
THIÈS - « On ne comprend pas l'attitude de la direction du Festival mondial des arts nègres qui, dans le cadre de la décentralisation de certaines de ses activités pour permettre aux autres couches de la population sénégalaise de vivre de grands moments de culture africaine, a cru devoir labelliser le Festival international de Ziguinchor Zig-Fest et celui de Louga, le Fespop, pour ensuite ignorer d'importantes entités culturelles comme le Festival des théâtres du Rail Fest-Rail et le Fesrire de Kaolack». Ce cri de détresse traduit l'amertume de nombre d'artistes dans la cité du Rail qui n'en reviennent pas encore.
«Est-ce parce que le maire de Ziguinchor qui se trouve être le président du Comité d'organisation du Zig-Fest s'appelle Abdoulaye Baldé et que le Premier magistrat de la ville de Thiès, lui, se nomme Idrissa Seck ?», se demandent des artistes de Thiès qui se plaignent du fait que certains croient que «tout ce qui est fait pour Thiès risque d'être comptabilisé pour l'ancien Premier ministre».
A l'image du président de la cellule régionale de l'Association des artistes comédiens du théâtre sénégalais (Aarcots) de Thiès, Jules Dramé, combien sont-ils, les hommes et femmes de culture thiessois, à dénoncer l’oubli de leur région qui, pourtant, regorge d'acteurs culturels talentueux, d'artistes de renommée internationale, de groupes qui font la fierté des Sénégalais ? Et d'expliquer : «Sur le plan du théâtre, nous avons des comédiens internationaux sortis de l'Ecole nationale des arts et du Théâtre populaire, entre autres, qui évoluent dans des groupes comme Diankhène, Képar-gui, Soleil-Levant, Cercle du Cayor etc. Pour la musique, il y a Waflash, Séka, Couly Dieng, Abdoulaye Ndiaye Thiossane… Dans les arts plastiques, on peut citer Dioss, Bopp, Baye Aly. Côté chanson, que dire de nos talentueuses Ndèye Seck Signature, Marie Ngoné Ndione etc.».
Nombre d'artistes de la ville de Thiès disent avoir sollicité, en vain, la labellisation du «Fest-Rail» qui est un festival de dimension internationale pour avoir enregistré lors de sa première édition, en novembre dernier, la participation de la Gambie. Ils soupçonnent «la bataille que se livrent au sommet Idy et l'Etat de s'être répercutée au niveau des choix de la direction du Festival mondial. Ils se battent et nous ramassons les pots cassés. Le blocus se ressent dans tous les secteurs de notre vie, ce depuis l'indépendance 4-4-44. Notre vécu quotidien en pâtit». Sinon, «comment comprendre l'exclusion des Manufactures des arts décoratifs de Thiès qui constitue le temple idéal pour abriter l'exposition durant le Festival mondial», se plaignent ces fils de Thiès convaincus qu'«on ne saurait trouver meilleur cadre».
Aussi, ces Thiessois demandent-ils à leurs concitoyens qui figurent dans l'attelage gouvernemental de revoir leur copie afin de représenter dignement leur terroir. Et selon le président régional de l'Aarcots, Jules Dramé, «seule une trentaine de Thiessois iront à Dakar dans le cadre des convergences culturelles pour se voir héberger au niveau de la Foire de Dakar où les délégations régionales seront cloîtrées et utilisées dans certaines manifestations d'animation qui sont des activités de second rôle. Ce, pour laisser croire que les régions ont pris part au Festival. Mais au fond, il n'en sera rien».
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