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Créée par deux Américains pour baisser les frais des transactions en mobile money, la start-up est sous le feu des projecteurs depuis qu’Orange tente de freiner son développement au Sénégal.
Les yeux rivés sur Free, Orange Sénégal ne semble pas avoir vu venir la menace Wave sur le segment du mobile money. Pris de court par l’offre ultra concurrentielle que propose depuis mai 2020 cette start-up américaine spécialisée dans les transactions à bas coûts, le leader des télécoms a décidé début juin de lui bloquer la possibilité de distribuer du crédit téléphonique via son application mobile et par code USSD.
Désaccord commercial
« Après plusieurs échanges avec l’opérateur téléphonique, un accord nous permettant de vendre du crédit directement ou par l’intermédiaire d’un grossiste agréé n’a toujours pas été conclu », a ainsi confirmé Wave dans un communiqué publié le 5 juin, annonçant aussi que l’Autorité de régulation des télécoms et des postes (ARTP) a été saisie pour « qu’une décision équitable puisse être prise ».
« Wave a dû demander de pouvoir avoir la même commission que le circuit normal de distribution d’Orange et ce dernier a refusé », analyse un bon connaisseur des télécoms sénégalaises.
« Après plusieurs échanges avec l’opérateur téléphonique, un accord nous permettant de vendre du crédit directement ou par l’intermédiaire d’un grossiste agréé n’a toujours pas été conclu », a ainsi confirmé Wave dans un communiqué publié le 5 juin, annonçant aussi que l’Autorité de régulation des télécoms et des postes (ARTP) a été saisie pour « qu’une décision équitable puisse être prise ».
« Wave a dû demander de pouvoir avoir la même commission que le circuit normal de distribution d’Orange et ce dernier a refusé », analyse un bon connaisseur des télécoms sénégalaises.
Quelques heures après la missive de Wave, Orange s’est à son tour fendu d’un communiqué assurant que l’opérateur a fait des propositions « conformes à celles offertes à [ses] autres prestataires ». Le groupe de télécoms estime que Wave réclame un traitement particulier.
Frais de 1 %
Créé en 2011 par Drew Durbin et Lincoln Quirk, deux Américains installés à New York, et enregistré en 2016 à Dakar, Wave applique des frais fixes de transaction à hauteur de 1 % entre particuliers et épargne à ses utilisateurs des frais supplémentaires sur les paiements de factures en les reportant sur les entreprises – au contraire de son concurrent qui fait payer cette charge à ses clients.
Avec ce modèle, la start-up dirigée à Dakar par Coura Sène – une ancienne d’InTouch – a convaincu d’importants investisseurs d’entrer à son capital. Le français Partech et le prestigieux incubateur américain Y Combinator font ainsi partie de son tour de table, tout comme Founders Fund et Serena Ventures, deux sociétés californiennes de capital-risque. Au total, le service qui s’est lié aux banques UBA et Ecobank pour exercer au Sénégal a levé 13,8 millions de dollars depuis sa création.
Afin de s’aligner sur cette concurrence, Orange a décidé depuis le 1er juin de baisser ses frais de paiement de factures à 1 % et, pour compenser, de prélever à son tour un pourcentage sur les transactions entre particuliers, selon un principe de paliers calculé en fonction du montant envoyé (certaines transactions peuvent être ainsi taxées à hauteur de 10 %).
Créé en 2011 par Drew Durbin et Lincoln Quirk, deux Américains installés à New York, et enregistré en 2016 à Dakar, Wave applique des frais fixes de transaction à hauteur de 1 % entre particuliers et épargne à ses utilisateurs des frais supplémentaires sur les paiements de factures en les reportant sur les entreprises – au contraire de son concurrent qui fait payer cette charge à ses clients.
Avec ce modèle, la start-up dirigée à Dakar par Coura Sène – une ancienne d’InTouch – a convaincu d’importants investisseurs d’entrer à son capital. Le français Partech et le prestigieux incubateur américain Y Combinator font ainsi partie de son tour de table, tout comme Founders Fund et Serena Ventures, deux sociétés californiennes de capital-risque. Au total, le service qui s’est lié aux banques UBA et Ecobank pour exercer au Sénégal a levé 13,8 millions de dollars depuis sa création.
"Les usagers se sentent insultés car ils pensent que pendant longtemps Orange leur a imposé des frais abusifs
Afin de s’aligner sur cette concurrence, Orange a décidé depuis le 1er juin de baisser ses frais de paiement de factures à 1 % et, pour compenser, de prélever à son tour un pourcentage sur les transactions entre particuliers, selon un principe de paliers calculé en fonction du montant envoyé (certaines transactions peuvent être ainsi taxées à hauteur de 10 %).
