La Semaine nationale de l’école de base, lancée lundi à Sourouyel dans la communauté rurale de Missirah (Tambacounda, Est), avec une forte participation de la communauté éducative du département, a été une occasion pour montrer aux parents encore réticents à l’école française, l’offre d’éducation religieuse que l’école publique leur propose maintenant, en plus des enseignements classiques, a constaté l’APS. Les activités de la 16ème édition de la Semaine national de l’école de base axée sur le thème ‘’L’éducation religieuse à l’école, une réponse à la crise des valeurs’’, ont été lancées dans le village de Sourouyel. Située à une trentaine de kilomètres de la commune de Tambacounda, cette localité a toujours fait du recrutement de maîtres d’arabes dans leur école, une condition pour y envoyer leurs enfants. Quelques élèves des villages environnants ont récité, lors de cette rencontre, des sourates, des hadiths, en plus d’un sketch exécuté, pour sensibiliser les parents sur les contenus de l’enseignement religieux dispensé à l’école publique. Prévue jusqu’au 3 juin, cette semaine sera marquée de compétitions sportives, prestations théâtrales, d’opérations de salubrité, et autres activités socioéducatives dans les écoles du département. Elle sera clôturée au quartier Saré Guilèle dans la commune de Tambacounda. L’inspecteur d’académie Alioune Ndiaye a relevé que Sourouyel, à l’instar d’autres localités de la région de Tambacounda comme Bani Israël, se distingue par le refus d’inscrire leurs enfants des une école sans maître d’arabe. ‘’C’est ce qui caractérise Tambacounda. Des zones comme Bani Israël, si tu ne leur envoies pas d’enseignant arabe, tu ne vois pas leurs enfants’’, a-t-il ajouté. Le choix de Sourouyel pour abriter cette cérémonie a été motivé, selon l’inspecteur départemental Ibrahima Dominique Diouf, par les efforts qui ont été faits en matière d’éducation religieuse à l’école publique de ce village. Une équipe d’inspecteurs a porté son choix sur ce hameau, au terme d’une délibération. Les prestations des élèves ont montré, a-t-il dit, que ‘’l’enseignement religieux est aujourd’hui une réalité dans le département, et particulièrement dans la zone de Nétéboulou, Bantantinti et Sourouyel’’, s’est réjoui l’inspecteur départemental. ‘’Toute éducation est utile, que ce soit au daara ou à l’école. L’essentiel est d’apprendre à suivre les enseignements d’Allah’’, a pour sa part dit l’imam de Sourouyel, Elhadji Bineta Touré, invitant les enseignants à éduquer davantage les enfants à la religion. Pour souligner l’importance de l’enseignement religieux, il a cité le verset coranique indiquant qu’‘’Allah ne change pas un peuple, tant que ce peuple ne change pas ce qui est en lui-même’’. Le président de la communauté rurale de Nétéboulou, Issa Signaté, s’est félicité de ce plaidoyer de dignitaire religieux, dont l’influence va au-delà même de sa collectivité locale, espérant qu’il portera son fruit et que l’année prochaine, ils seront beaucoup plus nombreux à inscrire leurs enfants à l’école publique Il a relevé le handicap que cause à l’enfant le défaut d’enseignement en français dans un pays ayant le français comme langue de travail. Il a, dans le même temps, noté que si par le passé la langue seulement était introduite dans le système éducatif, aujourd’hui, l’éducation religieuse est aussi de mise. L’inspecteur de langue arabe et d’éducation religieuse Papa Fall, a dans sa communication, retracé l’historique de l’introduction de la langue arabe dans le système éducatif, sur proposition de Léopold Sédar Senghor, alors député au parlement français, en 1947, et celle de l’enseignement religieux, qui a été une vieille doléance des milieux religieux. Il a souligné que c’est du fait d’une volonté affichée du colon de ‘’limiter’’ l’enseignement religieux qu’il trouvait ‘’gênant’’, que les populations sénégalaises, fortes d’un ‘’long passé islamique’’ (depuis le 11ème siècle) ont développé une réticence vis-à-vis de l’école française. Cette résistance a survécu au-delà de cette période. Ainsi des ‘’zones de réticence’’, comme Kolda, Matam, Diourbel subsistent encore. Par exemple, ‘’Diourbel, 40 ans après l’indépendance, n’a jamais atteint un TBS (taux brut de scolarisation de 40%’’, a-t-il relevé. Ces zones particulièrement marquées par la présence de l’islam, sont défavorables à l’enseignement classique. Finalement en 2002, l’enseignement religieux a été introduit, soit plus de 20 ans après que l’Etat avait donné son accord de principe en 1981, lors des états généraux de l’éducation. Un retard qui est dû, soit à un ‘’manque de moyens’’, soit à la prudence des autorités, compte tenu du caractère laïc de l’Etat, a expliqué le conférencier. L’enseignement catholique était pris en compte, au début du projet, et malgré les ‘’réserves’’ de l’église, des abbés s’étaient portés volontaires pour enseigner le catéchisme à l’école. Mais aujourd’hui, ils ne sont plus présents dans les écoles, a-t-il dit, notant que l’enseignement catholique est assez organisé pour prendre en charge cet aspect. L’Etat s’était rendu compte que pour atteindre l’éducation pour tous visée dans le Programme décennal de l’éducation et de la formation (PDEF), dans le cadre des OMD, il était tenu d’intégrer l’enseignement islamique. Cette introduction a comme objectif de ‘’réconcilier l’école avec le milieu’’ et ‘’diversifier l’offre éducative’’, a-t-il dit.
ADI/SAB
4 Commentaires
Mameediarra
En Mai, 2012 (09:06 AM)où allons nous prendre l'argent qui va payer ces professeurs ?
s'il y a des parents qui veulent que leurs enfants apprennent la religion ils savent où les amener et comment faire !!
les parents doivent être responsabilisés et que chacun assume l'éducation religieuse de ses enfants ! pas de confusion !!
Salambaye
En Mai, 2012 (10:48 AM)Salambaye
En Mai, 2012 (11:18 AM)Muslim Forever
En Mai, 2012 (16:35 PM)Participer à la Discussion