Le Sénégal qui courrait derrière un sacre ou un titre majeur au football vient d'être couronné ce dimanche 06 février au stade Amadou AIDJO de Yaoundé dans la capitale camerounaise après les séries de tirs au buts, à la suite de cent-vingt minutes de jeu sans réussir à se défaire de son adversaire du jour, l'Égypte de Mohamed Salah.
Les coéquipier de Sadio Mané ont ainsi délivré toute une nation qui, depuis 1965, courait derrière un trophée que notre peuple n'a jamais pu décrocher en quatorze participations, échouant par deux fois en finale en 2002 au Mali et en 2019 en Égypte.
La joie fut immense et il était difficile pour toute personne s'identifiant au Sénégal et aux idéaux incarnés par cette équipe de se contenir au coup de sifflet final. Les larmes du jeune Moustapha Name, sur le banc des remplaçant, n'ayant même pas joué la moindre minute tout au long du tournoi, ont ému ceux qui avaient la lucidité de se trouver encore devant le petit écran au coup de sifflet final. L'émotion a été à son comble quand les valeureux journalistes sportifs sénégalais de la RTS, El Hadj Thierno Dramé et Ibrahima Mboup, très critique dans la gestion de l'équipe nationale durant le processus qui a mené au sacre des Lions, ont été submergés par les larmes du jeune Name. Et oui, ils auront tiré des larmes aux plus stoïques des sénégalais, en ces moments de très forte émotion. Nous avons tous senti tout au long de la semaine et dès les huitièmes de finale, un sentiment nationaliste exacerbé, avec un pays peint en vert, jaune et rouge, pour refléter les couleurs nationales.
Cette victoire a eu la magie de regrouper toutes les couches sociales sénégalaises autour de l'essentiel, ignorant ainsi les clivages politico-religieux, les classes sociales, les ethnies entre autres. Le sport est magique!!! Le football est magique!!!
Après avoir exulté et exprimé toute notre joie et après avoir "ré-oxygéner" notre sentiment national et notre fierté d'appartenir à cette nation, ne devrions-nous pas nous poser les bonnes questions pour trouver de vraies réponses?
Les Lions ont reçu des primes de cinquante millions de francs de la part du chef de l'État et deux parcelles à usage d'habitation, dont une de 200 m2 à Dakar et une autre de 500m2 à Diamniadio. Et cette prime n'a rien à voir avec les 33 millions reçus en guise de primes d'objectif du Ministère des Sport et des 20 Millions reçus comme prime de qualification. Tout le monde nous dira que c'est largement mérité pour tout ce qu'ils ont accompli et nous applaudissons tous des deux mains.
Maintenant parlons des autres sportifs sénégalais qui font un sport autre que le football et qui représentent le Sénégal dans des joutes continentales et internationales. Savez-vous que les autres sportifs sénégalais ne reçoivent qu'un perdiem (frais journaliers de mission) de 10.OOOF pendant qu'ils nous représentent en dehors du pays? Vous ont-ils informé que la médaille d'or pour les autres sportifs sénégalais aux championnats d'Afrique vaut 500.000 fcfa, la médaille d'argent 400.000f et celle de bronze 300.000f? Vous ont-ils dit que la médaille d'or olympique est cotée de 2 millions de francs cfa au Sénégal, celle d'argent d'1 million de franc et celle de bronze de 750.000 en vertu de l'arrêté 2005 de feu Youssou Ndiaye. Ce dernier a eu le mérite de commencer quelque part et de vouloir résoudre les iniquités qu'il a trouvé dans la gestion du sport sénégalais. Malheureusement, ses successeurs, autant qu'ils sont, n'ont absolument rient fait pour codifier et organiser les récompenses aux sportifs sénégalais qui ont honoré la nation. C'est pour cette raison que de 2007 (année où Youssou Ndiaye a quitté le Ministère des sports) à 2022, les sportifs sénégalais, en dehors du football et des équipes A de Basket n'ont pas reçu la moindre prime de performance. Ces primes accumulée pendant 14 ans étaient de 530.000 millions pour près de 40 fédérations. Alors vous vous imaginez bien que ceux qui avaient trois titres de champion d'Afrique n'ont reçu que la modique somme de 1million 500.000 f. Au même moment, un match amical de l'équipe nationale de football coûte au bas mot entre 300 et 500 millions de francs CFA, la prime de victoire étant de 1million de francs et celle du match nul de 500.000f.
