Le nouveau court-métrage réalisé par Babacar Ndiaye Soda s’intitule «La loi du silence». Ce film est tiré d’une vraie histoire de viol qui met en scène une jeune fille du nom de Aïcha, violée et menacée par son oncle. Le producteur qui en est à son 3e film s’intéresse à la cause féminine et sociale pour sensibiliser les populations. Cependant, il déplore le manque d’aide de l’Etat vis-à-vis des cinéastes.
«La loi du silence» est la nouvelle réalisation du cinéaste engagé, Babacar Ndiaye Soda, qui traite des questions liées à la défense de la cause féminine, mais aussi aux causes sociales. Ce court-métrage, le troisième de ce producteur, est d’une durée de 3’40 et retrace une triste histoire de viol, basée sur des faits réels. Il met en scène le drame vécu par cette jeune fille du nom de Aïcha qui, en l’absence de sa mère, a été violée et menacée par son oncle. Cela, comme on a l’habitude de le voir dans notre société où les filles, victimes d’abus sexuels, n’osent pas en parler de peur d’être tuées ou violentées par leurs bourreaux.
«Je me suis basé sur un fait-divers réel, d’une jeune fille, une amie à moi qui a été violée et engrossée par son propre papa. Pour éviter l’éclatement dans la famille et après les menaces que lui a faites son père, elle a préféré garder le silence. Mais jusqu’à quand ?», s’interroge Babacar Ndiaye Soda qui dit avoir été très choqué par cette affaire. Il explique ainsi avoir fait le choix de ce thème car il estime que «le cinéaste sénégalais doit d’abord faire valoir son identité et participer aux changements sociaux qui doivent s’effectuer dans son milieu. Il doit s’éloigner des canons traditionnels du cinéma occidental qui ne correspond pas à sa culture», se défend-il.
Ce réalisateur est un touche-à-tout puisqu’il est en même temps écrivain et acteur. Ayant grandi entre Yoff, les Parcelles Assainies et Thiaroye, il a appris le cinéma au Maroc et à Dakar. «Depuis 2003, je réalise des courts-métrages et des dramatiques. Mon premier film ‘La jeune maman…’ m’a fait entrer dans la catégorie des réalisateurs politiquement et socialement engagés», renseigne le réalisateur. Considéré comme un cinéaste féministe, il dit assumer cette catégorisation. «Je sais ce que je dois faire : traiter des sujets touchant à ma communauté. Il y a des tas de choses qui ne vont pas au Sénégal et j’ai immanquablement imprimé un point de vue féminin à mes films. J’y traite du viol, du féminisme et du rôle social de la femme», affirme-t-il.
Cependant, Babacar Ndiaye Soda ne manque pas de déplorer la non-assistance de l’Etat au monde du cinéma. «Je me débrouille avec les moyens du bord pour faire des films. Je reçois souvent un soutien de Enda Tiers-monde, mais pas de l’Etat. Les jeunes cinéastes sénégalais sont vraiment isolés car l’Etat ne nous aide pas. Cet Etat appartient aux lutteurs, chefs religieux, etc., pas aux gens du cinéma», soutient-il.
Aussi «pour mieux sensibiliser les familles sur ces fléaux qui les accablent, dont les principales victimes sont les jeunes filles», le réalisateur compte faire des projections dans les villages du Fouta, de Tamba, de Ziguinchor...
3 Commentaires
Seck
En Avril, 2011 (18:18 PM)Homophobic
En Avril, 2011 (18:52 PM)Princedadakr
En Mai, 2011 (23:42 PM)big up mister babacar ndiaye soda
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