Le cours ont démarré timidement dans certaines écoles de Dakar, malgré la sensibilisation qui a précédé la rentrée des classes et incitant au début des enseignements le jour même de la rentrée, le 8 octobre dernier, a constaté un reporter de l’APS.
Au centre d’enseignement moyen (CEM) Blaise Diagne, une longue file de parents d’élèves et d’élèves s'est formée devant le bureau du principal. Des querelles d’énervement dû à la longue attente interviennent de temps en temps entre le vigile et les visiteurs.
‘’Au moment où je vous parle, les cours ont débuté mais de façon timide. Les raisons sont liées au fait que les parents ont tardé à inscrire leurs enfants’’, déclare El Hadji Idrissa Diop, principal du CEM Blaise Diagne.
Assis derrière son bureau, l’homme, grand de taille, affirme pourtant que les inscriptions tardives ne peuvent justifier l’absence des élèves. Selon lui, le ministre de l'Education nationale a recommandé aux établissements de ''permettre à tous les élèves de démarrer les cours en attendant que les parents puissent payer les inscriptions’’.
‘’Maintenant, l’absence des élèves peut s’expliquer par le fait que l’information sur la recommandation émanant du ministère n’est pas bien passée’’, dit-il.
M. Diop demande à tous les parents d’élèves ‘’d’être conscients de l'importance de la scolarité de leurs enfants''.
‘’Les parents doivent s’impliquer davantage dans les études de leurs enfants. Cela pourrait impacter sur la qualité de leur travail et aussi sur la rigueur du professeur qui prendra conscience que les parents contrôlent ce qui se passe’’, ajoute le principal, habillé d'un boubou traditionnel.
S’agissant des conditions de travail, M. Diop assure que son établissement ‘’a fait de son mieux pour que les cours puissent débuter’’.
Toutefois, précise-t-il, ‘’la mairie n’a pas donné de suite favorable au soutien que j'avais sollicité pour les désherbage de l’école et pour la désinsectisation des classes fermées depuis deux mois’’.
‘’Nous avons été obligés d’engager à notre niveau des ouvriers pour faire certains travaux’’, révèle-t-il.
Pour sa part, Adama Mané Sagna, professeur d'espagnol, signale que ‘’les élèves viennent au compte-gouttes. Mais en tant que professeur, avec 5 élèves, dit elle, je dispense le cours''.
''Quand les autres apprendront que le cours a démarré, ils viendront’’, affirme Mme Sagna, trouvée à la salle des professeurs, autour d'une table ronde, entourée de plusieurs chaises sur lesquelles sont assis quelques professeurs.
Interpellée sur la présence de ses collègues, Mme Sagna affirme que ‘’certains professeurs sont en salle, d’autres étaient venus mais ils sont repartis, parce qu’ils n ont pas trouvé d’élèves ‘’.
Non loin du CEM, le lycée Blaise Diagne aussi tarde à démarrer correctement ses enseignements. Dans la cour, l’ambiance est en bon enfant. Entre éclats de rires et chahuts, de petits groupes d’élèves sont formés à l'ombre des arbres de la cour l’établissement.
C'est le temps des retrouvailles entre camarades qui s'étaient perdus de vue pendant les vacances. Accolades par-ci, salutations par-là, les visages rayonnent des joie.
‘’Les cours n’ont pas encore démarré. Nous sommes venues voir nos camarades de classe et récupérer nos uniformes’’, affirment Khadija Bamba Niang et Fatim Guèye, deux élèves de Première, assises devant la porte du lycée.
Installé devant son ordinateur, dans la salle vide des professeurs, Aliou Dione, professeur d'histoire et de géographie, explique la lenteur du démarrage des cours par la tenue des examens de la session d’octobre du Baccalauréat au lycée Blaise Diagne, et l’absence des élèves qui, selon lui, est ‘’un effet de l’après-fête de la Tabaski’’.
‘’Jusqu’à présent, certains élèves se font toujours désirer. En plus de cela, il y a l’organisation de la session d’octobre du Baccalauréat qui fait que beaucoup de salles de classe sont occupées’’, souligne M. Dione.
Cependant, ajoute-t-il, ‘’les classes de Terminale S (série scientifique) ont déjà commencé les matières dominantes (mathématiques, sciences physiques et sciences de la vie et de la terre)’’.
Au CEM Abdoulaye Mathurin Diop, les choses avancent plus vite. Les salles de classe sont presque pleines. Les professeurs sont en place et les cours se déroulent normalement.
Trouvé devant la porte de son école, en sous-vêtement blanc, le corps dégoulinant de sueur, Abdoulaye Demba Sy, principal du CEM Abdoulaye Maturin Diop contrôle lui-même toutes les entrées et sorties des élèves.
‘’Nos cours ont réellement démarré. Je vais vous montrer des classes (Il pointe du doigt). Là c’est la 6e C qui est en train de faire le cours de français. Vous voyez bien la présence massive des élèves. Là c’est une 5e. Nous avons commencé le **ubbi tey, jang téy** (commencer les cours le jour même de l’ouverture des classes) il y a de cela 7 ou 8 ans’’, dit-il.
M. Sy explique le démarrage normal des cours de son école par le fait qu’à leur niveau, ils ‘’programment tout à la fin de l’année scolaire et ce qui fait qu’en début d’année scolaire, tout est fin prêt pour démarrer les cours’’.
Aussi, ajoute t-il, ‘’nous avons des professeurs très consciencieux qui aiment leur métier et qui ne badinent pas avec’’.
‘’Par tradition, le jour de la rentrée des enseignants, nous tenons l’assemblée générale de rentrée des classes ou nous déclinons l’ensemble des stratégies à prendre pour la nouvelle année scolaire et nous la déroulons’’, atteste le principal, débordé par le nombre de visiteurs et les contrôles internes.
Assise au milieu de la cour, sur un banc à l’ombre d’un arbre, Fatou Ndiaye, élève en Troisième confirme que ‘’les cours ont démarré dans le collège et la plupart des professeurs et des élèves sont présents’’.
2 Commentaires
Génération Lmd
En Octobre, 2014 (21:37 PM)Parent De Professeur
En Octobre, 2014 (22:48 PM)Participer à la Discussion