Je m'attarde sur les chiffres pour que vous ayez une idée claire du traitement des sports et des sportifs de haut niveau au Sénégal, en dehors du football. Je rappelle que les autres sports ne demandent pas un traitement égale à celui du football, même s'i les footballeurs sont plus riche du fait de ce qu'ils gagent en club. Pour ces sports olympiques par excellence, il n'y a pas de prime de sélection, il n'a pas de prime d'objectifs, encore moins de primes de tour passé. Et pour le football et e basket ces primes existent bel et bien. L'autre grande aberration concerne la rémunération des entraîneurs. Ces derniers n'ont aucun statut au Ministère du sport. Pendant ce temps, l'entraineur de football a un contrat bien ficelé sur des années, l'entraîneur de basket fait des piges, même si ses adjoints sont ignorés, au même moment les entraîneur des sports comme l'Athlétisme, le Karaté, le Judo, le Taekwondo ne reçoivent ni prime ni salaire pour le travail qu'il accomplissent pour le Sénégal. Dites-moi si c'est juste et si dans ces conditions nous saurions avoir des attentes dans ces dits sports?
Les récompenses et la classification des sports, des sportifs et des personnes impliquées dans le processus doivent répondre à des critères prédéfinis, qui permettent d'éviter que des montants soient déterminés par les émotions du moment. Dans les pays qui ont une politique sportive cohérente, les sportifs et tous ceux qui sont impliqués dans le processus savent ce qu'ils auront en cas de victoire ou de médaille. Les présidents de ces pays se contentent de les recevoir et de leur donner les honneurs de la Nation. Dans beaucoup de ces pays, le Comité National Olympique s'occupe de tous ces détails et vous ne verrez jamais un ministre ou un président de fédération bénéficier de primes de victoire ou de médaille. Ils ont compris que le rôle de dirigeant dans une fédération nationale relève du bénévolat et ne saurait être accompagné d'un quelconque paiement.
Aujourd'hui, nous devons vivre l'an un du renouveau du sport sénégalais. Pour ce faire, le football devrait être la locomotive qui changera tout. Si les fédéraux sénégalais travaillent bien, l'équipe de football Sénégal pourra générer plus de 50 milliards par an et ainsi se passer de l'aide de l'État pour tout ce qui concerne sa prise en charge. Ainsi, l'argent économisé par l'État du Sénégal servirait à financer les autres sports.
De la même façons, dans le cadre de l'urbanisation, le ministère en charge de ce secteur devrait exiger des infrastructures sportives de proximité à tout les promoteurs, avant toute homologation de projet. Dans la foulée, faisant bon usage de l'acte 3 de la décentralisation, avec le sport qui est devenu une compétence transférée, en collaboration avec les communes, des projets de construction de salles polyvalentes devraient être mis en place. Dans ce cadre, les communes engageraient des moniteurs et entraineurs certifiés pour développer le sport dans leur zone.
Toujours dans le cadre du changement de notre rapport au sport, sa pratique dans les établissements scolaires devra être réformée, pour dépasser ce qui se fait au niveau de l'UASSU et créer une pratique multiforme du sport dès l'école primaire, avec le recrutement de professeurs certifiés, titulaire du CAES (Certificat d'aptitude en Enseignement Secondaire)ou du CAEM Certificat d'aptitude en Enseignement Moyen) pour enseignement de qualité dès le bas âge.
Avec ces quelques points qui pourrait être approfondis, nous pourrions avoir un nouveau départ du sport sénégalais, prenant comme prétexte la victoire de Lions du football, après avoir raté le coche lors de la médaille olympique de Amadou Dia Ba et des titres Mondiaux de Amy Mbacké Thiam, Yaye Amy Seck et Mamadou Aly Ndiaye et ainsi préparer les JEUX OLYMPIQUE DE LA JEUNESSE DE 2026 à Dakar dans les meilleures conditions possibles.
Dr Nalla Socé Fall Psychosociologue du sport
Enseignant-chercheur à l'UGB
Expert-Conférencier de l'IAAF
Les coéquipier de Sadio Mané ont ainsi délivré toute une nation qui, depuis 1965, courait derrière un trophée que notre peuple n'a jamais pu décrocher en quatorze participations, échouant par deux fois en finale en 2002 au Mali et en 2019 en Égypte.
