Mort du "Tube de l'été" : Michael Soumah, Dj Boubs et Baba Hamdy expliquent

Le "Tube de l'été" est la chanson qui marque l'hivernage. Dans les boites de nuit, à la radio, à la télé, lors des spectacles, on n'entend que ça. Il place son auteur sur un piédestal…

Depuis quelques années, certains morceaux émergent, mais peinent à s'imposer nettement comme le Tube de l'été. Vox Populi a voulu comprendre la cause de ce nivellement (par le bas, pour beaucoup) des valeurs.

Le journal a donné la parole à trois spécialistes : Michael Soumah (animateur), Dj Boubs (animateur) et Baba Hamdy (arrangeur et producteur).

Michael Soumah : "Un manque de créativité"
"C'est un manque de créativité. La musique, c'est un travail. Il faut travailler. Il faut se creuser les méninges pour proposer justement aux mélomanes, au public, quelque chose qui peut plaire. Mais aujourd'hui dans la musique sénégalaise, il y a un manque de créativité."

Baba Hamdy : "Les temps changent"
"C'est peut-être qu'on ne l'appelle plus ainsi. C'est un langage qui évolue. Cela s'explique aussi par le fait que les artistes sont devenus leurs propres producteurs. Avant, il y avait Talla Diagne, Jololi… Il y avait une seule radio, une seule télé, le net n'était pas là, le journaliste culturel était obligé de faire un papier, de parler du tube de l'été. Maintenant, il y a tellement de chaînes de radio, de télés, de sites internet… Les gens parlent de téléchargement, on ne parle plus d'album, plus de CD, les temps évoluent."

DJ Boubs : "Nos artistes sont plus dans le sambay mbayaan"
"Il faut que les artistes aient un peu de temps et d'argent pour louer un studio, prendre le temps de bien travailler. Ce qui n'est pas le cas. Nos artistes n'ont pas le temps de se concentrer sur la musique. Ils sont tous des hommes et des femmes d'affaires. Sans compter le très fort sambay mbayaan. Or ce manque de concentration déteint fortement sur la qualité de la musique."