La salle de cinéma de l’Institut français Léopold Sédar Senghor de Dakar a été baptisée samedi en fin de matinée du nom de Samba Félix Ndiaye, scénariste, réalisateur et producteur sénégalais décédé le 6 novembre 2009, a constaté un journaliste de l’APS.
Une plaque en hommage au cinéaste a été dévoilée à l’entrée de la salle par Jean-Luc Le Bras, chef du Service d’action culturelle et directeur de l’Institut français du Sénégal, accompagné du directeur de la cinématographie, Fidèle Diémé et de Habibatou Ndiaye, sœur de Samba Félix Ndiaye.
Décédé à l’âge de 64 ans, le cinéaste a laissé une œuvre d’une grande richesse et d’une exceptionnelle profondeur, exclusivement constituée de films documentaires, dont chacun constituait pour lui un moyen de témoigner sur les résistances de l’homme et de donner sa vision du monde.
Des cinéastes, de sa génération et de plus jeunes, des membres de sa famille, des amis l’ayant connu et côtoyé ont participé à la cérémonie d’hommage qui était sobre et empreinte d’émotion. Sur la plaque, est inscrite une citation de Samba Félix Ndiaye, qui résume son option artistique : ‘’Je ne filme que les gens que j’aime’’.
Dans son allocution, le chef du Service d’action culturelle, Jean-Luc Le Bras, a dit qu’à travers cette plaque, ‘’c’est un hommage qui est rendu au cinéma sénégalais, parce que Samba Félix Ndiaye a fait souffler l’esprit de rencontre et de partage’’ dans le milieu.
‘’C’est un moment émouvant. Nous lui avons fait un clin d’œil parce que Samba Félix Ndiaye se sentait parfaitement chez lui, ici, a expliqué M. Le Bras. Nous avons organisé cet hommage pour dire notre respect à quelqu’un qui avait le talent.’’
Evoquant la carrière du cinéaste, il a dit que Ndiaye était ‘’un conteur par tradition familiale ; il a hérité de ce goût de raconter, de dire des histoires, de sa grand-mère. Cela l’a guidé dans son travail de cinéaste, de chercheur. Cela l’a aussi aidé à se remettre en cause tout le temps. Il a persévéré et il a réussi’’.
Il a ajouté : ‘’C’était un cinéaste engagé auprès des gens modestes, en témoigne la série intitulée "Le Trésor des poubelles" (1989), ce qui faisait sa grande humanité. Il était aussi engagé pour son pays et pour l’Afrique, comme nous le montre le film ‘’Questions à la Terre natale’’ (2007)’’.
Jean-Luc Le Bras a par ailleurs souligné que Samba Félix Ndiaye a été un animateur du cinéclub de ce qui était le Centre culturel français, dans les années 1960, un endroit ‘’dont il prend possession définitivement, avec ses amis, parce qu’il se sentait tout à fait chez lui’’.
‘’Sa grande particularité c’était son exigence’’, a relevé le diplomate français, espérant que ‘’la génération montante de cinéastes fera vivre la salle Samba Félix Ndiaye, en fera un tremplin et le creuset d’une création revivifiée, exigeante comme l’était Samba Félix Ndiaye dans sa création’’.
Pour sa part, le directeur de la cinématographie, Fidèle Diémé, s’est dit Pour sa part, le directeur de la cinématographie, Fidèle Diémé, s’est dit ‘’particulièrement honoré par cette marque de reconnaissance à l’endroit d’un cinéaste sénégalais’’. Selon lui, le documentariste a été ‘’à la fois un praticien et un formateur’’.
Samba Félix Ndiaye s’est passionné dès l’adolescence pour le cinéma en fréquentant régulièrement le cinéclub du Centre culturel français de Dakar. Il obtient une maîtrise de cinéma à l’université Paris VIII, en France, puis poursuit des études à l’Institut Louis Lumière (Paris) en direction de la photo et du montage.
Il reste sept ans à Paris, réalise "Perantal" (1974), un documentaire sur les massages apportés aux nourrissons, qui le révèle sensible au respect des cultures et des traditions.
Entre 1974 et 1977, Samba Félix Ndiaye enseigne. Il a eu les Sénégalais Ousmane William Mbaye et Mansour Sora Wade, aujourd’hui reconnus dans le milieu, comme étudiants. Après "Perantal", il réalise "Geti Tey- La pêche aujourd’hui" (1978), sur la pêche artisanale, la série de cinq films intitulée "Le Trésor des poubelles" (1989), qui évoque avec maîtrise l’art de la récupération.
Suivent "Dakar-Bamako" (1992), "Amadou Diallo, un peintre sous verre" (1992). "Ngor, l’esprit des lieux"(1994), "La Confrérie des Mourides" (1976, film inachevé), "Pêcheurs de Kayar" (1977), "La Santé, une aventure peu ordinaire" (1986), "Cinés d’Afrique" (1993), "Lettre à l’œil" (1993), "Un fleuve dans la tête" (1998), "Lettre à Senghor" (1998), "Nataal" (2001), "Rwanda devoir de mémoire" (2003), "Questions à la terre natale" (2007).
4 Commentaires
Goor Fit
En Novembre, 2010 (17:31 PM)Dgthiaw
En Novembre, 2010 (17:32 PM)Goor Fit
En Novembre, 2010 (17:32 PM)Mamifa_nar
En Novembre, 2010 (17:34 PM)Participer à la Discussion