En dépit de son potentiel culturel énorme, l’Afrique est très peu représentée sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Pire, sur la trentaine de sites inscrits sur la liste du patrimoine en péril, 40% sont africains. Une situation que déplore Lazaré Eloundou Assomo, directeur du Centre Afrique du Patrimoine mondial de l’Unesco.
« Sur un total de 890 sites inscrits au patrimoine mondial, l’Afrique n’en possède de 78 (soit 9%) », a déclaré Lazaré Eloundou Assomo sur les ondes de la RFI, le 24 janvier 2009. Or, pour M. Assomo, « l’Afrique mériterait d’être un peu mieux représentée » puisqu’ « elle est le berceau de l’humanité », mais également parce qu’elle « a un potentiel énorme » qui n’est pas forcément composé de monuments.
« La caractéristique des sites africains se situe beaucoup plus dans des paysages culturels, des itinéraires, des sites révélés par l’archéologie », estime Lazaré Eloundou Assomo. Non seulement les sites africains sont sous- représentés, mais parmi ceux qui sont inscris beaucoup ont été déclassifiés pour des raisons diverses.
«L’Afrique est le continent qui a le plus grand nombre de pays inscrits à la liste du patrimoine en péril », explique l’expert. « C’est une situation assez sérieuse parce que sur les 30 sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril, douze (12) sont de l’Afrique. Ce chiffre représente à peu près 40% », regrette t-il, en expliquant que certains ont été déclassés parce que situés en zones de conflits et d’autres du fait des problèmes de gestion.
C’est d’ailleurs ce qui a motivé la création d’un Fonds pour le Patrimoine mondial africain. « Ce fonds est né parce que les Etats africains ont pris conscience qu’il y avait une difficulté à mettre à disposition des moyens financiers pour pouvoir mettre en œuvre des politiques de conservation et de gestion du patrimoine», poursuit-t-il.
Le fonds a également la vocation de fournir une aide financière aux pays qui veulent identifier des sites à inscrire au Patrimoine mondial. Il va en outre aider dans la recherche « des actions de conservation durable ».
Déjà, il a permis d’inscrire une forêt sacrée du Kenya il y a deux ans et plus récemment, en juillet 2009, à inscrire un site burkinabé.
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