
Il s’en est fallu de peu pour que les carottes soient définitivement cuites. Heureusement, une intervention salutaire a pris le dessus sur le chaos. Le Sénégal a frôlé en 2012 une année blanche. Le bras de fer de près d’une décade entre autorités étatiques (régime libéral) et les syndicats d’enseignants a failli précipiter toute une génération dans le gouffre, si la moitié ou plus n’y est pas déjà. La cécité irresponsable des deux protagonistes ajoutée à un contexte électoral n’étaient pas du genre à rendre le dialogue possible. Finalement, l’arrivée d’une nouvelle majorité au pouvoir a permis de sauver l’année, du moins ce qui peut l’être. Mais à quel prix ? Au-delà de la déclaration de bonne intention, plein d’obstacles s’opposent à la concrétisation des décisions prises qui, par endroits, notamment la banlieue dakaroise, ressemblent à un vœu pieux. Si les candidats au Bfem bénéficient à coup sûr d’un diplôme au rabais, ceux du baccalauréat, s’estimant déjà sacrifiés optent pour la première session, un peu comme un va-tout, «quel que soit le résultat». Quid des classes intermédiaires ? Elles sont tout bonnement oubliées. A entendre certains responsables de l’Ecole parler, on ne peut pas s’empêcher de se demander si on tente de sauver une année ou des candidats. «Aucun des deux», répondent les élèves. Personne n’est donc sauf mais tout le monde s’en sort mieux qu’en cas d’année blanche. Ce serait simplement la catastrophe !
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