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La dévaluation du Bac, un des facteurs de la crise universitaire, selon Bachir Diagne

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La dévaluation du Bac, un des facteurs de la crise universitaire, selon Bachir Diagne

Le professeur Souleymane Bachir Diagne, président du comité de pilotage de la concertation nationale sur l’enseignement supérieur (CNAES), a soutenu que la dévaluation du baccalauréat sénégalais n’est pas étrangère à la crise universitaire.

 

"Il est établi que le baccalauréat qui mesurait la capacité à suivre des enseignements supérieurs n’est plus cet instrument. C’est un fait qu’il ne faut pas se cacher : le bac qui devait être le premier diplôme universitaire est, au bout du compte, le dernier diplôme de l’enseignement secondaire", a-t-il analysé dans un entretien publié dans l’édition de vendredi du quotidien Le Soleil. 

 

"Cela, conjugué à la distorsion liée à la démographie, fait que nous avons une université qui est structurellement en crise. Le modèle de cette université en crise est l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar", a souligné Souleymane Bachir Diagne, agrégé de philosophie et enseignant aux départements de français et de philosophie de l’université Columbia de New York, aux États-Unis. 

 

"Je connais donc ce système, à la fois comme enseignant et conseiller des différents hommes et femmes politiques qui l’ont orienté", a-t-il déclaré, en ajoutant qu’il n’est "pas le professeur d’une université américaine à la tête du comité de pilotage", en allusion à ses détracteurs.

 

Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) a dénoncé, lors d’une rencontre avec la presse, le choix porté sur M. Diagne pour diriger le comité de pilotage de la concertation nationale pour l’avenir de l’enseignement supérieur (CNAES).

 

Selon Seydi Ababacar Ndiaye, le secrétaire Général du SAES, il s’agit là d’une position de principe qui n’a rien à voir avec la personne du professeur Souleymane Bachir Diagne. "On aurait choisi le professeur Mamadou Diouf qui enseigne à Columbia University, notre syndicat allait adopter la même position", a-t-il précisé.

 

Il a souligné qu'il y a "suffisamment de Sénégalais patriotes et compétents" restés au pays et qui sont capables de remplir correctement la mission confiée au professeur Souleymane Bachir Diagne, selon lui déconnecté des réalités de l’enseignement supérieur sénégalais. 

 

"Si j’essayais de résumer (mon) expérience, en me disant quel est le problème que nous avons, il n’y a pas de problème plus structurel que celui démographique", a cependant fait valoir le président du CNAES. 

 

"Nous avons une distorsion radicale entre une population estudiantine en pleine croissance, en pleine développement et des infrastructures pour les accueillir et un encadrement pour les former qui ne sont pas à la hauteur de ce défi démographique", a encore soutenu M. Diagne. 

 

"Il faut également dire qu’il y a un problème lié aussi à une distorsion entre ce que mesurent les diplômes d’entrée à l’université et la réalité des exigences de l’université", a-t-il dit, avant de faire observer : "Tout le monde est d’avis que les offres de formation doivent être en adéquation avec les réalités socio-économiques de notre pays. Parce qu’il faut toujours garder un œil sur l’emploi, sur les débouchés". 

 

"Les Centres universitaires régionaux (CUR) sont justement une réponse à cette préoccupation. L’idée était de faire en sorte que les offres de formations soient ancrées dans les réalités socio-économiques du terroir", a-t-il expliqué. 

 

"Qu’un CUR qui serait installé, s’adapte parfaitement aux conditions socio-économiques de telle sorte que les sortants de ces CUR puissent intégrer leur environnement immédiat et investir la formation reçue dans cet environnement lui-même", a indiqué le président du comité de pilotage de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur (-CNAES). 

 

"Il est vrai que les CUR ont échoué, mais l’esprit est resté pour un certain nombre d’universités. C’est ainsi que Ziguinchor offre des formations en agroforesterie dont on peut penser qu’elles seront en adéquation avec l’écologie propre de la région'', a fait valoir M. Diagne. 

 

"De la même manière, le projet d’Université du Sine-Saloum qui sera installée dans le bassin arachidier mettra l’accent sur l’agriculture. C’est dire que cet esprit d’insistance sur l’adéquation entre les formations et les réalités socio-économiques comme condition de l’emploi est l’une des orientations majeures de cette concertation", a-t-il relevé.



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