Depuis quelques jours, le gaz butane se fait rare dans beaucoup de quartiers de Dakar. Si la Tabaski, avec les jours non travaillés, est en cause, comme lors de la dernière fête de Korité, elle n’est pas la seule en cause cette fois.
Adama Khoulé est ménagère et habite « Seras », un sous-quartier de la commune d’arrondissement de Dalifort-Foirail. Elle porte sous l’aisselle droite une bonbonne de gaz de 6 kilogrammes. Ses deux petites sœurs ont chacune en main une bouteille de gaz de même dimension. Une autre est portée à deux par sa fillette et son petit garçon. Ils cherchent où acheter du gaz butane. Une fois aux abords du prolongement de l’autoroute à la hauteur de l’entrée de Pikine, ils tentent de traverser la route, très passante à cette heure, pour faire le tour des boutiques de cette partie de la ville de la banlieue. « Je viens de me rendre compte que mon stock de gaz est fini. La dernière bouteille qui restait a été épuisée ce matin. Depuis une semaine, les boutiques de notre quartier n’ont plus de gaz. Nous allons à l’intérieur de Pikine voir si nous pourrons en trouver », nous confie la dame Adama Khoulé. De l’autre côté de la rue, précisément à la cité « Sotiba », sise dans la comme d’arrondissement de Pikine Ouest, sous l’ombre d’un arbre, trois filles sont assises sur un pneu de camion hors d’usage. Elles ont chacune une bouteille de gaz de 6 kilogrammes posée sous les pieds
L’air désespéré et enquête du gaz butane, nos demoiselles, venant de la rue 10 et requérant l’anonymat, a le regard perdu. Elles racontent que dans toutes les boutiques de la cité Sotiba, il n’y a pas une seule bouteille en vente. « Partout, on vous déclare que depuis belle murette, les véhicules de livraison de gaz ne sont pas passés par là », explique l’une d’elles. Une habitante du quartier qui a requis également l’anonymat révèle que depuis quatre jours avant la tabaski, il y a une pénurie de gaz butane à la cité Sotiba. « Parc que le dépôt de gaz qui ravitaille tous les quartiers compris entre la rue 10, Sally Boumer, Sally Bouges et Ichor, (zone dénommée « Pikine ancien » dans la ville de Pikine) ne dispose plus de gaz », précise notre interlocutrice.
Audit dépôt, des bonbonnes de 2,7 kilogrammes, pleines de gaz sont empilées en plein air. Le sieur Badou Sènevé, gardien des lieux, indique qu’il y a une rupture de stock de bouteilles de gaz de 6 kilogrammes depuis la période située entre le 24 et le 31 décembre 2005. « C’est toujours la même situation jusqu’à nos jours », avoue-t-il. Mais, ajoute-t-il, nous devrions êtres ravitaillés en gaz aujourd’hui (NDR hier). « Certainement à cause de la fête de Tabaski, qui se poursuit encore pour certains, la livraison est reportée à demain » (NDR : aujourd’hui) ».
Les habitats irréguliers, situés à quelques encablures du foirail, le long de la voie ferrée, sont aussi dans un manque total de gaz butane depuis deux jours. El Hadji Ibrahima Khalil Bâ, boutiquier de son état, déclare que depuis plus d’une quinzaine jours, il n’a pas été ravitaillé en gaz butane par ses fournisseurs. Les raisons : il dit les ignorer. Pour l’heure, ici, les ménages ont recours au bois de chauffe ou au charbon de bois pour préparer les repas. « Nous sommes fatiguées de dépenser chaque jour plus de 1000 francs FCfa pour faire la cuisine. Le kilogramme de charbon nous est cédé par le vendeur du coin à 175 francs Cfa et les 50 grammes à 90 francs Cfa. Quant au bois de chauffe, il faut dépenser 300, 500 ou 1000 francs Cfa pour en disposer. Et quand on a une grande famille, cela devient cher », souligne la dame Ousseynatou Diallo. Beaucoup de familles de Hann Équip ont vécu la même situation jusqu’à jeudi, vers 13 heures, quand certaines boutiques de leur quartier ont commencé d’être ravitaillées. « Je viens d’être ravitaillé à l’instant même », nous lance Mactar Dione, tenancier d’un commerce à Hann Équip, hier aux environs de 13H20.
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