
La traque aux Sénégalais à Casablanca n’en finit pas de livrer ses secrets. Le Quotidien a appris, hier, qu’une première vague de 25 Sénégalais étaient en instance de rapatriement. N’eût été l’intervention du consul du Sénégal à Casablanca, ces derniers seraient jetés dans le désert à la frontière mauritanienne. Suite à cette situation, le consul a convoqué, samedi dernier, les Sénégalais détenteurs de titre de séjour touristique à une réunion de crise.
Le royaume chérifien ne veut plus prêter asile aux Sénégalais en situation irrégulière. Ces derniers font l’objet de traque assidue de la police marocaine depuis quelques mois. D’ailleurs, dans sa livraison du vendredi 25 mai, Le Quotidien levait le voile sur le calvaire des Sénégalais sujets à des contrôles tous azimuts : harcèlement et brutalités policières en territoire marocain. Les choses auraient pris une autre tournure puisque 25 Sénégalais ont été appréhendés et sont en instance de rapatriement au pays, dès aujourd’hui (Ndlr : hier). Mis en détention, ces compatriotes dont la durée du séjour au Maroc est arrivée à terme ont été libérés, suite à l’intervention, vendredi dernier, du consul du Sénégal à Casablanca.
D’après nos sources sur place, le consul aurait assuré aux autorités marocaines que ces 25 sans-papiers Sénégalais quitteraient le sol marocain, dès aujourd’hui (Ndlr : hier). Sans quoi, ils seraient jetés en plein désert, à la frontière maroco-mauritanienne.
En réunion de crise avec le consul, samedi dernier à Casablanca, d’autres Sénégalais qui pourraient connaître le même sort ont ouvert une caisse de solidarité, afin de mobiliser de l’argent pour assurer à leurs 25 compères le billet d’avion. Le consul lui-même a soutenu qu’«on est en train de prendre des contacts pour savoir ce qui est à l’origine de cette situation. Pour le cas des 25 Sénégalais, j’ai signifié qu’on n’admettra pas que nos concitoyens soient jetés à la frontière mauritanienne. Ils ont été libérés, le temps de pouvoir trouver des moyens de rentrer au pays».
Cette rencontre a aussi servi de cadre pour exposer à l’autorité diplomatique les tracasseries quotidiennes que subissent les Sénégalais, qui devaient bénéficier un traitement de faveur, selon la convention sénégalo-marocaine. Mais tel n’est pas le cas en territoire chérifien depuis deux ans, à en croire Ousmane Sy, un Sénégalais établi au Maroc. «Des Sénégalais sont jetés à Oujdah à la frontière mauritanienne. J’ai même un ami qui en fait partie, il s’appelle Mamadou Lamine Diouf. Ils doivent faire 900 km pour revenir au Maroc. D’autres sont torturés dans les commissariats de police. Aujourd’hui, tous les Sénégalais sont sous menace d’expulsion. La police nous traque jusque dans nos appartements», confie-t-il. Cependant, à l’issue de cette rencontre dont nous avons pu avoir la vidéo, le consul a exhorté les Sénégalais à se régulariser.
LA MAJORITE N’A QU’UN SEJOUR DE TROIS MOIS
D’après des investigations, cette situation ne concerne que les détenteurs de titre de séjour touristique qui n’est valable que pour trois mois. La plupart de ces touristes devenus résidents «illégaux» -certains sont restés plus d’un an avec le même titre de séjour sous le prétexte de la convention- sont des vendeurs à la sauvette au marché de Casablanca, qui est une ville touristique, et restent attachés à cette image. L’on apprend que cette décision d’expulser les étrangers en situation illégale à Casa-blanca répond aux jalons de modernisation de la ville, enclenchés depuis quelques mois. En effet, Casa se veut belle et sans étranger en situation illégale.
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