
La question de la suppression des bourses a refait surface lors du passage du ministre de l’Enseignement supérieur à l’Assemblée nationale pour le vote du budget de son département. Les députés membres de la commission qui a planché sur ledit budget ont demandé au ministre si l’Etat comptait poursuivre la politique de la généralisation des bourses et aides. Ils ont même demandé l’augmentation de l’enveloppe financière allouée aux bourses. Voici la réponse de Mary Teuw Niane contenue dans le rapport de la commission: «Il (le ministre) s’est prononcé sur la difficulté à maintenir la politique de généralisation des bourses et aides. Le Sénégal est l’un des rares pays à s’inscrire dans cette logique. Il porte à la connaissance de vos commissaires que le coût moyen de prise en charge d’un étudiant est de 1 220 650 francs Cfa.»
Enchaînant sur un rapprochement entre ce qui se passe au Sénégal et ce qu’il y a ailleurs, le rapport souligne : «Il a mis en évidence les frais d’inscription (5 000 francs) comparativement à ce qui se passe dans les pays anglophones où ces frais d’inscription sont nettement plus élevés. Cet important engagement financier des étudiants anglophones explique, en partie, la stabilité constatée dans les campus universitaires de ces pays.»
Cette réponse n’a pas manqué d’inquiéter les parlementaires qui ont interpellé le ministre plusieurs fois sur cette question. D’abord, la députée libérale Aïda Mbodji. «J’ai constaté une réduction des dépenses en capital. Apparemment, vous voulez toucher aux bourses des étudiants. C’est créer une instabilité dont les conséquences ne sont pas mesurées.» Son collègue du même camp Modou Diagne Fada, lui, voit dans la Concertation nationale annoncée le spectre de celle de l’année 1993-94, qui a abouti à l’augmentation du prix des tickets et de celui du loyer. Le député Cheikh Tidiane Diakhaté a lui aussi appelé au maintien des bourses que beaucoup ont qualifié de nécessité et non de luxe.
Comme pour rassurer, le ministre Mary Teuw Niane a fait savoir qu’il n’a jamais été question de suppression de la généralisation des bourses. Il donne comme preuve une augmentation sur ce chapitre. Cependant, il a ajouté «qu’il faut rationaliser. Il faut une gestion efficiente des ressources car, on investit beaucoup et il y a toujours des problèmes». Reste à savoir ce qu’englobe l’expression «gestion efficiente des ressources».
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