
Le directeur de la maison d’édition Papyrus Afrique, Seydou Nourou Ndiaye, a relevé vendredi que l’édition au Sénégal souffre de l'absence d'une politique claire et cohérente.‘’Il est dès lors difficile de situer aujourd’hui la place occupée par l’édition, parce que même le livre en langue française à d’énormes problèmes, à plus forte raison le livre en langue africaine’’, a-t-il dit à la presse en marge du lancement, à la Foire internationale du livre et du matériel didactique de Dakar (FILDAK), de cinq nouvelles parutions.
Il a expliqué que le choix d’éditer des œuvres en langues locales s’explique par la volonté de la maison d’édition Papyrus Afrique de travailler sur les langues africaines, en aidant à la publication d'ouvrages qui n'en avaient pas la possibilité. ‘’Nous avons décidé de les prendre en charge’’, a-t-il dit, précisant que cette volonté n’a rien à voir avec celle des gouvernants de promouvoir les langues nationales dans les écoles. Selon lui, le processus engagé par les éditions Papyrus est antérieur à cette décision des autorités.
C’est un vieux combat qui entre en droite ligne des voeux de Cheikh Anta Diop qui disait que ‘’nos langues sont d’égales dignité et qu’il était possible d’avoir une littérature écrite dans nos propres langues’’, a expliqué Seydou Nourou Ndiaye. ‘’C’est un processus qui date d’une quinzaine d’années et qui est en train d’être déroulé’’, a-t-il insisté, précisant que les éditions Papyrus Afrique sont au service de toutes les langues africaines et pas seulement du pulaar ou du wolof. ‘’Nous avons d’ailleurs publié des livres en langue balante et des ouvrages en sérères qui sont en cours d’édition’’ a-t-il ajouté, répétant que ‘’toutes les langues africaines sont ciblées'' par sa maison d’édition, spécialisée dans les langues africaines.
Les ouvrages présentés par Papyrus Afrique sont : "Doomi Golo", un roman en wolof de Boubacar Boris Diop (édition révisée), "Lelngo Alquraan", une traduction du Coran en pulaar de Kadeer Kah, "Fulbé gila heli e yoyo", un essai en pulaar du professeur Abuubakri Muusaa Lam, "Jimol Maayo", un recueil de poèmes en pulaar de Mamma Wan et "Yobbalu tuut tànk yi", des comptines en wolof de Meissa Maty Ndiaye.
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