Gouvernementale Qui Interroge
Les habitants de la région nord-est du Sénégal traversent actuellement une épreuve d’une intensité dramatique, marquée par de graves inondations causées par les crues du fleuve Sénégal et par un lâcher des eaux au niveau du barrage de Manantali. Des familles entières sont plongées dans un désarroi profond, avec des pertes matérielles, agricoles et pastorales sans précédent. Les récoltes, sources de subsistance pour nombre de foyers, sont compromises ; des milliers d’animaux, essentiels à l’élevage local, ont été emportés par les eaux, et des villages entiers luttent pour survivre face à cette catastrophe.
Pourtant, dans ce contexte dramatique, l’action des autorités semble absente, ou du moins insuffisante. Alors que les populations sinistrées auraient attendu un soutien renforcé, une aide rapide et une mobilisation des moyens d’urgence, l’agenda des dirigeants se focalise sur les élections législatives anticipées, fixées au 17 novembre prochain. Cette échéance politique semble capter toute l’attention, au détriment des préoccupations essentielles et immédiates de ceux qui souffrent.
Une Population Privée de Ses Droits
La situation sur le terrain, entre maisons inondées et routes impraticables, rend impossible l’exercice du droit de vote pour une grande partie des citoyens touchés. Les infrastructures sont dévastées, les voies d’accès réduites à néant par les flots, et l’accès aux bureaux de vote devient une gageure. En insistant pour maintenir la date des élections dans un contexte
où nombre de Sénégalais ne pourront pas exercer leur droit citoyen, le gouvernement envoie un signal d’indifférence face aux réalités et aux priorités de ces populations.
La situation sur le terrain, entre maisons inondées et routes impraticables, rend impossible l’exercice du droit de vote pour une grande partie des citoyens touchés. Les infrastructures sont dévastées, les voies d’accès réduites à néant par les flots, et l’accès aux bureaux de vote devient une gageure. En insistant pour maintenir la date des élections dans un contexte
où nombre de Sénégalais ne pourront pas exercer leur droit citoyen, le gouvernement envoie un signal d’indifférence face aux réalités et aux priorités de ces populations.
Un Traitement Injuste des Populations Sinistrées
La tragédie des inondations dans cette région du Sénégal met en lumière un traitement inégal, voire injuste, envers des populations qui subissent depuis longtemps les conséquences d’une marginalisation économique et sociale. Le gouvernement a récemment annoncé un ambitieux "agenda de transformation"
Un plan de développement en grande
pompe, mettant en avant une série de projets destinés à dynamiser les régions les plus pauvres. Cependant, face à cette tragédie naturelle, la lenteur de la réponse publique crée un décalage entre les promesses et la réalité.
On ne peut s’empêcher de se poser la question : où sont les mesures concrètes qui devaient émerger de cet agenda de transformation ? La prise en charge de cette crise par les pouvoirs publics aurait été l’occasion de démontrer la sincérité de ce plan, de rassurer les habitants quant à l’engagement du gouvernement envers un traitement équitable des citoyens, et de souligner que personne n’est laissé pour compte, surtout en temps de crise.
Une Région Pénalisée pour son Choix Politique ?
Dans les murmures et les questionnements de la population surgit une interrogation troublante : cette région, qui n’a pas donné de majorité au régime en place lors des dernières élections présidentielles de mars dernier, paierait-elle le prix de son choix politique ? Cette hypothèse, bien que difficile à prouver, trouve un écho dans le sentiment d’abandon que ressentent de nombreux sinistrés. Est-il possible que le manque de réactivité des autorités envers cette région soit lié à une logique de représailles politiques ? Si tel était le cas, cela représenterait une injustice profonde et un déni flagrant des valeurs démocratiques.
L’Aggravation de l’Émigration des Jeunes
La situation actuelle risque d’aggraver un autre problème social majeur : l’émigration irrégulière des jeunes. Confrontés à un avenir incertain, marqué par le manque de soutien et les conséquences désastreuses des inondations, de nombreux jeunes pourraient être tentés de chercher un avenir ailleurs, malgré les risques. L’émigration clandestine, par des voies dangereuses et irrégulières, est déjà un fléau pour le Sénégal, endeuillant de nombreuses familles. Le sentiment d’abandon ressenti par ces jeunes, additionné aux pertes économiques causées par les inondations, pourrait amplifier ce phénomène, exacerbant la perte de forces vives dans un pays qui en a cruellement besoin pour son développement.
Faut-il un Report des Élections ?
Face à la situation, de nombreux Sénégalais s’interrogent sur la pertinence de maintenir les élections à cette date. Les voix s’élèvent pour demander un report qui permettrait d’assurer la participation de tous, et d’éviter qu’une partie de la population, concentrée dans les zones les plus défavorisées et durement touchées par les inondations, ne soit exclue du processus
démocratique.
L’Appel au Sens de l’Humanité
Dans une nation où la solidarité est un principe fondamental, le traitement réservé aux sinistrés laisse un goût amer. Le drame humain, les pertes économiques et le désespoir des habitants de la région nord-est appellent à une mobilisation plus grande. Il est de la responsabilité de tous, dirigeants, citoyens et institutions, de se pencher sur cette crise et d’offrir des solutions concrètes, loin des stratégies électorales.
L’urgence est non seulement de secourir les populations, mais aussi de créer les conditions d’un avenir digne pour les jeunes, en leur offrant des perspectives à la hauteur de leurs espoirs.
Mamadou DIA
Entrepreneur & Agent de Développement
Membre actif de la diaspora sénégalaise
Email : [email protected]
Entrepreneur & Agent de Développement
Membre actif de la diaspora sénégalaise
Email : [email protected]
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