
Pour qualifier ce qui se passe à l’Université de Dakar, son ancien recteur n’a pas porté de gants.
Selon Abdou Salam, « il y a des options qu’on devrait prendre et assumer, mais qu’on a peur de prendre et d’assumer publiquement ».
« Je dis et je le répète : on ne peut pas prôner la généralisation des bourses, au moment où on n’a pas les moyens de mettre des infrastructures de qualité dans certaines universités », a-t-il expliqué.
À l'en croire la vocation de l'Université de Dakar est d’être un université de recherche, une université ressources pour les autres universités. « Nous devons assumer les orientations, ne pas louvoyer, débattre sur la question et avancer. On ne pourra pas faire passer des réformes en utilisant la police dans les universités, c’est impossible », a-t-il ajouté.
Concernant la mort de l’étudiant Bassirou Faye, il a émis beaucoup de regrets et souhaite que cela ne se reproduise plus. « Il faut prier pour le mort, accompagner sa famille. Cela a été fait lorsque Balla Gaye a été tué et c’est la preuve que l’on ne peut pas faire passer des réformes par les muscles. Il faut faire passer les réformes par le dialogue, le renforcement de l’autonomie des universités, mais pas par les muscles », a dit l’ancien recteur de l’Ucad, avant d’ajouter : « les franchises de l’Université ont été réglées au moment où j'étais recteur, car l'assemblée de l’Université avait voté pour une police universitaire. Il ne faut pas confondre cette police avec une police républicaine.
30 % de la police universitaire devrait être constituée d'étudiants qui assureraient la sécurité avec des dispositifs de vidéo-surveillance et autres. Personne ne peut mettre dans un espace si petit 80.000 à 100.000 étudiants et puis espérer avoir la paix. Je dis que c'est impossible. »
Texte : L’Observateur
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