Un de nos professeurs de faculté dans les années 80 disait que pour résoudre le problème de l'Afrique, il fallait mieux de mettre ce vaste continent « sous tutelle internationale ». Humour noir d'un professeur pourtant très avisé. Un professeur tellement avisé, qu'il ne peut pas oublier que ce qui est la situation de l'Afrique depuis cinq cents ans.
Car, les puissances occidentales ont toujours fait du continent un chasse gardé. Chaque pays a son territoire dont « l'indépendance » proclamée n'est à ses yeux qu'une manifestation de crise d'adolescence. Vous vous en doutez ? Alors interrogeons l'actualité fraîche. Ce premier janvier 2010, le président ivorien Laurent Gbagbo, interrogé par France 24 dans ses rapports avec la France, a expliqué ceci : « Le gouvernement français de Chirac et de Villepin ont fait en Cote d'Ivoire, des choses pas bien ». Est-il le seul ? Non ! En Guinée Conakry, les autorités militaires, après le départ du chef de la junte au pouvoir pour le Maroc, se sont attaqué à la France pour la désigner comme principal responsable des troubles qui sont survenus ce début décembre. Depuis lors, les autorités de ce pays ont démenti, mais, il reste une zone d'ombre dans la responsabilité de ce pays dans de nombreux conflits y compris au Rwanda. Et pour rester dans cette zone de l'Afrique australe, nous pouvons citer le cas du Zimbabwe ou l'ancienne puissance coloniale, l'Angleterre a fait feu de tout bois sur le président Robert Mugabé depuis que ce dernier s'est attaqué aux intérêts de son pays et à ceux des fermiers blancs. Et il a fallu toute la ténacité de ce dernier pour aboutir à une solution de sortie de crise. Les exemples d'intervention directe pourraient être multipliés. Mais, il ne faut pas aussi occulter une autre forme d'intervention plus indirecte mais très efficace dont sont victimes nos pays. Ainsi, selon certains analystes, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et le G8 fournissent une assistance économique conditionnelle à l'Afrique : ainsi par exemple, tout en réduisant le remboursement des dettes occidentales, les pays d'Afrique doivent augmenter l'exportation des matières premières.Les agences comme l'Usaid font légion dans nos pays avec un droit de regard sur nos économies que nous avions dénoncé dans un précédent article. Le nécolonialisme a des formes plus subtiles. l'Afrique a été divisée en pôles riche et pauvre, afin de faciliter l'intervention complète des néocolonialistes. Aujourd'hui, des guerres éclatent fréquemment en Afrique. Pendant les quinze dernières années, le feu de la guerre a touché 32 des 53 pays d'Afrique. Entre 1950 et 1989, certains grands pays occidentaux ont fourni 15 milliards de dollars d'« assistance » dans les domaines militaires et éducatifs africains, préludant aux conflits d'aujourd'hui. De 1991 à 1995, ils ont augmenté encore une fois l'assistance militaire envers 50 pays d'Afrique, se mêlant à quelques guerres régionales, causant des millions de morts et des millions de réfugiés. Cette année, le Sénégal va fêter ses 50 ans « d'indépendance ». « Avec les autres Etats africains et en rapport avec la France » nous dit le président Abdoulaye Wade. Alors, c'est le moment où jamais de dépasser les discours pompeux de partenariat qui n'a rien de « gagnant-gagnant ». Il faut désormais poser des actes forts de rupture avec les anciennes pratiques néocolonialistes en commençant par diversifier les partenaires stratégiques. Ce n'est là qu'une nouvelle marque de souveraineté et un pas de plus vers la décolonialisation. Un pas indispensable vers un vrai développement, intégré et auto-entretenu à l'aide de vrais partenaires.
Abu Comba Wade Fonctionnaire en retraite
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