La joie fut immense et il était difficile pour toute personne s'identifiant au Sénégal et aux idéaux incarnés par cette équipe de se contenir au coup de sifflet final. Les larmes du jeune Moustapha Name, sur le banc des remplaçant, n'ayant même pas joué la moindre minute tout au long du tournoi, ont ému ceux qui avaient la lucidité de se trouver encore devant le petit écran au coup de sifflet final. L'émotion a été à son comble quand les valeureux journalistes sportifs sénégalais de la RTS, El Hadj Thierno Dramé et Ibrahima Mboup, très critique dans la gestion de l'équipe nationale durant le processus qui a mené au sacre des Lions, ont été submergés par les larmes du jeune Name. Et oui, ils auront tiré des larmes aux plus stoïques des sénégalais, en ces moments de très forte émotion. Nous avons tous senti tout au long de la semaine et dès les huitièmes de finale, un sentiment nationaliste exacerbé, avec un pays peint en vert, jaune et rouge, pour refléter les couleurs nationales.
Cette victoire a eu la magie de regrouper toutes les couches sociales sénégalaises autour de l'essentiel, ignorant ainsi les clivages politico-religieux, les classes sociales, les ethnies entre autres. Le sport est magique!!! Le football est magique!!!
Après avoir exulté et exprimé toute notre joie et après avoir "ré-oxygéner" notre sentiment national et notre fierté d'appartenir à cette nation, ne devrions-nous pas nous poser les bonnes questions pour trouver de vraies réponses?
Les Lions ont reçu des primes de cinquante millions de francs de la part du chef de l'État et deux parcelles à usage d'habitation, dont une de 200 m2 à Dakar et une autre de 500m2 à Diamniadio. Et cette prime n'a rien à voir avec les 33 millions reçus en guise de primes d'objectif du Ministère des Sport et des 20 Millions reçus comme prime de qualification. Tout le monde nous dira que c'est largement mérité pour tout ce qu'ils ont accompli et nous applaudissons tous des deux mains.
Maintenant parlons des autres sportifs sénégalais qui font un sport autre que le football et qui représentent le Sénégal dans des joutes continentales et internationales. Savez-vous que les autres sportifs sénégalais ne reçoivent qu'un perdiem (frais journaliers de mission) de 10.OOOF pendant qu'ils nous représentent en dehors du pays? Vous ont-ils informé que la médaille d'or pour les autres sportifs sénégalais aux championnats d'Afrique vaut 500.000 fcfa, la médaille d'argent 400.000f et celle de bronze 300.000f? Vous ont-ils dit que la médaille d'or olympique est cotée de 2 millions de francs cfa au Sénégal, celle d'argent d'1 million de franc et celle de bronze de 750.000 en vertu de l'arrêté 2005 de feu Youssou Ndiaye. Ce dernier a eu le mérite de commencer quelque part et de vouloir résoudre les iniquités qu'il a trouvé dans la gestion du sport sénégalais. Malheureusement, ses successeurs, autant qu'ils sont, n'ont absolument rient fait pour codifier et organiser les récompenses aux sportifs sénégalais qui ont honoré la nation. C'est pour cette raison que de 2007 (année où Youssou Ndiaye a quitté le Ministère des sports) à 2022, les sportifs sénégalais, en dehors du football et des équipes A de Basket n'ont pas reçu la moindre prime de performance. Ces primes accumulée pendant 14 ans étaient de 530.000 millions pour près de 40 fédérations. Alors vous vous imaginez bien que ceux qui avaient trois titres de champion d'Afrique n'ont reçu que la modique somme de 1million 500.000 f. Au même moment, un match amical de l'équipe nationale de football coûte au bas mot entre 300 et 500 millions de francs CFA, la prime de victoire étant de 1million de francs et celle du match nul de 500.000f.
Je m'attarde sur les chiffres pour que vous ayez une idée claire du traitement des sports et des sportifs de haut niveau au Sénégal, en dehors du football. Je rappelle que les autres sports ne demandent pas un traitement égale à celui du football, même s'i les footballeurs sont plus riche du fait de ce qu'ils gagent en club. Pour ces sports olympiques par excellence, il n'y a pas de prime de sélection, il n'a pas de prime d'objectifs, encore moins de primes de tour passé. Et pour le football et e basket ces primes existent bel et bien. L'autre grande aberration concerne la rémunération des entraîneurs. Ces derniers n'ont aucun statut au Ministère du sport. Pendant ce temps, l'entraineur de football a un contrat bien ficelé sur des années, l'entraîneur de basket fait des piges, même si ses adjoints sont ignorés, au même moment les entraîneur des sports comme l'Athlétisme, le Karaté, le Judo, le Taekwondo ne reçoivent ni prime ni salaire pour le travail qu'il accomplissent pour le Sénégal. Dites-moi si c'est juste et si dans ces conditions nous saurions avoir des attentes dans ces dits sports?
