
Depuis l’accession du président Macky Sall a la magistrature suprême, et la prise de fonction du ministre du tourisme et de la culture Youssou Ndour, il ne se passe pas un jour sans que la presse nationale ne publie un article ou une contribution la plupart négative, visant semble t-il a ternir l’image et la personnalité si policée du Roi du Mbalax. Si certaines de ces attaques viennent directement de ses collègues même du gouvernement lui ordonnant soit de se « ranger » ou de « ranger » ses journalistes, ou tout simplement de dégager, d’autres par contre proviennent de son propre camp, le Super Etoile ou des membres de « Fekke Maci Bole », sa propre organisation politique.
Que lui vaut toutes ces attaques et toute cette campagne de dénigrement, quelques 3 mois après les élections présidentielles ou tout un peuple lui a montré son admiration ? Est-ce la lignée éditoriale de son groupe de presse qui est resté constant malgré le coptage de leur patron au sein du gouvernement, qui dérange autant ?
Eh oui, l’alternance de l’alternoce n’a pas fait que des heureux, surtout du coté de l’ex patron du Super Etoile et Président de « Fekke Maci Bole », aujourd’hui ministre de la république. Au sein même de sa propre formation politique, certains membres que j’ai approché déplorent eux, le manque d’organisation du mouvement mais surtout, le manque de temps de leur leader qui freine leurs activités.
Dans le même registre, comment expliquer et comprendre l’espèce de chantage moral de certains membres du staff du Super Etoile, frères d’hier et ennemis d’aujourd’hui, et qui semblent plutôt lui souhaiter un échec… simplement parce qu’ils ont perdu leur gagne pain… ou vache a lait? C’est selon.
A qui la faute ? Doit-il sacrifier ses désirs et ambitions personnelles pour satisfaire le bon vouloir de certains qui lui demandent purement et simplement de revenir continuer sa vie d’ambianceur.. Bref de continuer a amuser la galerie… a 50 ans dépassés ? La question mérite d’être posée.
Peut être, serait-on tenté de dire que Youssou Ndour ne serait rien sans le Super Etoile, mais que serait le Super Etoile sans Youssou Ndour. Il leur a tout donné et en revanche, ils le lui ont bien rendu, et a juste titre. Même si l’avenir de leur chef semble s’orienter ailleurs que vers la musique, rien n’est par contre perdu pour ce groupe mythique qui peut encore remplir des stades, au vu de leur dernière prestation sur la TFM a l’occasion de la fête de la musique.
Youssou Ndour peut s’il le désire et sans état d’âme pour qui que ce soit, raccrocher son micro, et entamer sereinement un nouveau chapitre dans sa vie, après plus d’une trentaine d’années de tournées, de scènes et de musique autour du monde. Il en a le droit et ce débat doit être clos.
Selon quelques indiscrétions que j’ai pu glaner ci et la a travers ses proches, ce combat que mène Youssou Ndour avec lui-même, cette éternelle quête d’aller toujours plus loin et encore plus haut, n’a rien a voir avec son statut de superstar ou de son flair d’homme d’affaires futé. Ce combat personnel comme s’il voulait prouver quelque chose, remonte a bien plus longtemps, du temps ou l’enfant de la Medina fut un jeune adolescent, et confronté au refus parental de choisir la voie qui l’appelait, la musique. Son père, qui le prédestinait a une carrière plutôt académique que de chanteur, reste l’un des points centraux de son énorme succès et de son besoin de toujours prouver que malgré son handicap, il est bel et bien capable de faire même mieux que les intellectuels. Et ce n’est pas mauvais. Au contraire, il peut se targuer d’être la ou il est aujourd’hui grâce a son seul courage et son audace.
Son chemin qui l’a mené des rues cahoteuses de sa Medina natale jusqu’au salon feutré du conseil des ministres n’est point le fruit du hasard ou d’un concours de circonstance. Cette trajectoire est un plan savamment muri et planifié par le roi du mbalax lui-même, qui a toujours confié a ses proches qu’il envisageait de ranger son micro a 50 ans, et de s’engager activement pour sa communauté. En somme de faire de la politique.
Ce qui est un point intéressant et qui peut certainement expliquer la raison de son activisme politique récent, ceci bien sur au dépend de sa musique et de ses millions de fans qui ne lui souhaite que succès dans sa mission de ministre, mais qui gardent également le rêve secret de le voir revenir un jour sur scène.
Aujourd’hui a l’épreuve du pouvoir, la réalité est toute crue pour l’ex patron du Super Etoile, héros couru de la dernière campagne présidentielle. Il est combattu de tout bord, et par les mêmes individus qu’il recevait hier dans ses salons privés, venus lui quémander son soutien. Il est jeté en pâture par une bande de politiciens qui n’ont cure de son statut, et qui n’ont pour unique ambition que de protéger et de sauvegarder des intérêts bassement politiques.
Beaucoup d’observateurs de la scène politique estiment que ces attaques qui remplissent tous les jours la une des journaux, manquent souvent de substance, et semblent plutôt montrer que l’immixtion d’un artiste de surcroit autodidacte, dans le cercle très privé du pouvoir, dérange une certaine élite politico-intellectuelle qui y voit ses intérêts menacés, mais qui a été également forcée de constater son propre échec. « In your face » comme disent les anglosaxons.
