à des ménages d’une manière nébuleuse. On peut penser le soutien a été partisan. Ce procédé politique relève d’un autre âge car la rupture et la gouvernance sobre prônées par le chef de l’état n’exclut pas l’investissement du champ social par les acteurs politiques locaux. Cette défaillance municipale ne peut être justifiée dans une commune qui abrite le plus grand Marché de Pikine, « Zinc » et le marché aux fruits de « Syndicat ». Nous refusons d’entrer dans le débat de la fiscalité complexe des mairies. Mais, personne ne peut soutenir les yeux dans les yeux qu’il n’y a aucune retombée financière émanant de ces lieux de commerce populaires. Hormis, cet apport financier versé par le trésor public à notre commune, il existe des leviers qui peuvent actionner afin de soulager momentanément les populations laborieuses. Comment le maire Djeddah Thiaroye a-t-il pu se débrouiller avec une vingtaine de millions et quelques dizaines de moutons pour appuyer ses administrés ? Et le maire des Parcelles assainies plus de soixante dix millions de francs distribués aux nécessités ? Sont –ils plus compétents ? Certainement car un bon maire doit répondre en temps réel aux besoins des citoyens de sa commune Sauf si on considère la station municipale comme une sinécure, le socle d’un statut social envié qu’on peine depuis des années à conquérir. Mr le maire, de qui se moque-t-on ?
E. Momar WADE
Journaliste, habitant de Pikine Nord
Wademomar58@yahoo
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