
Lycée de Pikine (banlieue de Dakar). La pendule affiche treize heures. Le soleil darde ses rayons en ce mois béni de ramadan. Un groupe de quatre filles franchit le portail de l’établissement. Elles plaisantent, rigolent, parlent de tout et de rien, surtout des résultats du bac.Elles ont toutes réussi à l’examen mais, interpellées par un confrère de La Tribune sur leur avenir immédiat, l’une d’elles lance : « Je ne sais pas si je vais fréquenter l’université ou si je vais faire autre chose. Je n’ai encore rien décidé ».
La plus petite, très en verve, d’enchaîner : « Je n’en sais rien pour le moment. Je vais me décider sous peu. Mais une chose est sûre ; ce que j’entends de l’Ucad ne me rassure point. Les grèves sont nombreuses, il faut faire des pieds et des mains pour être orienté et les étudiants ont surpeuplé les amphithéâtres. Tout cela ne motive plus personne. Pour l’instant, ce sont les écoles de formation qui ont pris le dessus sur l’université Cheikh Anta Diop », déclare-t-elle.
Les quatre filles poursuivent leur marche vers la Direction du lycée. Devant la porte, à gauche, une autre fille est assise. Elle tient son relevé de notes sous les yeux. Elle affiche un sourire. Le bac en poche, elle est formelle : « Si j’avais les moyens, j’allais me payer une formation en comptabilité et ne pas partir à l’université. Là-bas, il y a trop de difficultés de logement, de nourriture, d’orientation. Mais je suis obligée d’y aller car mes parents n’ont pas les moyens », se désole la demoiselle.
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