Et presque sur un air de dépit, l’Association des maires du Sénégal (Ams) a demandé à la Senelec d’arrêter de l’utiliser comme « fusible » ou « bouc émissaire pour faire pression sur l’Etat ». Car, pour Amadou Tidiane Wane, coordonnateur de l’Ams qui animait hier, mercredi 30 août, à la Maison des élus locaux de Dakar, un point de presse sur l’affaire, la facture de l’éclairage public doit être payée par l’Etat et non par les collectivités locales. « Par contre, la Senelec est en droit d’exiger aux collectivités le paiement des factures de l’éclairage des bâtiments », dit-il.
L’Association des maires du Sénégal (Ams) s’insurge contre les « méthodes » de la Senelec qui fait chanter l’Etat en se servant des élus locaux. Dans son texte liminaire, signé des mains de son coordonnateur - au nom de tous les élus locaux - par ailleurs, maire de Kanel, il est clairement demandé à la Senelec de « cesser d’utiliser les élus locaux comme « fusible » ou bouc émissaire pour faire pression sur l’Etat ».
En effet, la Senelec, dans une lettre datée du 25 août dernier, a écrit à l’Ams lui sommant de payer, au plus tard le 8 septembre prochain, 3.680 000 000 F Cfa, soit 1.340 000 000 F Cfa au titre de l’éclairage de bâtiments publics et 2.340.000.000 F Cfa représentant la facture de l’éclairage public. Une nième menace, fait remarquer le maire de Kanel.
Pour le coordonnateur de l’Ams, qui animait le point de presse, hier, mercredi 30 août, les élus locaux n’ont plus rien à voir avec l’éclairage public depuis que l’Etat s’est engagé à créer un fonds pour « apurer complètement l’éclairage public ».
Rappelons que les élus locaux participent à l’alimentation de ce fonds à renonçant aux 2,5 % que la Senelec doit verser aux communes.
Amadou Tidiane Wane n’est pas loin de penser que la Senelec est en train de faire de l’amalgame en mettant dans le même panier les factures de l’éclairage des bâtiments et celles de l’éclairage public. « Pour l’éclairage des bâtiments, la Senelec est en droit d’exiger le paiement de ses factures. L’Ams a écrit à chaque maire pour attirer son attention sur la facture de l’éclairage des bâtiments. Mais pour ce qui est des factures de l’éclairage public, la Senelec doit s’adresser à l’Etat, garant de la sécurité des citoyens », souligne le coordonnateur de l’Ams. Ce dernier de rappeler le contenu de la lettre du ministre d’Etat, ministre de l’économie et des finances, en date du 8 mai dernier: « le projet d’arrêté instituant le fonds d’éclairage public a été finalisé par mes services, mais sa signature requiert au préalable la révision de la disposition du Code des Collectivités locales relatives aux communes d’arrondissement ». En réponse, l’Ams lui a demandé de ne pas réviser la loi 96-06 et de laisser les communes d’arrondissement bénéficier de la totalité de la taxe de 2,5% sur l’électricité.
Comme si l’Ams sentait la chose venir, elle a écrit au ministre de l’économie et des finances pour attirer son attention « sur l’urgence que requiert le paiement des arriérés à la Senelec afin d’éviter toutes velléités de cessation de fourniture d’énergie aux collectivités locales par cette dernière ».
Le coordonnateur de l’Ams a lancé un « appel au ministre de l’économie et des finances pour rendre le fonds d’éclairage public fonctionnel et désintéresser la Senelec et à chacune des collectivités locales, pour qu’elle s’acquitte, à bonne date, de sa dette vis-à-vis de la Senelec ».
L’Ams dit être « consciente des difficultés financières, peut-être conjoncturelles, que connaît la Senelec, et de leurs répercussions sur la fourniture d’énergie aux ménages, aux centres de santé, aux petites et moyennes entreprises, aux industrielles, donc à toute l’économie nationale ».
Presque sur un air de dépit, Amadou Tidiane Wane a martelé : « je souhaite que ce problème soit définitivement réglé ».
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