
On ne parlera pas de «guerre des sommets» entre Abdoulaye Wade et son successeur Macky Sall, au lendemain du choix porté sur le Sénégal pour abriter le prochain sommet de la Francophonie.
En route vers le sommet…
L’OCI en 2008, le Fesman en 2010, la Francophonie en 2014, et notre pays renoue avec l’organisation de manifestations d’envergure internationale. Si le sommet de l’OCI a servi de prétexte au régime sortant pour "transformer" le visage de la capitale sénégalaise, la gestion des fonds alloués à la manifestation aura été entachée d’irrégularités multiples, liées notamment à des surfacturations, absence de transparence dans l’attribution des marchés, détournements de deniers publics et soupçons d’enrichissement illicite. Autant de manquements qui ont fait jour deux ans plus tard, avec de l’organisation en décembre 2010 de la troisième édition du Fesman, le festival mondial des arts nègres.
Co-organisatrice de l’évènement, Sindiély Wade, la fille du président Wade, est citée dans une affaire de détournement portant sur 33 milliards de francs, selon le rapport d’audit du Festival mondial des arts nègres. En revanche, il faudra attendre encore pour un audit de l'Anoci, l'agence chapeautée par Karim Wade et chargée d'organiser le sommet de l'OCI à Dakar en mars 2008. Une gestion très controversée, mettant en cause le fils d’Abdoulaye Wade, indexé pour malversations financières et surfacturations sur le coût réel des infrastructures à construire ou à réhabiliter, des accusations contenues dans le livre du journaliste Abdou Latif Coulibaly, «Contes et mécomptes de l’Anoci».
Aujourd’hui, en acceptant d’accueillir en 2014 le 15ème sommet de la Francophonie à Dakar, le président Macky Sall, qui revendique la rupture, la sobriété et la transparence comme mode de gouvernement, devra nécessairement tirer les leçons des gestions respectives du sommet de l’OCI, auquel il faut ajouter le dossier du Fesman, un évènement culturel planétaire, un fiasco selon certains observateurs, un sujet de "préoccupation" pour la cour des comptes.
Par ailleurs, si à l’image de Kinshasa la ville hôte devra faire peau neuve, est-il envisageable d’organiser ce sommet dans une des régions du Sénégal, afin de faire profiter à ces dernières d’éventuelles infrastructures, à l’heure où Dakar concentre tous les chantiers ? Une question qui mérite réflexion.
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