Dakar - La Coordination du patronat du tourisme sénégalais, réunis au sein d’une ‘’unité d’action’’, a fait part à Dakar de son ‘’inquiétude’’ relative à l’application d’un décret publié au Journal officiel, qui vise à instaurer des visas d’entrée au Sénégal pour les ressortissants européens, en particulier ceux de l’Union européenne.
Cette disposition, comme d’ailleurs l’harmonisation de la Tva à 18 pour cent, fait partie des engagements communautaires que le Sénégal a souscrit au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
Cette mesure est ‘’inopportune, inappropriée et va constituer un goulot d’étranglement pour le développement du tourisme au Sénégal’’, a déclaré à la presse Mamadou Sow, président du Syndicat des agences de voyages et du tourisme du Sénégal (Savt).
L’application de cette loi viendrait, selon lui, ‘’effacer l’ensemble des efforts qui ont été faits’’ par les professionnels du Sénégal pour rendre la destination-Sénégal davantage attractive. M. Sow, qui s’exprimait au cours d’une rencontre d’informations, a rappelé que ‘’pendant des années’’, les professionnels du secteur se sont battus ‘’pour faciliter l’entrée de touristes au Sénégal’’.
Une décision ministérielle avait été prise dans ce sens en août 1993, qui conditionnait l’entrée de touristes de la défunte Communauté économique européenne (Cee), du Danemark et de la Grèce ‘’sur la simple présentation de la carte d’identité en cours de validité’’.
Le ministère du Tourisme, alors dirigé par Tidjane Sylla, renonçait ‘’à exiger un passeport aux vacanciers nationaux des pays concernés’’. À partir de ce moment, les entrées de touristes ont fait un bond de 50 pour cent, a assuré le président du Savt.
Si cette mesure venait à entrer en vigueur de façon effective, elle pourrait induire, aux dépens de la destination-Sénégal, des baisses de fréquentation pouvant aller de 40 à 50 pour cent, a estimé M. Sow.
Dans ses estimations, le président du Savt dit tenir compte de ‘’toutes les taxes instaurées par l’Etat du Sénégal pendant ces deux années’’. Il a cité à cet effet les taxes sur les billets d’avion qui ont augmenté de plus de 60 pour cent, la redevance aéroportuaire, etc.
Comme l’harmonisation à 18 pour cent de la Tva au sein de l’Uemoa, cette seconde mesure communautaire va ‘’véritablement pénaliser’’ le tourisme sénégalais, a estimé Mamadou Racine Sy, président du Syndicat patronal de l’industrie hôtelière du Sénégal (Spihs).
M. Sy, qui a fait remarquer que les pays concurrents du Sénégal, le Maroc et la Tunisie par exemple, sont à un taux de Tva de 7 pour cent, a indiqué que les autres pays membres de l’Uemoa ‘’n’ont pas de vocation touristique comme le Sénégal’’.
‘’Le Sénégal est malheureusement le seul pays à vocation touristique de l’Uemoa’’. Ce qui fait que cette mesure communautaire aura un ‘’préjudice certain’’, a indiqué Mamadou Racine Sy, qui a assuré que le patronat de l’industrie du tourisme n’est pas ‘’dans une logique de confrontation avec qui que ce soit’’.
Il s’agit pour eux d’informer et de sensibiliser le plus grand nombre de citoyens sur les conséquences de cette mesure. ‘’Nous voulons seulement tirer la sonnette d’alarme’’ de sorte que ‘’personne ne puisse dire demain : + je ne savais pas+’’.
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