
La visite que le président français
François Hollande effectue au Sénégal, à partir de vendredi, vise
notamment à ‘’rendre hommage à la démocratie sénégalaise’’ et à
accompagner les pouvoirs publics sénégalais dans leur volonté de rénover
la gouvernance économique et politique en vue d’assurer une prise en
charge adéquate des secteurs prioritaires, a affirmé l’ambassadeur de
France au Sénégal, Nicolas Normand.
Le Sénégal est le premier pays visité en
Afrique par le Président Hollande parce que c’est le pays dont il se
sent le plus proche, par son exemplarité démocratique en particulier. Ce
sont aussi deux nouveaux Présidents qui s’apprécient et qui sont
décidés à rénover ensemble des relations traditionnellement fortes’’,
souligne le diplomate sénégalais dans un entretien avec l’Agence de
presse sénégalaise.
Il a ajouté : ‘’Le sens de cette visite est clair : rendre hommage à la
démocratie sénégalaise, accompagner la volonté du Président Macky Sall
de rénover la gouvernance économique et politique, appuyer les priorités
sénégalaises dans les domaines de l’énergie, de l’eau, de la santé, de
l’agriculture, de la formation professionnelle, etc.’’.
''La France, indique-t-il, est le premier partenaire du Sénégal pour la
coopération, selon les statistiques internationales, et aussi d’ailleurs
pour les relations économiques. Il s’agit d’un partenariat d’égal à
égal fondé sur l’écoute, le respect et l’amitié’’.
Après avoir mis cette coopération sur le compte des ‘’autorités
sénégalaises, mais aussi des collectivités locales sénégalaises et de la
société civile sénégalaise’’, M. Normand a insisté sur la nécessité
‘’de chercher à relever, ensemble, les grands défis auxquels est
confronté le Sénégal : infrastructures, énergie, eau, santé,
agriculture, éducation et formation, gouvernance administrative et
économique, justice, police, armée, culture etc.’’.
De l’avis du diplomate, il s’agit là également de ‘’domaines
d’intervention prioritaires’’ pour l’Agence française de développement,
l’ambassade de France et pour ‘’plusieurs autres opérateurs français :
Institut français, alliances françaises, écoles françaises, centres de
recherche français (IRD, CIRAD), régions et grandes villes de France
etc.’’
''Au total, relève-t-il, cela représente en moyenne 80 milliards FCFA
par an, en augmentation régulière depuis cinq ans environ, avec un
doublement en 2012 (donc 160 milliards en 2012), lié à l’alternance au
Sénégal’’.
''Il y a déjà eu une innovation en 2012, c’est une aide budgétaire
française, c’est-à-dire non affectée à des projets précis, de 85
milliards de FCFA’’ que la France a accordée au Sénégal, après l’arrivée
au pouvoir de l’actuel chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a rappelé
le diplomate.
''Il s’agissait d’aider les nouvelles autorités sénégalaises à faire
face à la situation dont elles héritaient, qui était difficile sur le
plan budgétaire’’, a-t-il expliqué. Il a signalé que, selon le Fonds
monétaire international (FMI), ‘’le déficit budgétaire aurait posé un
sérieux problème en 2012 et ‘’représentait 8 % du PIB, en l’absence
d’action corrective’’.
''Il fallait réduire ce déficit et surtout pouvoir financer le surplus
de dépenses par rapport aux recettes sénégalaises. Ceci a été fait, et
la France y a aidé. Ce n’était pas de l’aide classique’’, a précisé
Nicolas Normand.
''S’agissant d’autres nouveaux domaines de coopération, de nouveaux
projets, la France est à l’écoute du Sénégal’’, a-t-il relevé, estimant
que ‘’la volonté de coopérer avec le Sénégal dépasse les divisions
gauche/droite en France’’.
''Mais il y a un nouveau ministre français, M. Pascal Canfin, qui est
déjà venu à Dakar en juillet dernier. Il a sa propre expérience et sa
propre vision du développement. Il a publié des ouvrages sur l’
+économie verte+ et le +contrat écologique+ et a été député européen élu
sur la liste Europe écologie’’, a-t-il indiqué.
''Incontestablement, notre nouveau ministre suit de très près la
coopération avec le Sénégal et jouera tout son rôle dans le nouveau
partenariat’’, a poursuivi Nicolas Normand, soulignant qu’’’au terme des
discussions entre’’ les deux pays, Paris souhaiterait signer avec
Dakar, ‘’avant la fin de l’année, un document franco-sénégalais sur les
grands axes de la coopération de 2013 à 2016’’.
BK/CTN
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