Les élèves du lycée Limamoulaye de Guédiawaye (Dakar) ont exprimé leur désaccord avec le gouvernement qui a annoncé la reprise des cours, le 2 juin prochain, pour les classes d’examen. Face à la presse, ce mercredi, les membres du gouvernement scolaire dudit établissement refusent de franchir les portes des écoles dans un contexte où la pandémie ne fait que progresser.
«Au moment où le pays avait enregistré une vingtaine de cas positifs, le chef de l’Etat décidait de fermer les écoles. Aujourd’hui, avec 21 cas de décès liés à cette pandémie, il nous demande de retourner à l’école. Nous refusons », a déclaré la présidente du gouvernement scolaire, Maguette Ba.
Qui ajoute, dans la foulée: «ils ne vont pas sauver une année au prix de nos vies. Nous comptons sur nos autres camarades pour dire non au gouvernement afin de sauver nos vies. Ce gouvernement ne peut pas assurer notre sécurité. De plus, certains de nos camarades ne sont pas présentement à Dakar».
Craignant le pire, ces pensionnaires du lycée Limamoulaye étalent leurs inquiétudes. «Comment peuvent-ils contrôler les élèves et les enseignants qui doivent regagner leurs lieux d’étude ? Il n’y a pas de cartes qui montrent que telle personne est un commerçant et une autre, enseignant. Comment peuvent-ils laisser circuler les personnes sans nous mettre en danger? Comment pouvons-nous finir une année scolaire après deux mois d’arrêt ? Comment pouvons-nous faire des examens après toutes ces séries de grèves. Qui prendra en charge nos transports ? Comment nous allons vivre dans les établissements car les vendeurs n’y auront pas accès», se demande Maguette Ba, par ailleurs, présidente de l’Amicale des clubs scientifique et environnemental de la région de Dakar (Acsed).
Ces élèves invitent d’ailleurs leurs camarades «à manifester leurs désaccords ce samedi à 20 heures, par des cris, depuis chez eux».
Car, regrettent-ils, «ce gouvernement veut nous sacrifier. Et sacrifier un élève c’est sacrifier une famille. Sacrifier une famille c’est sacrifier un quartier. Sacrifier un quartier c’est sacrifier une ville. Et sacrifier une ville, c’est sacrifier toute une nation».
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