
Le président de la République française, François Gérard Georges Nicolas Hollande, passera la journée d’aujourd’hui en terre sénégalaise. Il aura été l’un des rares dirigeants du Parti socialiste français à n’avoir jamais été reçu à la maison du Parti socialiste sénégalais à Colobane. François Hollande n’a pas été un Pierre Mauroy, un Lionel Jospin, un Henri Emmanuelli, un Jack Lang, une Ségolène Royal, une Martine Aubry, un Harlem Désir, un Laurent Fabius. N’empêche, il compte notamment dans l’élite politique sénégalaise de nombreux amis, on peut même dire des potes avec qui il a fait les 400 coups. Ce voyage ne sera pas le premier à Dakar pour François Hollande.
Son premier voyage dans la capitale sénégalaise remonte à février 1980. Il était venu au Sénégal, invité par son camarade étudiant, Abdoul Mbaye, actuel Premier ministre. François Hollande avait effectué le séjour en compagnie de Dov Zerah, un autre camarade de cours à l’école des Hautes études commerciales de Paris (Hec). Dov Zerah occupe présentement les fonctions de Directeur général de l’Agence française de Développement.
Les liens avec Ousmane Tanor Dieng semblent aussi forts. Ils sont des amis politiques. Leurs liens remontent au temps où tous les deux dirigeaient les Partis socialistes français et Sénégalais et siégeaient ensemble à l’Internationale socialiste. François Hollande avait pris ses quartiers au 10, de la rue de Solferino, siège du Ps français en 1997, la même période où Ousmane Tanor Dieng se voyait délégué par Abdou Diouf la direction du Parti socialiste. Ousmane Tanor Dieng avait été invité au congrès de la Rochelle pour l’investiture du candidat François Hollande. Aussi, a-t-il été parmi les invités triés sur le volet pour assister à l’installation de François Hollande à Paris en mai dernier. Ousmane Tanor Dieng a facilité, pour ne pas dire coaché, la visite que le Président Macky Sall avait effectuée le 6 juillet 2012, en France auprès de son homologue François Hollande. Ousmane Tanor Dieng avait été témoin de l’audience entre les deux chefs d’Etat.
François Hollande qui aura à prononcer un discours devant les députés du Sénégal trouvera dans la salle, une autre vieille connaissance du Parti socialiste en la personne de Me Aïssata Tall Sall. Leur première rencontre s’était faite à la rue Solferino à Paris en janvier 2007. Ce jour là, Aïssata Tall Sall, avocate qui devait présenter une communication à La Sorbonne dans le cadre d’un colloque sur le Code civil français, avait été rattrapée, jusque dans la capitale française, par l’actualité politique sénégalaise. En effet, tous les ténors de l’opposition de l’époque, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily, Amath Dansokho entre autres, avaient été arrêtés par la police dans le cadre d’une marche de protestation contre des velléités du régime du Président Abdoulaye Wade de reporter l’élection présidentielle prévue en février 2007. Aïssata Tall Sall avait rappliqué au siège du Ps un mardi, jour de réunion du Bureau national du Ps. Devant le ghotta du Ps français, elle présentera la situation politique du Sénégal et le Premier secrétaire, François Hollande, de trouver cela inacceptable et de publier un communiqué de soutien à Ousmane Tanor Dieng et à tous les opposants arrêtés. Le projet de résolution aurait été rédigé par Aïssata Tall Sall. Cette prise de position du Ps français pourrait avoir pesé sur la balance afin de faire fléchir le Président Wade qui lâcha du lest en libérant les personnes arrêtées. Interrogée aujourd’hui sur cette épisode, Me Aïssata Tall Sall se la joue modeste mais ne relève pas moins que «François Hollande n’est pas un Président normal mais original. Il a la générosité des grands leaders socialistes et est un esprit fécond. Je suis convaincue que l’Afrique pourra bâtir avec lui une nouvelle coopération fondée sur la solidarité et le respect.»
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