En dénonçant, « le virus des inégalités », Oxfam est une nouvelle fois très sévère dans son constat sur les disparités dans le monde. Et pour cause : selon l'ONG, les 1 000 personnes les plus nanties de la planète ont retrouvé leur niveau de richesse d'avant la pandémie en à peine neuf mois, là où il faudra plus de dix ans aux plus démunis pour se relever des impacts de la crise du Covid-19.
Habituée des comparaisons chocs, Oxfam révèle qu'à eux seuls, les dix premiers milliardaires du classement Forbes ont vu leur fortune totale augmenter de 540 milliards de dollars depuis le début de la pandémie. Une somme amplement suffisante aux yeux de l'ONG pour financer le vaccin contre le Covid-19 pour tous et éviter que quiconque ne sombre dans la pauvreté à cause de cette crise.
« Il y a avait au sein des pays en développement, un travailleur sur deux qui était pauvre selon l’OIT, 75% des travailleurs qui n’avaient pas accès à une protection sociale comme des allocations chômage ou des congés maladie, toujours selon l’OIT, et trois milliards de personnes qui n’avaient accès à aucune couverture santé, énumère Quentin Parrinello, le porte-parole d'Oxfam France. C’est pour cela que l’on appelle, non seulement en France mais aussi dans les pays en développement, à renforcer les filets de sécurité, à renforcer les minima sociaux, à renforcer l’investissement dans les services essentiels et notamment la santé, pour faire en sorte que nos économie soient plus résiliente face à la crise et face aux prochaines crises, car on sait que ce ne sera pas la dernière à laquelle il faudra faire face ».
Reste à savoir si les grands décideurs économiques et politiques qui se retrouvent virtuellement cette semaine autour de l'agenda de Davos seront sensibles à ces chiffres chocs. Le thème choisi pour ces rencontres, « une année cruciale pour reconstruire la confiance », est en tout cas révélateur des préoccupations du moment.
Pandémie oblige, cette première session de « Davos » sera virtuelle et se déroulera par visioconférence avant de se transporter en mai à Singapour, loin dans la station de ski suisse huppée où se déroule habituellement l'événement créé en 1971 par le professeur allemand Klaus Schwab. Difficile en effet pour les organisateurs du Forum économique mondial de passer au tout virtuel. Pour les grands patrons qui paient des milliers d'euros leur ticket d'entrée, l'intérêt de l'événement réside moins dans le programme officiel que dans les affaires conclues à l'abri des hôtels cossus.
"Peut-être que l'année prochaine, on aura une saison normale et le Forum pourra avoir lieu. Mais cette saison d'hiver est définitivement perdue."
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