L’auteur de l’article concède tout de même que l’on peut se rendre en France pour visiter le pays, n’épargnant aucun cliché au passage. "C’est un beau pays, que vous apprécierez davantage en louant une caravane, en flânant aux terrasses des cafés, ou en achetant des baguettes". Mais pour cela, "inutile d’apprendre les conjugaisons six années durant, l’achat d’un simple guide de conversation fera l’affaire."
"Bien sûr, la France, ce n’est pas que ça", précise le journaliste, soucieux d’apporter une vision exhaustive à son analyse. "Certaines personnes m’ont fait remarquer que 15% de la population mondiale était francophone". Mais en passant en revue ces pays, la Côte d’Ivoire, le Tchad, le Mali, les deux Congo et la Centrafrique, Liam Mullone constate que toutes ces nations traversent de violentes crises. Il offre alors au lecteur une conclusion sans appel dépourvue de toute justification : "les conflits sont intimement liés au fait qu’ils parlent français".
La France n’a jamais cessé de coloniser l’Afrique
Vient le tour du sommet de la francophonie d’être fustigé. "Une rencontre qui réunit des pays francophones qui souscrivent aux valeurs françaises, parce qu’il y a cent ans, ils n’en avaient pas le choix, résume le rédacteur. Aujourd’hui, ils adhèrent toujours à ces mêmes valeurs françaises parce qu’ils ont des intérêts commerciaux à le faire". Le rédacteur du Spectator souligne, par ailleurs, que le Qatar, qui ne compte à peine qu’1% de Francophones, a récemment rejoint le sommet après avoir passé des accords financiers vers la France.
Les charges contre le pays du fromage ne s’arrêtent pas là. "Contrairement à l’Angleterre, la France n’a jamais vraiment quitté l’Afrique après la décolonisation", assure-t-il encore. "La France, qui est intervenue à 30 reprises en Afrique, n’a eu de cesse de soutenir des groupes rebelles et d’intriguer pour installer ou supprimer des régimes au gré de ses intérêts". Une thèse étayée par de nombreux exemples : la chute du régime Gbagbo en Côte d’Ivoire en 2010, l’intervention française au Mali en 2013. Et plus récemment la Centrafrique "où 38 ans plus tôt Paris avait installé le ‘Napoléon africain’, Bokassa Ier, avant de le destituer trois ans plus tard lorsque ses actes de barbaries ont fini par devenir gênants".
"Aujourd’hui, la France tire la moitié de son uranium du Niger pour faire fonctionner ses centrales nucléaires et exporte du pétrole grâce à sa présence militaire au Gabon en échange de quoi elle donne sa bénédiction à des pouvoirs dynastiques", explique encore le journaliste.
Liam Mullone s’amuse également de voir comment Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, l'actuel président de la République de Guinée équatoriale s’est vu remettre l’Ordre de la Francophonie et du dialogue des cultures, un an après que la police a confisqué, à son domicile parisien, des plans d’achats de yachts d’une valeur équivalente au budget de la Santé et de l’Éducation de son pays.
Le retour de la bataille d’Azincourt
L’auteur n’a rien en soit contre la langue française, "mon problème avec les Français est qu’ils sont toujours en guerre contre les Anglais". Le génocide au Rwanda en est la meilleure preuve. D’après le journaliste, qui s’appuie sur les analyses de l’historien Martin Meredith, la France est intervenue au Rwanda dans les années 90 parce qu’elle croyait à un complot fomenté par les Anglais lorsqu’elle a vu l’armée tutsie équipée par ses voisins anglophones de l’Ouganda. Au regard de l’éditorialiste, Paris a avant tout considéré le Rwanda comme un carrefour entre l'Afrique anglophone et francophone qu’il fallait à tout prix défendre.
Pour toutes ses raisons, impuissant face à la "bestialité" de la politique coloniale française, Liam Mullone entend lutter à sa manière en défendant à ses enfants d’apprendre le français. Les querelles franco-britanniques ne sont décidément pas terminées.
9 Commentaires
Abdoun
En Mars, 2014 (00:27 AM)Pai
En Mars, 2014 (01:41 AM)Apres leur avoir fourgue le CFA,comme moyen de contrôle de leur économies,Degaulle est revenu sur la loi Cadre-Deferre vote 2 ans plutôt et du coût ils n’étaient plus français, mais sous le contrôle de la France.Depuis lors ,la France-Afrique maintient le statut-quo.
Alayinde
En Mars, 2014 (06:19 AM)Au niveau des conférences internationales les francophones restent des handicapés incapable d'être éloquent parcequeje ne maîtrisant pas les subtilités de l'anglais et somnolent avec leurs casques colles aux deux oreilles à l'écoute de traduction douteuse parfois cahoteuse
Vivement que les africains francophone prennent conscience de l'intérêt à apprendre l'anglais
Abdoun
En Mars, 2014 (08:14 AM)La Vérité
En Mars, 2014 (09:36 AM)Sims
En Mars, 2014 (09:54 AM)1. C'est la langue de l'avenir (qu'on le veuille ou non)
2. C'est la langue de la mondialisation (on appelle cela le Blobish ou Global English)
3. C'est la 1ère langue de l'ONU (Le scrétaire Général de l'ONU est obligé de parler l'anglais lors de ses voyages officiels)
4. C'est la langue du sport (La FIFA et les J.O ont adopté l'anglais comme langue de communication)
5. C'est la 1ère langue commerciale (Les businessmen chinois, saoudiens, thailandais...ne parlent qu'en anglais à leurs associés)
6. C'est la langue de l'aviation civile internationale (tout pilote qui veut atterir dans un pays, quelle que soit sa nationalité, est obligé de communiquer avec la tour de contrôle uniquement ne anglais)
7. C'est la langue scientifique (tous les meilleurs livresscientifiques, surtout ceux des Prix Nobel, sont édités en anglais)
C'est la face visible de l'iceberg car il yen a encore d'autres bonnes raisons. Comme on le voit, il n'ya pas photo entre la langue de Molière et la langue de Shakespeare.
Omar
En Mars, 2014 (11:03 AM)Comment je parle avec mes cousins, oncles et tantes qui sont devenus Français si je ne parle pas Français? Ma tante parle Wolof mais mon oncle est un enfant d'émigré qui ne parle pas Wolof et mes cousins non plus. La plupart des familles d'ici ont une partie de leurs parents en France et beaucoup sont devenus Français et ne parlent pas Wolof.
Comment je parle avec un Ivoirien ou un Congolais ou un Gabonais surtout quand on sait que le Français domine désormais à Abidjan et Libreville? Avant de nous occuper du reste du monde pensons à unifier l'Afrique ce pourquoi la langue Française est un outil indispensable.
Pharoah
En Mars, 2014 (00:39 AM)Mème si le Français a été imposé par le colonisateur il permet à diverses populations de se comprendre de Dakar à Djibouti et quelles langues seraient parlées au Bénin , RCI , Centrafrique .... ou il y a une multitude de langues maternelles ?
Anonyme
En Avril, 2016 (16:10 PM)Participer à la Discussion