Les récentes tirades de Jean Paul Dias « La présence de Youssou Ndour dans le gouvernement fait désordre » ainsi que celle de Me Djibril War, un autre proche du président «Youssou Ndour doit se soumettre ou se démettre », sont la parfaite illustration du combat psychologique que vit et endure le roi du Mbalax, devenu aujourd’hui la cible privilégiée de certains caciques du pouvoir.
« Se soumettre ou se démettre.. ». Cela ne vous rappelle rien ?
La belle victoire de Macky Sall doit-t-elle déjà nous faire oublier qu’il y’a juste quelques mois, la soumission devant la constance suprême et devant son incapable rejeton était également l’unique gage de réussite au Sénégal, sous peine d’être demis et persécuté?
Vouloir modérer ou tempérer l’ardeur ou le ton des journalistes de Futurs Medias qui ne font que leur noble travail, serait purement et simplement qu’un manque de respect notoire vis-à-vis du ministre de la culture lui-même et de tout ce qu’il représente, ensuite au peuple Sénégalais qui s’est battu pour que pareilles pratiques disparaissent avec Wade.
En parlant de désordre, c’est justement eux, que la presse nationale surnomme déjà les « faucons », qui font désordre. Ils nous rappellent tristement un Sénégal encore très récent.. et que l’on croyait pourtant révolu. En voulant jalousement garder l’appareil d’état sous leur emprise, ils ne font que répéter les mêmes erreurs qui ont couté au président Wade son fauteuil mielleux.
Que je me fasse bien comprendre. Ma plume n’est point partisane malgré que je sois l’un des plus grands fans du Roi du mbalax et de sa musique. Je n’ai pas du tout la prétention de le défendre non plus puisse qu’il peut le faire lui-même, mais force est de constater qu’il y a quelque part, une volonté manifeste de le nuire et de le mater. Face a ce que j’appellerais purement et simplement une cabale organisée, je refuse de garder le silence quand une fois de plus, un symbole national, vivant de surcroit est en train d’être démoli devant nos yeux, et sans que personne ne pipe mot. Je ne peux me taire quand, encore une fois pour des raisons purement politiciennes, tout un pan de notre patrimoine est en train d’être abattu sous nos regards complices.
Le parcours pour le moins atypique du chanteur devenu Ministre de la république, doit être vu et regardé comme un exemple et non un complexe… ou un accident de parcours. Son courage et sa détermination doivent être salués et encouragés, quelque soit son appartenance ou ses convictions politique. Armé seulement de sa musique et de son flair, il s’est hissé aujourd‘hui a un niveau digne d’un film hollywoodien, et qui doit susciter le respect. Et rien d’autre.
Personne parmi ceux qui le critiquent aujourd’hui, et qui siègent avec lui au conseil des ministres, n’a fait plus que ce que l’enfant de la Medina a fait pour ce pays, le président de la république y compris. Au contraire, il aura fallu qu’il saute dans la course pour que le monde entier s’intéresse finalement a une élection présidentielle insipide. Rien qu’en terme d’emploi, de notoriété et d’opportunités, sa « valeur ajoutée » n’est plus a démontrer.
Alors qu’on arrête la démagogie et la médisance, ce n’est pas sain. Qu’on le laisse continuer son chemin et poursuivre tranquillement la route qu’il s’est tracé. C’est ce qui est juste.
Si j’ai un conseil a donner au ministre de la culture et du tourisme, c’est qu’il doit impérativement se départir pour de bon de son attitude candide d’artiste technocrate qu’il tente d’imposer et d’enfiler expressément son boubou de politicien, sous peine de périr. On ne peut faire des omelettes sans casser d’œufs.
Il doit sortir de son mutisme et urgemment réorganiser son mouvement « Fekke Maci Bole » et recadrer les nombreux frustrés qui se sentent aujourd’hui délaissés et déboussolés. En disposant d’un appareil politique huilé et prêt au combat ou de rendre des coups au besoin, il garde toujours sa force de frappe et sa capacité de nuisance, a l’intérieur comme a l’extérieur du gouvernement.
Ensuite de s’éloigner des décisions partisanes comme le parachutage de son poulain Mounirou Sy au BSDA qui fait tache d’huile, et qui a dit-on précipité la démission du respecté Ouza du bureau des droits d’auteurs. En revanche, on ne peut que s’en réjouir de la la nomination récente de Omar Péne comme conseiller, car le lead vocal du Super Diamano mérite bien sa place au ministère de la culture et du tourisme qui peut profiter de son expérience. Cependant attention a ne pas faire de cette entité un perchoir doré pour d’anciens musiciens -artistes au crépuscule de leur carrière. Il ya des milliers de jeunes compétents, qui ne sont pas nécessairement artistes, mais qui peuvent grandement contribuer au rayonnement de ce ministère.
Le peuple Sénégalais attend et souhaite du ministre de la culture et du tourisme qu’il reste impartial dans ses choix et décisions. Qu’il reste juste et efficace dans sa mission. C’est tout ce qu’on lui demande.
Mister Aw, Fondateur Propagand’Arts
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