
Diagna Ndiaye recommande aux autorités de faire très attention dans la réciprocité des visas qu’elles ont décidée d’appliquer. «La question de la réciprocité des visas doit être traitée en dehors de sa gangue personnelle, voire polémique. Il me semble qu’elle fait l’objet d’un malentendu qui n’a pas lieu d’être. Il va de soi que dans le contexte économique de rareté des ressources qui est le nôtre, le lien entre l’institution de la réciprocité des visas et l’affirmation d’une souveraineté nationale, n’est pas démontré», dit-il dans un entretien avec l’Obs
Selon lui, «au moment où le Sénégal a besoin d’apports financiers diversifiés pour booster son économie, notamment dans le secteur stratégique du tourisme, il importe de faire prévaloir dans le traitement de cette problématique une démarche pragmatique qui convoque le réalisme, sans tomber dans le piège d’un nationalisme ombrageux dépassé depuis que le mur de Berlin est tombé. A terme, l’application mécanique de la réciprocité des visas pourrait être porteuse de conséquences dommageables pour l’industrie touristique au Sénégal».
Il pense que la dimension strictement symbolique de cette mesure n’occulte pas la somme de contraintes et de pesanteurs susceptibles d’hypothéquer l’avenir de l’industrie touristique. «Notre pays, qui a des ambitions dans ce domaine, doit s’intégrer dans cette dynamique de mondialisation à laquelle aucun pays n’échappe. Il nous appartient de le faire avec une vigilante détermination, d’autant que ni le Maroc, ni la Tunisie, qui pourtant sont soumis à l’obligation du visa d’entrée en France, n’ont appliqué la réciprocité des visas pour booster leur tourisme», fait-il remarquer.
0 Commentaires
Participer à la Discussion