Cette baisse rapide et soudaine des prix ne passe pas à Dakar : « Les usagers se sentent insultés car ils pensent que pendant longtemps, Orange leur a imposé des frais abusifs », témoigne un entrepreneur dakarois.
Un litige qui va durer
Le litige entre Wave et Orange est désormais dans les mains du régulateur des télécoms. Cela ne veut pas dire que la question sera rapidement réglée : « En principe, cette affaire concerne un contrat commercial de distribution de gré à gré qui n’est pas régulé, [donc la démarche de Wave] est étonnante », confie à Jeune Afrique Fabrice André, directeur général adjoint de Sonatel.
Pour Sonatel, l’objectif est donc de miser sur l’absence de régulation du secteur du mobile money au Sénégal.
« L’ARTP pourrait bien se déclarer incompétente, car le marché qui est impacté par le comportement d’Orange GSM n’est pas le marché des télécommunications, mais celui du mobile money, confirme un spécialiste sénégalais de la régulation des télécoms, également dirigeant d’un opérateur panafricain. En soi, la discrimination n’est pas une pratique proscrite lorsqu’on arrive à démontrer que les deux entités discriminées n’appartiennent pas la même famille », poursuit-il.
Mais si le régulateur télécoms se déclarait incompétent, cette affaire complexe pourrait remonter au niveau de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ou encore retomber dans le droit commun au niveau de l’Autorité de la concurrence.
Le litige entre Wave et Orange est désormais dans les mains du régulateur des télécoms. Cela ne veut pas dire que la question sera rapidement réglée : « En principe, cette affaire concerne un contrat commercial de distribution de gré à gré qui n’est pas régulé, [donc la démarche de Wave] est étonnante », confie à Jeune Afrique Fabrice André, directeur général adjoint de Sonatel.
Pour Sonatel, l’objectif est donc de miser sur l’absence de régulation du secteur du mobile money au Sénégal.
« L’ARTP pourrait bien se déclarer incompétente, car le marché qui est impacté par le comportement d’Orange GSM n’est pas le marché des télécommunications, mais celui du mobile money, confirme un spécialiste sénégalais de la régulation des télécoms, également dirigeant d’un opérateur panafricain. En soi, la discrimination n’est pas une pratique proscrite lorsqu’on arrive à démontrer que les deux entités discriminées n’appartiennent pas la même famille », poursuit-il.
Mais si le régulateur télécoms se déclarait incompétent, cette affaire complexe pourrait remonter au niveau de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ou encore retomber dans le droit commun au niveau de l’Autorité de la concurrence.
« La seule certitude que j’ai, c’est qu’Orange Money a été sérieusement bousculé par Wave et est en train de recevoir un coup de main de Orange GSM pour essayer de contenir la vague bleue [de l’identité commerciale de Wave] », estime notre expert de la régulation.
Même concurrence en Côte d’Ivoire ?
En Côte d’Ivoire, où Wave s’est lancé en avril 2021, le litige sénégalais est surveillé de près. « Chaque pays à son propre modèle de distribution. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, nous pratiquons le zonage via quatorze distributeurs exclusifs avec lesquels nous travaillons depuis près de quinze ans. Les contrats ont été renouvelés en octobre 2020 et Wave n’a pas soumissionné », indique Mamadou Bamba, directeur général d’Orange Côte d’Ivoire.
Service encore récent dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, Wave est en pleine opération de communication pour se faire connaître. Le 25 mai, l’application a organisé un panel à Abidjan autour du rôle des fintech dans l’inclusion financière.
Aux côtés de Daniel Ahouassa, cofondateur du groupe de media en ligne Weblogy, le cofondateur de Wave Drew Durbin ainsi que Coura Sène et Bruno Belinga, directeur des opérations de la fintech, en ont profité pour promouvoir leur modèle.
En Côte d’Ivoire, où Wave s’est lancé en avril 2021, le litige sénégalais est surveillé de près. « Chaque pays à son propre modèle de distribution. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, nous pratiquons le zonage via quatorze distributeurs exclusifs avec lesquels nous travaillons depuis près de quinze ans. Les contrats ont été renouvelés en octobre 2020 et Wave n’a pas soumissionné », indique Mamadou Bamba, directeur général d’Orange Côte d’Ivoire.
