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Culture

Pourquoi Soufyno a fui le Sénégal : Enquête sur un mythe effondré

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Pourquoi Soufyno a fui le Sénégal : Enquête sur un mythe effondré

L’évocation de son nom renvoie directement à l’habillement. Mais, le succès de Soufyno a été un feu de paille. En d’autres termes, son aura dans le monde de la mode a été souillée par un surendettement. D’où son exil forcé, pour ne pas dire sa disparition organisée quelque part en Hexagone.

Il se nomme Bamalick Soufy Ndiour Thiombane (à l’état civil), mais avait sciemment choisi le pseudonyme «Soufyno». Des infos glanées auprès de quelques proches, il a prit le «Ino» des Italiens pour en faire du Soufyno. En fait, les Italiens ont adopté du latin «ino» qu’il rajoute à un nom pour lui donner un sens familier. Il a voulu juste utiliser un nom pour reprendre de prestigieuses firmes d’habillements à l’image de Valentino. Il nous revient que Bamalick a vécu au bas mot 5 ans au pays de Berlusconi où il a eu monnayé ses mensurations filiformes, dans le milieu ô combien stigmatisé du mannequinat.

Arrivé au Sénégal aux premières heures de l'alternance avec dans sa besace plein d’idées on ne peut lumineuses relatives à la mode, Bamalick réussi, en un temps record, par le biais d’une bonne campagne de communication, à s’installer dans le chic quartier des Almadies. « Tel est pris, qui croyait prendre » lâche amer cet adepte de fringues griffés, qui soutient que Soufyno a voulu berner son monde, mais « c’était sans compter avec l’intelligence des Sénégalais, en dépit du fait qu’il a quand même réussi à leurrer certains.» Et notre interlocuteur de poursuivre pour dire qu’il disait décliner le style «ceintré» des années 60, 70 mélangé entre classe et modernité. «Que de la poudre aux yeux !» martèle t-il. Avant de continuer son argumentaire : «Je me rappelle qu’il se glorifiait que seul Valentino en Italie faisait du Super 150 et qu’il avait choisi ce tissu pour ses modèles en pièces uniques, alors qu’il n’en était rien. Il disait utiliser du coton Egyptien (ndlr : le meilleur au monde) prisé par les grandes maisons. Il disait également avoir trouvé la meilleure popeline pour ses pochettes alors que c’était du bluff, juste pour épater une clientèle novice, mais complexée (…)». L’on se rappelle de ses fameux souliers que Soufyno avait surnommés «Leopoldyno» (ndlr : du nom de feu Léopold Sédar Senghor), lesquels, laissait-il entendre, «sont garanties à vie» comme les souliers venant de la célèbre maison Italienne Berlutti.

«Ses tailleurs se trouvaient à la Médina. Mais, il a pu dégotter des timbres venant d’Italie»

D’ailleurs, dans un entretien, qui avait paru dans Lissa Magazine en 2006, Soufyno reconnaissait : «Il y a des tailleurs extraordinaires au Sénégal, par exemple à la Médina qui peuvent vous faire des choses mieux que les Européens». Aménagé sur deux niveaux, le show room Soufyno, décoré avec gout, était composé d'une boutique de vêtements et accessoires pour hommes au premier niveau, avec un rayon dédié aux vêtements de sport. Et les femmes trouvaient leur bonheur au deuxième niveau. Aussi, deux salons Vip avaient été aménagés pour les hommes et pour les femmes, offrant un lieu convivial où leur étaient servis boissons et apéritifs histoire d’agrémenter la qualité du service. Ce sera le début de ces déboires avec la justice et avant cela avec ses proches.

Il réussi à gagner le marché d'habillement des «Lions» du Foot, jadis habillés par une autre boutique d’habillement de la place, a été disqualifié pour l'édition ghanéenne au profit de la star montante Soufyno qui, au lendemain de sa première expérience avec l'équipe nationale, traîne un contentieux lié au retard de livraison des tenues reçues seulement à quelques heures de la cérémonie protocolaire du Palais. Sur cette affaire, il a son premier contentieux officiel avec le Directeur Général de Soni, Issakha Ndiaye, qui lui reprochait d'avoir abusé de sa confiance. Après ce fut des démêlés avec ses fournisseurs, son logeur à qui il devait plusieurs mois de location à raison d’un (1) million de francs Cfa/mois et la situation qui végétait, finit devant le Tribunal. Notre bien aimé modéliste poussa le ridicule jusqu'à concurrencer directement sa femme dans la restauration en ouvrant dans le centre ville le fameux «O Beuf Moda». Acculé de partout par ces créanciers, Soufyno, qui eut toutes les peines du monde pour éponger ses dettes, entre autres engagements, n'eut d'autres solutions que de quitter le Sénégal sur la pointe des pieds laissant sur place des créances, des salaires et des loyers impayés. Aux dernières nouvelles, il se terre quelque part en Hexagone. 



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