En marge de grandes manifestations, il y a souvent des événements organisés qui capitalisent sur l'activité-phare pour réussir. C'est sans doute ce qu'ont fait le service des délégués commerciaux du Canada, le Ministère des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur (MRIFCE), l'Institut Canadien des Mines, du Pétrole et de la Métallurgie (ICM), et l'Agence Canadienne pour le Développement International (ACDI), en organisant une conférence portant sur les opportunités d'affaires au Sénégal, en marge de la 19e édition de la conférence de Montréal. Retour sur cet événement qui a beaucoup attiré et détonné.
Tenue le 12 juin dernier dans la salle Cartier du superbe Marriott Champlain de Montréal, en présence d’Alioune Sarr, ministre du commerce du Sénégal et représentant personnel du PM de son pays et de Jean Séguin, sous-ministre adjoint au MRIFCE, la rencontre a attiré plusieurs dizaines de personnes, d'après notre décompte, près de 70 personnes. L'intérêt suscitée par celle-ci a surpris plus d'un, y compris les organisateurs puisqu'elle a été réalisée en quelques jours nous ont-il confié.
Multiples atouts et opportunités
À la tête d'une délégation de 7 personnes, le ministre a été le premier à prendre la parole pour vanter le Sénégal comme terre d'investissements. Il a particulièrement insisté sur la stabilité et la démocratie qui règnent au pays des Lions de la Téranga. Il a laissé le soin aux autres membres de la délégation de dresser un portrait global de la situation. Le premier fut M. Amadou Sano, directeur marketing de l'Agence de Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX). Élégant, éloquent et direct, il a su présenter le Sénégal sous ses plus beaux jours. Parmi la ribambelle d'atouts, retenons en premier lieu le climat des affaires. M. Sano a présenté un pays où le climat des affaires ne cesse d'être bonifié. Selon le rapport Doing Business 2009 de la Banque Mondiale, il était le 5e réformateur mondial et le 1er africain; en 2012, il faisait partie des 17 pays ayant le plus amélioré le climat des affaires. Par ailleurs, le pays de Macky Sall projette de faire partie des 10 pays les plus attractifs en Afrique subsaharienne d'ici 2020.
L’excellente qualité des infrastructures a aussi été soulignée, celles des communications par exemple. D’importants projets infrastructurels ont aussi été annoncés comme le nouvel aéroport international Blaise Diagne. Capable de recevoir des gros porteurs comme l’A380, il est situé à 47 kilomètres de la capitale, il entrera en fonction en 2014 et permettra d’accueillir 3 000 000 de visiteurs. Autres projets : une extension du port de Dakar est planifiée, une nouvelle Zone Économique Spéciale Intégrée sera bâtie à Diass, un nouveau port céréalier s'élèvera à Kaolack et un autre minéralier à Sendou.
De plus, le pays d'Abdou Diouf annonce au cours des prochaines années, des perspectives économiques plus qu'intéressantes, la 2e économie de l'Union Économique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), entre 2013 et 2017, prévoit :
- taux de croissance moyen annuel ; 6,7%
- taux d'investissement global ; 23%
- création d'emplois ; 350 000
- croissance du PID agricole ; 6%
Avec un taux de croissance pareil et un tel niveau d'investissement - des experts proposent à 25-30% pour un impact fort -, la nation qui a pour devise - Un peuple Un but Une foi - se montrera très attractive pour les investisseurs. Espérons qu'elle saura réaliser toutes ses promesses.
Plus de Canada
En l'état actuel des choses, le Sénégal a une relation commerciale avec les États-Unis de loin plus importante que celle qu'elle entretient avec le Canada. Le rapport est même de 1 pour 10. Les exportations sénégalaises vers les États-Unis représentant près de dix fois celles vers le Canada. Cela, d’affirmer M. Sano, montre que la barrière de la distance n'est pas forcement le seul facteur suffisamment fort pour entraver drastiquement le commerce entre deux nations. Notons tout de même que le marché des États-Unis est dix fois plus grand que celui du Canada
Selon les données fournies par l'APIX, les exportations canadiennes au Sénégal s'élevaient à 37,52 millions de dollars alors que les exportations sénégalaises en direction du pays de la feuille d'érable ne dépassaient pas le million de dollars, on avance le chiffre de 910 000.
Le pays où est établi l'Île de Gorée a identifié 4 secteurs porteurs de croissance, d'innovation et d'emplois :
- Agriculture et agro-business
- TIC et téléservices
- Tourisme et industrie culturelle
- Pèche et aquaculture
Au vu de ces secteurs, notamment les deux premiers, l'on ne peut que comprendre, encore que les mines n'y sont pas citées, pourquoi le ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur du Québec effectuera une mission économique dans ce pays - durant sa tournée ouest-africaine. Cette visite confirme l’intérêt pour ce pays et pour l’ensemble de la région ouest-africaine. M. Carlos Rojas-Arbulu, délégué commercial principal, Afrique de l’Ouest, nous a rappelé en début de conférence que le Canada y a des investissements de 10 milliards et depuis deux ans et demi, une dizaine de missions commerciales s’y étaient déroulées. Les liens créés par la Francophonie ainsi que la diaspora et les étudiants sénégalais de plus en plus nombreux au Québec permettent d'espérer qu'il y aura a l'avenir plus de Québec, plus de Canada aussi.
De toute façon, l’un des meilleurs porte-parole du Sénégal ce jour-là fut M. Michel Côté, président de CRC SOGEMA, une entreprise québécoise bien connue. « Je veux témoigner qu’au Sénégal, on peut faire des affaires correctement », a-t-il avancé. Et de conclure : « le Sénégal est une terre d’opportunités ».
Qui peut être autant crédible que cet entrepreneur dont l’entreprise est au Sénégal depuis 30 ans et y a réalisé 60 millions de dollars de chiffres d’affaires ?
6 Commentaires
Badou2
En Juin, 2013 (18:30 PM)Rogojero
En Juin, 2013 (19:40 PM)Fall
En Juin, 2013 (20:13 PM)Binat
En Juin, 2013 (21:36 PM)Golf
En Juin, 2013 (21:58 PM)Commerce
En Juin, 2013 (11:00 AM)Participer à la Discussion