Service encore récent dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, Wave est en pleine opération de communication pour se faire connaître. Le 25 mai, l’application a organisé un panel à Abidjan autour du rôle des fintech dans l’inclusion financière.
Aux côtés de Daniel Ahouassa, cofondateur du groupe de media en ligne Weblogy, le cofondateur de Wave Drew Durbin ainsi que Coura Sène et Bruno Belinga, directeur des opérations de la fintech, en ont profité pour promouvoir leur modèle.
24 Commentaires
Reply_author
En Juin, 2021 (11:17 AM)je pense que tu es un dougourou de orange.
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En Juin, 2021 (11:41 AM)TANZANIE juin 2021: La présidente Samia Suluhu Hassan de la Tanzanie a appelé la Banque centrale à se préparer à l'utilisation des crypto-monnaies et de sa technologie blockchain.
Cela ferait de la Tanzanie le premier pays africain à adopter les crypto-monnaies comme monnaie légale pour le commerce. Sa déclaration intervient peu de temps après que la nation sud-américaine d'El Salvador soit devenue le premier pays au monde à faire du Bitcoin une monnaie officielle.
Cette décision va-t-elle avantager ou non la Tanzanie ? Le débat est ouvert en Tanzanie
SENEGAL 2021: pays caduc, dépassé et utilisant une monnaie étrangère depuis 60 ans
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En Juin, 2021 (16:36 PM)Zay
En Juin, 2021 (08:00 AM)Reply_author
En Juin, 2021 (08:45 AM)Mais d'abord, dans l'article, le redacteur parle de Sonatel et de Orange comme s'il s'agissait de 2 entites differentes... N'est-ce pas de la manipulation?
Ce qui est sur, c'est que ce seront les USA et la France qui vont se battre sur ce dossier a travers Wave et Orange... Au gouvernement Senegalais, de comprendre les enjeux et de se battre, si on ne veut pas encore que le peuple soit l'agneau du sacrifice...
Danio Sonnou Nioun
En Juin, 2021 (08:18 AM)et il te donne des miettes et des milliers de jeune risque le chaumage
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En Juin, 2021 (11:19 AM)Reply_author
En Juin, 2021 (20:15 PM)Reply_author
En Juin, 2021 (08:26 AM)Reply_author
En Juin, 2021 (10:10 AM)La lutte doit continuer pour que les tarifs des autres services (internet, téléphonie) soit abaissés à des niveaux acceptables au regard du coût de leur production et du niveau de développement du pays.
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En Juin, 2021 (10:22 AM)Kakatar2.0
En Juin, 2021 (08:42 AM)Orange nous a toujours volé, violé,leurré nous arnaque à longueur de journée avec des promos et forfaits mensonger, .
On en a marre . Marre de toujours dependre de la France.
#freeWave
#FreePalestine
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En Juin, 2021 (16:58 PM)Deukbi
En Juin, 2021 (08:45 AM)Mais Non ,il a usé des senegalais.et maintenant il est bousculé par wave et les senegalais ne le soutiendront pas dans cette bataille quitte à sa faillite dans le secteur du mobile money.
ARTP se déclare incompétent pour trancher. Oui après avoir joué les complicités avec orange au détriment de l'intérêt des senegalais.
Aujourd'hui, on nous parle de régulation parce que tout simplement les intérêts d'orange sont bousculés.
Il est inadmissible que dans un pays pauvre comme le senegal qu'orange fasse des bénéfices exponentielles. Il est temps que l'état prenne les devants et reviser tous les tarifs appliqués par orange et autres opérateurs afin d'avoir le juste en terme de qualité/prix.
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En Juin, 2021 (09:03 AM)Reply_author
En Juin, 2021 (15:59 PM)Analyste
En Juin, 2021 (09:12 AM)Orange a eu des tarifs élevés car il remunerait et faisait vivre des centaines de milliers de péres de familles aussi il faut le comprendre sous cet angle.
D'ailleurs on voit les consequences avec les distributeurs qui reequilibrent en facturant un surplus pour survivre.
Le dumping quel que soit sa forme (par les prix, par le social comme le font les chinois) tue l'Economie à petit feu. C'est pour cela que l'Europe et les USA mettent des barriéres à ces pratiques contrairement à nos pays qui laissent tout passer sans voir les enjeux dans le futur. Et un beau jour ces entreprises siffonnent l'Economie sans payer d'impôts vue leurs tarifs trés bas (regarder whatsapp qui agit comme un operateur et ne paie aucun centime d'impot.
