
Les rappeurs ont verrouillé le fond des Cultures urbaines selon l'artiste, comédien, entrepreneur culturel et metteur en scène, Pape Meissa Gueye est l'initiateur de l'unique festival de l'art oratoire communément appelé le Slam. Dans cet entretien, il évoque la cinquième édition qui se déroule du 26 au 29 mai à Guédiawaye. Il se prononce, également, sur les problèmes notés dans la distribution des fonds destinés aux cultures urbaines.
Vous êtes artiste comédien entrepreneur culturel et l'initiateur du festival international “Nuits du Slam”. Pouvez-vous revenir sur le concept de cet évènement ?
Le Festival Nuits du Slam est né d'une initiative personnelle visant à développer l'art oratoire. Et puis comme Dieu fait bien les choses, nous avons eu un projet avec une structure belge qui s'appelle MARS Mons Arts de la Scène qui s'occupe des arts urbains. Un partenariat à travers un projet intitulé Guédiawaye-Mons a été mis en place et cela nous a permis de faire des échanges et d'avoir de quoi continuer et améliorer le festival jusqu'à ce qu'il devienne ce qu'il est aujourd'hui.
De nos jours, beaucoup de choses ont changé avec les Nuits du slam parce qu'il ne s'agit plus de venir déclamer des textes de quelques secondes mais d'allier le slam aux autres arts.
Vous en êtes à votre 5ème édition. Quelles sont les innovations majeures de cette année ?
Cette année nous sommes venus avec des concepts nouveaux comme le slamode qui consiste à allier le slam à la mode ainsi que le Vernislam qui consiste à créer des tableaux avec les plasticiens, des œuvres qui expriment les problèmes de notre société. Ainsi, les slameurs vont placer des mots sur les maux de la société. Il est prévu aussi des déambulations à Guédiawaye et à Gorée sans oublier les ateliers visant toujours à améliorer le vécu des populations
Combien d'artistes sénégalais et internationaux prendront part à cet événement ?
Il y a une quinzaine de pays qui seront présents et souvent il y a des pays qui viennent à deux trois ou plus. Côté Sénégal nous avons une trentaine de participants officiels sans oublier ceux qui participent aux Open Mic.
Pourquoi l'idée de mettre un tel festival à Guédiawaye?
Guédiawaye est une ville qui manque de tout et qui n'est pas connue dans le monde...Nous organisons ce festival pour promouvoir Guédiawaye.
“Le slam est devenu incontournable”
Avez-vous une subvention de l'État ou bien c'est sur fond propre que ce festival a pu se matérialiser ?
Nous ne bénéficions pas du soutien de l'État. Comme vous le savez il y a un fond qui est destiné aux cultures urbaines mais le fond est verrouillé par les acteurs de ce secteur . C'est une injustice qu'il faut rectifier et nous interpellons le ministère sur ça .Au niveau local aucune mairie n'a répondu à nos sollicitations exceptée madame le Maire de Sam Notaire mais aussi notre marraine la ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall.
Quelle est votre perception de cet art oratoire qui est méconnu au Sénégal ?
C'est un art qui avance. Moins connu il y a quelques temps, le slam est devenu incontournable actuellement partout dans le monde. Les scènes se multiplient et les créations se diversifient
Est-ce que le ministère de la culture participe à la valorisation des cultures urbaines ?
Le ministère a mis en place un fond dédié aux cultures urbaines mais laisse les acteurs du mouvement Hip hop verrouiller. Ce fonds ne profite qu’aux rappeurs.
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Moneyworries
En Mai, 2022 (04:05 AM)Participer à la Discussion