Les récompenses et la classification des sports, des sportifs et des personnes impliquées dans le processus doivent répondre à des critères prédéfinis, qui permettent d'éviter que des montants soient déterminés par les émotions du moment. Dans les pays qui ont une politique sportive cohérente, les sportifs et tous ceux qui sont impliqués dans le processus savent ce qu'ils auront en cas de victoire ou de médaille. Les présidents de ces pays se contentent de les recevoir et de leur donner les honneurs de la Nation. Dans beaucoup de ces pays, le Comité National Olympique s'occupe de tous ces détails et vous ne verrez jamais un ministre ou un président de fédération bénéficier de primes de victoire ou de médaille. Ils ont compris que le rôle de dirigeant dans une fédération nationale relève du bénévolat et ne saurait être accompagné d'un quelconque paiement.
Aujourd'hui, nous devons vivre l'an un du renouveau du sport sénégalais. Pour ce faire, le football devrait être la locomotive qui changera tout. Si les fédéraux sénégalais travaillent bien, l'équipe de football Sénégal pourra générer plus de 50 milliards par an et ainsi se passer de l'aide de l'État pour tout ce qui concerne sa prise en charge. Ainsi, l'argent économisé par l'État du Sénégal servirait à financer les autres sports.
De la même façons, dans le cadre de l'urbanisation, le ministère en charge de ce secteur devrait exiger des infrastructures sportives de proximité à tout les promoteurs, avant toute homologation de projet. Dans la foulée, faisant bon usage de l'acte 3 de la décentralisation, avec le sport qui est devenu une compétence transférée, en collaboration avec les communes, des projets de construction de salles polyvalentes devraient être mis en place. Dans ce cadre, les communes engageraient des moniteurs et entraineurs certifiés pour développer le sport dans leur zone.
Toujours dans le cadre du changement de notre rapport au sport, sa pratique dans les établissements scolaires devra être réformée, pour dépasser ce qui se fait au niveau de l'UASSU et créer une pratique multiforme du sport dès l'école primaire, avec le recrutement de professeurs certifiés, titulaire du CAES (Certificat d'aptitude en Enseignement Secondaire)ou du CAEM Certificat d'aptitude en Enseignement Moyen) pour enseignement de qualité dès le bas âge.
Avec ces quelques points qui pourrait être approfondis, nous pourrions avoir un nouveau départ du sport sénégalais, prenant comme prétexte la victoire de Lions du football, après avoir raté le coche lors de la médaille olympique de Amadou Dia Ba et des titres Mondiaux de Amy Mbacké Thiam, Yaye Amy Seck et Mamadou Aly Ndiaye et ainsi préparer les JEUX OLYMPIQUE DE LA JEUNESSE DE 2026 à Dakar dans les meilleures conditions possibles.
Dr Nalla Socé Fall Psychosociologue du sport
Enseignant-chercheur à l'UGB
Expert-Conférencier de l'IAAF
12 Commentaires
Lynx
En Février, 2022 (21:18 PM)c'est malhonnête de ne pas prendre en compte le fait qu'aucun des autres sports n'est aussi populaire que le football.
Aucun autre sport ne génère autant d'argent et de visibilité que le football.
Anonyme
En Février, 2022 (21:23 PM)Feke Ma Ci Bole
En Février, 2022 (21:29 PM)Les rageux incultes apprenez à vous taire pour le bien du pays
Lynx
En Février, 2022 (08:36 AM)Magré tous les titres que le Basket a remporté voyez vous des gens se ruaient sur les maillots ou articles dérivés du basket ? Evidemment non ... alors pourquoi vous faites fi de ça ?
vous dites que le football est financé par les déniers publics ... c'est vrai. mais vous omettez volontairement de mentionner que le football rapporte plus à la nation
Anonyme
En Février, 2022 (22:12 PM)Ce genre de personne devrait être écouté par les autorités sportives de ce pays.
Une analyse profonde et de fortes recommandations
Un Gars Du Pav. G
En Février, 2022 (23:07 PM)Lynx
En Février, 2022 (23:09 PM)Maffi diarone#LYNX
Lol
En Février, 2022 (04:02 AM)Prime de participation 500k par match ou combat.
Tempo
En Février, 2022 (11:31 AM)Les récompenses sont pour les joueurs ou athlètes et les entraîneurs des sports d'équipe.
Les membres de la délégation des Lions ou de la Fédération de football doivent avoir une gratification.
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