L’Etat veut se désengager de la maintenance opérationnelle des forages ruraux en la confiant aux opérateurs privés. Seulement, les usagers ne devraient pas à en souffrir.
L’Etat revoit sa méthode de gestion du service de maintenance opérationnelle des 1200 forages ruraux que compte le Sénégal. Les services étatiques chargés de la maintenance de ces infrastructures rurales sont confrontés à d’énormes difficultés. Ces problèmes, a indiqué hier, Babou Sarr, le directeur de l’exploitation et de la maintenance (Dem), lors de l’atelier sur le transfert de la maintenance opérationnelle des forages ruraux, sont liés à «un manque d’entretien par certains usagers, à l’absence de stock en équipements de remplacement et de stock de pièces de rechange, auxquels s’ajoute l’insuffisance de ressources humaines». Sur ce point indique M. Sarr, «les besoins en ressources humaines pour une meilleure maintenance des forages sont estimés à 320 agents, alors que la Direction de l’exploitation et de maintenance (Dem) ne compte que 99 agents permanents. Ainsi, la Dem utilise 137 agents prestataires de service sur la base de contrat à durée déterminée au gré des disponibilités budgétaires».
Pour réussir son plan de transfert de la gestion, qui a été présenté hier, dans les mains des opérateurs privés, l’Etat entend mettre sur pied des mesures d’accompagnement notamment, une bonne communication et d’importants investissements se rapportant à la mise en état des équipements de pompage, à l’amélioration de la desserte en eau potable par extension et densification de réseaux et à la généralisation de pose de compteurs.
A ce propos, a souligné le directeur de cabinet du ministre de l’Hydraulique, Alsanne Kane, «l’Etat compte sur l’appui précieux des partenaires au développement pour mobiliser les moyens requis en vue d’une mise en oeuvre rapide des actions d’accompagnement nécessaires à la création des conditions favorables au succès du transfert de la maintenance». Ces conditions précise-t-il, «devront garantir une accession sociale des coûts supportés par les usagers et une solvabilité du sous-secteur».
Pour éviter que cette privatisation ait des conséquences néfastes sur les coûts et les charges, le gouvernement a promis d’assumer ses tâches régaliennes. «Même si le privé est impliqué, les populations ne devront pas supporter un prix qui va dépasser leurs capacités. C’est pourquoi, l’Etat sera toujours présent aux côtés des populations pour faire en sorte que le coût de la maintenance soit supportables», rassure Babou Sarr.
De leur part, les opérateurs privés se sont félicités de cette décision de l’Etat consistant à les impliquer dans le secteur. Il n’empêche qu’ils demandent que l’offre soit rentabilisée. «L’ouverture n’est pas totale. L’opérateur ne jouera qu’un rôle de maintenancier. Peut-être que pour la prochaine étape, le champ d’action du privé sera plus large», a laissé entendre Babacar Ndiaye, le directeur de la Geaur.
L’Agence française de développement (Afd) a pris un certain nombre de dispositifs pour accompagner les opérateurs privés à travers un mécanisme de garantie, dénommée Ariz qui revient à partager les risques à hauteur de 50% avec les banques.
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