Faisons trés attention à ces modéles
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En Juin, 2021 (11:29 AM)juste parce qu'orange paye des salaires ne veut pas dire qu'il doit arnaquer les clients qui sont aussi des pères de famille. Je pense que tu es un corrompu de orange.
Idriss
En Juin, 2021 (09:27 AM)Wave aujourd'hui et pour toujours.
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En Juin, 2021 (20:18 PM)Reply_author
En Juin, 2021 (20:18 PM)Abdoulaye Bocoum
En Juin, 2021 (09:36 AM)Vive la concurrence
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En Juin, 2021 (10:43 AM)Ano
En Juin, 2021 (09:44 AM)sous un autre angle, plus subjectif, pourquoi Orange a attendu les offres concurentiels de Wave pour revoir ses tarifs à la baisse, alors qu'il avait ignorer royalement les contestations des usagers lors qu'il avait augmenté ses offres illimix....
A qui est l'intéligence, la compréhention est facile.........
Bandidos
En Juin, 2021 (09:57 AM)comme ça au moins les fainéants qui aiment tendre la main di niaan khaalis seraient obligés de se bouger les fesses.
De ce fait, les prestataires ont eux aussi decidé d'appliquer les frais de service directement aux clients. les investissement, les efforts, les enormes risques (bracage, arnaque, faux billets..) doivent etre payés par quelqu'un. Puisque l'Etat a laissé faire, le client se retrouve a payer les frais de systeme (a l'opéreteur) et les frais de service (aux prestatires).
Le jour ou les prestatires disparaitront de la chaine, tout le systeme s'ecroulera. Au dela des 60 milles emplois qui seront perdus, les clients auront d'enormes difficultés à faire des opérations banales auxquelles ils sont desormais habitués. Ils retourneront dans les banques pour faire des retraits ou les "horaires" pour faire des envois au village. Personne n'a interet a tuer les prestataires, meme pas les operateurs. Si OM pense qu'avec ses kiosques il pourra se passer des prestataires il se trompe car les clients n'aiment pas trop les kiosques trop indiscrets. Personne ne va faire des retraits d'argent dans certaines zones en pleine rue au risque de se faire agresser. Wave lui n'a pas autre alternative que de travailler avec les prestataires, ne disposant pas de kiosque et ne pouvant en dispoer avec les tarifs qu'il applique.
Les frais de srevice c'est la bonne trouvaille pour baisser les frais de systeme (qui peuvent encore etre plus faibles) et permettre aux prestatires de continuer à travailler pour le bonheur des clients.
Reply_author
En Juin, 2021 (17:06 PM)Si l'un seul des trois, ou deux y trouvent leur compte, ce n'est pas bon, pour l'économie du pays.
Aussi bien wave, désorganisation du marché, que Orange, abus de position dominante, sont ici à blâmer. Le régulateur ou l'Etat doit travailler avec eux pour que le distributeur, notamment les plus petits, ne soient pas les dindons de la farce. Wave ne peut se comporter en petit distributeur pour acheter du crédit Orange et le revendre et prendre la même marge que le boutiquier de quartier. Et Orange doit accepter, comme le dit ARTP, de lui accepter les mêmes conditions qu'à ses meilleurs partenaires. Il faut tout faire pour préserver toute la chaîne de valeurs.
C'est pourquoi, la concurrence par les prix n'est jamais la meilleure des formes de concurrence.
Nine
En Juin, 2021 (10:28 AM)Reply_author
En Juin, 2021 (12:59 PM)Ce ne sont pas des gens qui aiment leur pays.
Sentransfert
En Juin, 2021 (12:57 PM)A ce que vous oubliez, les frais de wari était bcp plus cher que celui d'orange money. tu payait 3000 pour retirer 100000 alors que c'etait 2600 pour orange money
Reply_author
En Juin, 2021 (16:57 PM)Moctar
En Juin, 2021 (16:49 PM)Aujourd'hui orange a une tarification par tranche de prix (pallier) alors wave a une tarification forfaitaire de 1% sur le montant envoyé.
Et pour moi c'est là où se situe le problème. Orange n'arrive pas à casser sa tarification par tranche de prix d'après les derniers tarifs qu'il a proposés et ne prendrait pas le risque de s'aligner à wave car nous consommateurs comprendront qu'ils nous ont longtemps sucé.
Elser Eric
En Juin, 2021 (17:51 PM)NB : nos prêts sont bien assurés par une sécurité maximale confirmer votre demande par mail ou TEL 07 56 81 92 35, n'attendez plus vous avez 48 h pour en profiter, nous serons à toutes vos dispositions.
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