
Entre deux expositions et performances en Espagne ou à Paris, son lieu de résidence depuis cinq ans, l’artiste peintre Ndoye Dout’s, l’une des révélations de la peinture sénégalaise des dix dernières années, est de retour au pays, avec une exposition de « 40 » œuvres comme ses quarante ans qu’il célèbre à l’espace Vema jusqu’au 20 janvier prochain.
« 40 » comme l’âge de maturité et l’artiste Ndoye Douts explore toujours son thème inépuisable du « désordre architectural en milieu urbain ». Il propose justement une production de 40 peintures (acrylique/ toile) réalisées à Paris, à Pierrefitte, où il réside depuis cinq ans. L’exposition « 40 » est dressée à l’espace Vema (route de l’embarcadère de Gorée), du 20 décembre au 20 janvier prochain.
Le chiffre « 40 » qui désigne cet exposition n’est pas fortuit, pour cet artiste révélé à l’orée de la décennie au Salon de la jeune créativité (Dak’ art 2000). Major de la promotion 1999 sortie de l’école des Beaux arts de Dakar, Ndoye Dout’s a atteint ses quarante ans, un tournant de sa vie. « J’ai voulu célébrer mes quarante ans, parce que c’est, comme on le dit, l’âge de la maturité. Je me dis aujourd’hui que je n’ai plus le droit à l’erreur. Je dois apporter davantage d’application dans mon travail.
En plus, cela faisait des années que je n’avais pas exposé à Dakar. C’était une bonne occasion d’opérer un retour au source depuis la dernière exposition, « Condition urbaine », à la galerie Arte lors de la Biennale de 2010 ».
L’exposition « 40 » de Ndoye Dout’s plonge le visiteur dans cet environnement urbain familier avec les bâtisses et les immeubles qui se détachent dans un assemblage de lignes et de couleurs superposées. L’artiste adjoint sa fantaisie, la voiture apparaît avec insistance dans ce décor, élément de composition qui semble évoluer en lévitation, une image inspirée par les voitures roulant en haut de l’échangeur urbain. La ville dans son chaos avec ses couleurs, ses bruits, les fumées de la circulation. C’est un beau chaos que l’on peut retrouver dans toutes les villes du monde. Le désordre urbain qui est le thème de l’artiste devient un tableau expressif et attachant dans sa réalisation plastique. Les couleurs avec des tons dominants en bleu, rouge, vert ou jaune, la profondeur de champ, les effets graphiques et le relief obtenu dans la technique du « stampage » dessinent un monde si familier aux citadins. De la vision du désordre urbain naît une composition harmonieuse sur la toile.
L’architecte Nicolas Sawalo Cissé, patron de l’espace Vema, a apporté une touche dans la présentation de cette exposition. La construction au milieu de la salle d’une baraque sans toit et l’utilisation de ses côtés pour accrocher des œuvres complète ingénieusement la cimaise des murs tout autour.
Projet éducatif du village de Diander
Le peintre se rappelle ainsi avec brio au souvenir des amateurs d’art à Dakar. Pour autant, Ndoye Dout’s n’est pas si détaché de la vie nationale au Sénégal. Des réalisations en Espagne (dont sculpture monumentale de 7, 5o m de haut, inspiré de « la toile de caméléon ») lui ont permis des contacts fructueux.
Ndoye Dout’s s’est investi, avec le financement de plus de 100 millions de FCfa de partenaires espagnols, notamment les Asturias et la Commune de Gijon, à doter de nouvelles infrastructures le Cem de Diander qui ne comptait que 2 classes. Avec la construction de 8 salles de classe supplémentaires, un laboratoire, un bureau du directeur, un logement du principal, le nouveau Cem de Diander fonctionnel depuis 2009 rend bien cette générosité en produisant parmi les meilleurs résultats de la région. Il s’ajoute à cet ensemble une case des tout-petits, et cette belle contribution au projet éducatif de son village est la meilleure preuve que la culture est aussi un bon levier du développement et que les artistes sont nos meilleurs ambassadeurs dans le monde.
0 Commentaires
Participer à la Discussion