Attijariwafa Bank, le numéro un de la banque et de la finance au Maroc, qui détient au Sénégal, la majorité du capital des anciennes Bst et Cbao, vient d’avaler d’autres structures au Sénégal et en Afrique francophone. Le groupe marocain a signé hier un accord de cession du réseau des filiales africaines du Crédit agricole français.
Au terme de ce contrat d’un montant de 250 millions d’euros, signé hier à Paris, Attijariwafa Bank va reprendre 81% du capital de Crédit du Congo, 51% de la Société ivoirienne de banque, 65% de la Société camerounaise de banque, 59% de l’Union gabonaise de banque, ainsi que 95% du Crédit du Sénégal.
De son côté, Crédit agricole va prendre, dans un jeu de prise de participations croisées, des intérêts dans Wafa Assurance, la filiale de Attijariwafa Bank en charge des assurances, et dans Wafasalaf, une autre filiale chargée du crédit.
Cependant, le plus intéressant, pour les pays d’Afrique au sud du Sahara, est de voir la vitesse avec laquelle la banque marocaine étend ses ailes sur le Continent. Moins de deux ans après avoir pris pied au Sénégal, en ouvrant d’un seul coup trois agences à Dakar, Attijariwafa Bank, qui dès le premier jour, avait affiché son intention d’être le numéro un au Sénégal et dans la zone Uemoa, vient d’un seul coup de déborder de cette zone et de prendre pied en Afrique centrale, dans la zone Cemac. Le rachat du réseau africain du Crédit agricole lui permet de poser le pied dans des pays où elle n’était pas encore connue, et d’affirmer encore plus nettement sa volonté hégémonique.
Attijariwafa Bank avait déjà, après le Sénégal, pris le pied au Mali, au Burkina et en Mauritanie. Son arrivée à Abidjan permet de présager de belles empoignades avec les banques traditionnelles établies depuis longtemps en Côte d’Ivoire. Cela repose encore la question à savoir quelle limite les dirigeants de Casablanca ont posé à leurs ambitions ?
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